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Critique : Outlaw King

Présenté au Festival de Toronto, Outlaw King est disponible depuis quelques jours sur Netflix après un passage entre les mains d’un monteur. Le film a été coupé de vingt minutes, jugées trop longues après le festival.

Qu’a cela ne tienne, vous pouvez enfin découvrir chez vous Chris Pine dans le rôle de Robert de Brus.

 

LA CRITIQUE

En ouvrant son film avec un incroyable plan séquence de huit minutes, où on peut voir une centaine de figurants, un duel à l’épée et une catapulte lançant du feu grégeois sur un château, David Mackenzie donne le ton : il a les épaules solides pour raconter l’histoire de Robert de Brus. Il en a d’autant plus besoin qu’il sait que la comparaison avec Braveheart, le chef d’œuvre intemporel de Mel Gibson, est inévitable. Vous connaissez déjà Robert de Brus. Il est incarné par Angus Macfadyen dans le film de Gibson, c’est lui qui prend la relève de William Wallace après sa mort.

Mais Mel Gibson et son scénariste Randall Wallace ont pris des libertés avec l’histoire pour donner plus de corps et de coeur au film de 1995. Non seulement il y inclut des kilts, ces jupes écossaises créées en réalité des siècles plus tard, mais il modifie l’histoire de son héros dans sa relation avec Robert, pour en faire un successeur. Quand le film de David Mackenzie s’ouvre, on comprend que de Bruce et Wallace ne se connaissent pas tant que ça (historiquement, ils se sont croisés en 1297 lors d’une insurrection dans le Comté de Clarrik). Ici, c’est la mort du héros écossais qui fera prendre conscience à celui qui a été désigné Gardien de l’Ecosse par le Roi d’Angleterre. Il prendra alors la relève.

David Mackenzie et son équipe de scénaristes cherchent à être historiquement plus fidèles, ce qui est le cas jusque dans les décors et les costumes. Exit le kilt, bonjour les tenues moins typiques mais plus fonctionnelles. Le réalisateur a tourné ses scènes en Ecosse dans les vrais lieux ou dans des décors approchants quand Mel Gibson avait préféré tourner Braveheart en Irlande. Dans Braveheart encore, la bataille de Stirling du film reprend des éléments de l’affrontement final entre de Brus et les Ecossais (dont une astuce qui marquera les spectateurs du long métrage) quand dans la réalité elle se déroule autour d’un pont. Tout ça n’enlève rien aux qualités du travail de Mel Gibson qui continue à rester au dessus de la mêlée.

Même si son scénario est à la fois semblable et plus simple que Braveheart, tout ça n’enlève rien non plus aux qualités d’Outlaw King. A commencer par ses acteurs. Chris Pine s’offre ici son meilleur rôle. Aaron Taylor-Johnson est aussi discret qu’idéal dans le rôle du cinglé James Douglas et Florence Pugh, découverte dans The Young Lady, apparait comme une révélation, illuminant chaque scène de sa présence. Il faut dire que Mackenzie insiste sur le thème de la famille et que le couple qu’elle forme avec le héros est idéal pour s’identifier. On ne peut que vouloir une happy end.

Outlaw King est le dixième long métrage d’un réalisateur de talent. Mackenzie a les reins solides pour gérer des scènes où des dizaines de figurants se mêlent. Ils les a aussi pour rendre épiques les scènes de combats, dont l’incroyable dernier acte – boucherie graphique où le sang gicle dans tous les sens. Certes le film prend lui aussi quelques libertés avec l’histoire par nécessite pour le récit, il n’en est pas moins une belle réussite.

Avec Roma et Outlaw King, Netflix montre que ses productions ne sont désormais plus des téléfilms oubliables mais de vraies productions d’envergure mises en scène par des gens de talent. On se prend à rêver que ses longs métrages parviennent à sortir, pour les quelques spectateurs intéressés, brièvement dans les salles pour partager ses moments ensemble sur grand écran. Mais vu l’immobilisme des autorités compétentes, il est sans doute plus facile de libérer l’Écosse.

Outlaw King Le Roi Hors-La-Loi, de David Mackenzie – Disponible sur Netflix

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