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Critique : Marriage Story

Netflix enchaine les grosses productions en cette fin d’année. Après The Irishman et Klaus, et en attendant The Two Popes (par Fernando Meirelles, le 20 décembre) et 6 Underground de Michael Bay, l’heure est à la comédie dramatique.

Avec Marriage Story de Noah Baumbach.

 

LA CRITIQUE

Co-scénariste de Wes Anderson sur Fantastic Mr Fox et La Vie Aquatique, Noah Baumbach parle de relations humaines dans ses longs métrages depuis plus de vingt ans. Après The Meyerowitz Stories disponible depuis 2017 sur la plate-forme vidéo, le réalisateur continue sa collaboration avec Netflix pour un long métrage appelé Marriage Story.
Si le titre fait écho au très beau film d’Arthur Hiller sorti en 1970 (Love Story), le sujet est bel et bien différent puisqu’il n’est pas question de mariage mais bien d’un divorce.

Marriage Story s’ouvre sur un magnifique prologue où les deux membres du couple, incarnés par Scarlett Johnasson et Adam Driver, listent les qualités de l’un comme de l’autre. La caméra de Baumbach virevolte alors pour nous montrer leur quotidien new yorkais et des petites manies qui auraient plu à Jean-Pierre Jeunet. Le montage, aidé par la musique de Randy Newman, les rend immédiatement attachants et sympathiques. Mais on va vite se rendre compte que tout ça, pour eux, c’est du passé.

Le sujet du film est donc le divorce. Une fois l’introduction mignonne passée, Baumbach va dérouler sous nos yeux tout ce qu’implique un divorce avec énormément de justesse. Le diable étant dans les détails, c’est grâce à eux que le film va claquer comme un coup de fouet tant l’écriture et la réalisation débordent de finesse. Si vous êtes déjà passé par un divorce ou même une « simple » rupture, Marriage Story vous parlera forcément. Le film évoque la séparation, le partage des biens, la garde d’enfants avec tout ce qu’on peut imaginer de réalisme et de moments de déchirement.

On se surprend à y découvrir les procédures judiciaires américaines parfois très injustes. Et des avocats (Laura Dern et le trop rare Ray Lliotta, impeccables) impitoyables, prêts à tout pour gagner, surtout à mettre l’humain de coté.
L’humain, ici, est représenté par Adam Driver comme celui qui a le plus à perdre. Mais c’est Scarlett Johansson qui est la plus bluffante des deux. On redécouvre une actrice hyper talentueuse, qui avait un peu trop enchainé les blockbusters sans intérêt et qui retrouve ici un projet à la mesure de son talent.

Baumbach, lui, balade sa caméra à hauteur du couple, cherchant les longues séquences et les monologues. Certaines prises (dont le discours de Scarlett Johansson à son avocate) sont aussi bluffantes que certaines cadres sont superbes. Une scène de dispute où tout explose, point d’orgue du film, est aussi brillante que portée par deux acteurs talentueux.

Baumbauch aurait-il trouvé sa place sur Netflix plutôt que de risquer ses comédies dramatiques dans des salles débordées par le nombre de sorties hebdomadaires ? Marriage Story vient non seulement le confirmer mais aussi montrer que la plate-forme propose (avec Klaus et The Irishman) parmi le meilleur du cinéma de cette fin d’année.

Marriage Story, de Noah Baumbach – Disponible sur Netflix

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