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Critique : L’Homme Fidèle

Parmi les sorties de ce mercredi, il y a le très beau Mirai de Mamoru Hosoda, le retour/reboot du Transformers Bumblebee mais aussi le nouveau film réalisé par Louis Garrel, avec lui-même, Laetitia Casta et Lily Rose Depp : L’Homme Fidèle…

 

LA CRITIQUE

Abel (Louis Garrel) aime Marianne (Laetitia Casta). Elle aussi, mais lui préfère finalement un autre, Paul. Une dizaine d’années passent, Paul meurt. Et Abel retrouve Marianne. Lors de cet enterrement, une autre invitée est sous le charme, Ève (Lily-Rose Depp), la petite sœur de Paul. Abel est son idéal, son amour, son homme, et ce, depuis toujours. Elle ne le laissera pas à Marianne, pas cette fois, maintenant elle est majeure, belle et redoutable. Abel aime Marianne. Elle aussi, mais, en sont-ils certains, sûrs, persuadés, est-ce définitif, durable, pour toujours ? Amour et idéal vont-ils de paire ? Pire, couple et amour, relation et idéal vont-ils de paire ? À ces questions délicieuses, amoureuses, est liée une ambiance de roman d’investigation, un peu de Christie en plein Paris gris. Enquête en plein trouble sentimental, façon film avec Jeanne Moreau.

Un adorable côté Nouvelle Vague, à la manière des plus grands François Truffaut. Avec ce qu’il faut de scénario, de phrases qu’on aimerait prononcer dans la vie – mais ne serait-ce que d’y penser nous rendrait infréquentable, du moins, me rendrait infréquentable, insupportable, j’imagine d’ici murmurer à mon idéal qu’il l’est, mon idéal, je doute que sa réaction serait celle, adorable, d’Abel, et qu’écrire de celle de sa compagne ? Nettement moins intrigante, classe, élégante et étonnante que celle de Marianne. – Avec ce qu’il faut, disions-nous des ces phrases si satisfaisantes à écouter, ce qu’il faut d’enquête, ce qu’il faut d’amour – de sentiments, du moins – et ce qu’il faut de questions sur la vie, l’existence et comment la vivre.

L’ensemble est charmant, désarmant, jamais là où on ne l’attend. Ce qui pourrait être frustrant, pour nous autres épris de ces drames amoureux si français, et finalement, non ; aucun désir d’inachevé, car Louis Garrel réalisateur inquiète, amuse et séduit. Notons que la bande-annonce, souvent terrible révélatrice, ici ne divulgue rien. Il faudrait découvrir ce film sans rien en lire, cessez votre lecture, enfin, que je cesse l’écriture, et allons voir L’homme fidèle.

D’ailleurs, fidèle, fidèle, à quoi, à qui ? Abel à lui-même, mais qui est-il cet Abel ? Dans Les Deux Amis, son premier film, Louis Garrel s’appelait déjà Abel. C’est joli, Abel, il est taCaïn, Abel, il n’est pas le même, il est bien plus docile, doux, presque mou. Dans le prochain, qui sera-t-il ?

L’Homme Fidèle, de Louis Garrel – Sortie le 26 décembre 2018

 

 

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