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Critique : Les Hirondelles de Kaboul

Présenté en compétition, Les Hirondelles de Kaboul s’envoleront-elles avec un prix ? Nous avons vu le film d’animation rassemblant Swann Arlaud, Simon Abkarian, Michel Jonaz et Zita Hanrot.

 

LA CRITIQUE

Présenté à Annecy en « work in progress » en 2018 puis à Cannes et enfin au Festival du Film d’Animation, le long-métrage signé Eléa Gobbé-Mevellec et Zabou Breitman est l’adaptation du roman de Yasmina Khadra, sorti en 2002. C’est la première fois que la réalisatrice utilise l’animation pour raconter une histoire et qu’elle co-réalise avec une jeune et talentueuse artiste. Le film ne s’est pour autant pas fait sans acteurs puisque des scènes avec les véritables comédiens prêtant leurs voix ont été tournée, histoire que les animateur puissent être le plus réalistes possibles en terme de vie des personnages.

C’est de quatre personnages qu’il est question, deux couples précisément. L’un est gardien de prison et est marié avec une femme mourant du cancer. L’autre est un jeune homme amoureux qui a envie de liberté avec sa jolie compagne. L’histoire aurait pu être simple mais elle se déroule en Afghanistan sous le régime des Talibans. Le pays est en proie à la guerre, les villes sont détruites et les femmes n’ont droit à rien si ce n’est à porter la burqa. Des circonstances vont faire que le gardien et la jeune femme vont se retrouver et s’aider. On en dira pas d’avantage.

On peut par contre évoquer la très belle animation. La bible graphique créée par la réalisatrice Eléa Gobbé-Mevellec est un travail remarquable. Les décors peints, sans lignes de contour, permettent au blanc des murs de dominer et le boulot fait par les animateurs pour donner vie à cet univers ravagé est fantastique. Et effectivement, le fait d’avoir tourné en live comme le faisant Disney à une certaine époque donne du corps à l’ensemble. Quelques traits très simples nous montrent que Zuniara est très belle et on tombe vite sous son charme. Et certaines scènes où les décors disparaissent sont de toute beauté.

Mais un visuel ne fait pas tout, et quelques petits défauts d’écriture nous ont fait tiquer. En effet, le film est étrangement rythmé, prenant beaucoup de temps à introduire ses personnages et pas assez à développer la relation entre les deux protagonistes principaux. D’ailleurs l’héroïne, très présente au début de l’histoire, finit par devenir complètement passive – ce qui ne lui ressemble pas. Et puis on ne peut pas s’empêcher de penser à Parvana Une Enfance en Afghanistan, le film de Nora Twomey. La comparaison est inévitable, même si les histoires ne sont pas les mêmes et l’approche visuelle bien différente. Parvana a l’avantage pour lui de raconter un conte en parallèle et d’avoir un final beaucoup plus marquant.

Les Hirondelles de Kaboul est un joli film, traitant d’un sujet fort et difficile et le faisant avec beaucoup de sensibilité. On aurait aimé que l’écriture soit un peu plus carrée. Mais on retient le nom d’Eléa Gobbé-Mevellec dont on suivra la carrière avec beaucoup de plaisir.

Les Hirondelles de Kaboul de Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec – Sortie le 4 septembre 2019

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