Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

Critique : Le Labyrinthe, la Terre Brûlée

Thomas Brodie-Sangster et Kaya Scodelario étaient à Paris il y a quelques jours présenter en grandes pompes la suite du Labyrinthe.

Le premier volet de cette trilogie était sans doute ce qui s’est fait de mieux en matière d’adaptation cinéma de bouquin pour adolescents et avait connu un grand succès au box office (340 millions de dollars). Il était donc dans la logique des choses que tout le monde rempile pour la suite.

Mais maintenant que Dylan O’Brien et ses camarades sont sortis du fameux Labyrinthe, est-ce que ça peut encore fonctionner ?

 

LA CRITIQUE

Il y a un an seulement sortait en salles Le Labyrinthe, ou « The Maze Runner » en version originale. Cette énième adaptation d’une saga pour jeunes adultes signée James Dashner, avec un casting composé presque uniquement d’inconnus, avait été un gros succès malgré la concurrence d’Hunger Games 3 ou de Divergente, sortis quelques mois plus tôt. La suite a immédiatement été lancée par la Fox avec le retour de Wes Ball à la réalisation.
Reprenant quelques heures après la fin des évènements du « Labyrinthe », cette « Terre Brûlée » transforme-t-elle l’essai du premier opus sympathique, ou est-elle un pétard mouillé ?

« Je suis fatigué de courir. »
Au bout de deux heures de film, Thomas (Dylan O’Brien), épuisé, sort cette phrase à un camarade qui lui demande pourquoi il s’arrête. On pourrait comprendre le jeune homme qui, pendant tout le film, a couru, sauté, grimpé, neutralisé des morts-vivants, entre autres. Le programme de la « Terre Brûlée » est en effet très chargé, trop chargé même, et si le rythme soutenu fait qu’on ne s’ennuie pas trop, ce n’est pas assez pour camoufler les évidentes faiblesses de l’ensemble.

La principale question posée par la fin du Labyrinthe (à savoir : « pourquoi enfermer des jeunes dans un labyrinthe peuplé d’affreuses araignées mécaniques ? ») trouve sa réponse. Autant le dire, elle est peu inspirée et tirée par les cheveux. Surtout qu’elle introduit un tas de nouvelles questions, dont les réponses sont aussi prévisibles que le reste du film. Il semble évident que les pauvres jeunes, « choisis » pour aller vivre une vie paisible dans une ferme, ne vont pas aller dans cette ferme. Il n’y a aucune inventivité dans les twists du scénario et l’ensemble est convenu, presque précipité, déjà vu en mieux ailleurs, au point que cela en devient un enjeu secondaire alors qu’il y a de quoi poser des questions intéressantes sur la science et sur les limites que l’on doit imposer pour soigner les gens. Dilemme maladroitement incarné par Teresa, jouée par une Kaya Scodelario plus que jamais aux abonnés absents.

C’est bien dommage car on sent un réel effort de la part de Wes Ball pour nous proposer un tout nouvel univers, cette fois post-apocalyptique, avec des couleurs plus chaudes et radicalement différentes du premier opus, de même qu’il s’autorise bien plus de plans larges. Idem pour la réalisation, où l’on sent que la production a offert un budget bien plus confortable pour cette suite qui multiplie les set-pieces prenants, variés et bien réalisés – autant le dire, c’est bel et bien l’un des rares bons points du film. Cette avalanche d’action a un prix : les personnages sont bâclés, mal écrits, et l’on ne ressent rien pour eux. Alors oui, les acteurs font ce qu’ils peuvent, Dylan O’Brien en tête, mais rien à faire, l’émotion n’est jamais palpable et l’on ne s’attache jamais au destin de ces jeunes qui incarnent pourtant le dernier espoir de l’humanité face à un tas de menaces allant d’une bande de scientifiques menaçants en passant par ces morts-vivants redoutables. D’ailleurs, en parlant du casting, c’est un terrible gâchis d’avoir engagé Aidan Gillen (le machiavélique Littlefinger de Game of Thrones), Barry Pepper, Giancarlo Esposito, Alan Tudyk ou même Patricia Clarkson pour faire de la figuration et incarner des personnages aussi peu consistants.

Parfois divertissant, digne d’un mauvais épisode de The Walking Dead le reste du film, « La Terre Brûlée » ne convainc pas en dépit d’un casting globalement solide et d’un visuel réussi. Paresseux au possible et dénué de toute surprise, il ne donne pas vraiment envie de découvrir la fin de la trilogie. Wes Ball semble avoir la tête ailleurs, vers d’autres projets, sans doute plus intéressants, mais il faudra attendre « Le Remède Mortel » pour voir s’il vaut mieux que ça.

 

Le Labyrinthe La Terre Brûlée (Maze Runner: The Scorch Trials) – Sortie le 7 octobre 2015
Réalisé par Wes Ball
Avec Dylan O’Brien, Ki Hong Lee, Kaya Scodelario
Dans ce second volet de la saga épique LE LABYRINTHE, Thomas et les autres Blocards vont devoir faire face à leur plus grand défi, rechercher des indices à propos de la mystérieuse et puissante organisation connue sous le nom de WICKED. Or le monde qu’ils découvrent à l’extérieur du Labyrinthe a été ravagé par l’Apocalypse. Leur périple les amène à la Terre Brûlée, un paysage de désolation rempli d’obstacles inimaginables. Plus de gouvernement, plus d’ordre… et des hordes de gens en proie à une folie meurtrière qui errent dans les villes en ruine. Les Blocards vont devoir unir leurs forces avec d’autres combattants pour pouvoir affronter WICKED et tenter de défier son immense pouvoir.

Voir les commentairesFermer

Laisser un commentaire