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Critique : Jurassic World Fallen Kingdom

Jurassic World Fallen Kingdom de Juan Antonio Bayona est sorti dans les salles ce mercredi 6 juin. Ce second volet de la nouvelle saga rassemble encore Chris Pratt et Bryce Dallas Howard mais aussi Rafe Spall, Toby Jones, James Cromwell et la jeune et formidable Isabella Sermon.

Attention, le film contient une scène à la toute fin du générique. Il est donc conseillé de rester jusqu’à la fin des thèmes proposés par Michael Giacchino.

 

LA CRITIQUE

Il y a trois ans le premier Jurassic World sortait sur les écrans avec Colin Trevorrow aux manettes. Le film partait d’une bonne idée : relancer la franchise en montrant, enfin, le fameux parc imaginé par Michael Chrichton en activité. Il allait plus loin en imaginant que l’homme, à travers le personnage de Chris Pratt, pouvait dresser des dinosaures comme on le fait avec d’autres animaux. Après un premier acte tout à fait correct, le film s’embourbait dans le n’importe quoi et finissait par s’essouffler bien vite. Il fallait bien l’admettre : malgré la coolitude des dinosaures, le film était plombé par l’absence de talent de Trevorrow. Le voir à nouveau scénariste de Fallen Kingdom n’avait donc rien de rassurant. Heureusement que le génial Juan Antonio Bayona était cette fois derrière la caméra.

Le film s’ouvre donc logiquement après les évènements du premier volet. Owen est parti vivre dans son coin, et Claire travaille pour une association de protection des dinosaures. Ils vont tous les deux être appelés par un certain Monsieur Lockwood, présenté comme l’associé du célèbre John Hammond. Ce vieux monsieur qui vit avec sa petite fille veut sauver les dinosaures de l’ile de Nublar, alors que le volcan entre en éruption. Il possède une autre île qui pourrait faire office de sanctuaire. Dépêchés dans les ruines de Jurassic World notamment pour récupérer Blue, le vélociraptor dompté, ils vont se rendre compte qu’ils sont pris dans un piège, un piège impliquant un homme d’affaire véreux qui veut ramener les dinos sur le continent pour les vendre au plus offrant.

On spoile un peu mais ça ne vous gâchera pas la fête. L’écriture à la ramasse de Colin Trevorrow et Derek Connolly s’en chargera pour vous. Fallen Kingdom est en effet prévisible de bout en bout. Vous imaginez que l’homme d’affaire était un traitre rien qu’à son physique ? Vous aurez raison. Vous imaginez que tel personnage va sortir de nulle part pour sauver la mise à d’autres ? Vous aurez raison aussi. Dès les premières minutes du film, tout se devine aisément jusqu’à une scène post-générique pompée sur le volet de Joe Johnston. Si c’était le seul problème, ça pourrait encore passer mais le deuxième acte est tellement pétri d’incohérences qu’il en devient risible. Entre personnages stupides, seconds rôles mis en avant puis totalement oubliés, héros blessé qui se relève le plan d’après, twist débile et j’en passe, toute l’écriture de Jurassic World Fallen Kingdom est problématique.

Mais le film est réalisé par Juan Antonio Bayona secondé par Oscar Faura à la photographie. Les deux comparses ont fait, en quelques films, des merveilles. Difficile de faire ici un miracle avec ce script en carton mais le réalisateur et son directeur de la photo font ce qu’ils peuvent, et ils le font bien. A l’image de ce plan d’un dinosaure laissé sur l’ile ravagée par la lave alors que le bateau s’éloigne vers le continent, Jurassic World Fallen Kingdom est un très beau film. Certaines séquences vont littéralement vous rester coincées dans la tête, comme celle dévoilée dans la bande-annonce où un dinosaure entre par la fenêtre d’une chambre d’enfant. Bayona s’offre, avec cet univers, un formidable terrain de jeu. La photo de Faura est superbe, de belles idées de montages viennent rythmer l’ensemble. Et tous les éléments, pris séparément, ont de la gueule.

A vous de voir comment vous allez appréhender le film. Si les images l’emportent sur le texte, vous devriez passer un moment correct. Si à l’inverse les grosses ficelles et autres incohérences scénaristiques vous sortent du délire, passez votre chemin. Juan Antonio Bayona mérite vraiment qu’on lui confie d’autres projets d’envergure. L’homme est solide et son travail s’inscrit dans la droite lignée de son maitre, qu’il cite d’ailleurs, Steven Spielberg. La médiocrité de Colin Trevorrow est, elle, un tout un autre sujet.

Jurassic World Fallen Kingdom, de Juan Antonio Bayona – Sortie le 06 juin 2018

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