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Critique : His Dark Materials, A la Croisée des Mondes (2019)

Le 5 novembre prochain, 24 heures seulement après sa diffusion sur HBO, OCS diffusera le premier épisode de la nouvelle adaptation d’A la Croisée des Mondes d’après l’oeuvre de Philip Pullman. Avec au casting James McAvoy, Ruth Wilson, Lin Manuel Miranda et surtout Dafne Keen dans le rôle de Lyra. Nous avons vu les trois premiers épisodes.

 

LA CRITIQUE

A la Croisée des Mondes (His Dark Materials) en anglais est une trilogie de romans écrits par Philip Pullman parus à la fin des années 90. Elle a été complétée plus récemment par des bouquins supplémentaires, dont la « Trilogie de la Poussière » dont le second volet est paru au début de ce mois d’octobre 2019. En Angleterre, différentes adaptations ont eu lieu : à la radio (avec Terence Stamp), au théâtre et au cinéma. La Boussole d’Or réalisée par Chris Weitz est sorti en 2007 avec Dakota Blue Richards dans le rôle principal et Daniel Craig dans celui de l’oncle mystérieux. Les piètres qualités du film qui voulait surfer sur la vague Harry Potter et une polémique autour de la (non) représentation de la religion ont fait que les spectateurs n’en ont jamais de suite. Une belle opportunité pour HBO et l’auteur d’origine pour se replonger dans l’histoire.

Le premier épisode de la série, réalisé par Tom Hooper, nous présente Lyra. Elle est déposée par son oncle dans une école d’Oxford alors qu’elle n’est encore qu’un bébé. On est ici dans une version alternative de l’Angleterre qu’on connait, où des éléments très contemporains viennent croiser d’autres plus anciens et où chaque humain est lié à un dæmon, petit animal représentant son âme.
Désormais adolescente, Lyra va s’inquiéter de la disparition de jeunes enfants dont son meilleur ami, ce qui va la conduire à Londres pendant que son oncle fait des expérimentations sur la « Poussière », une substance apparemment magique.

Si Chris Weitz profitait de la hype Harry Potter pour livrer un film super steampunk et chargé en fantastique, la version de Tom Hooper prend d’avantage son temps et surprend. D’abord parce que son univers est vraiment particulier, loin de l’image d’Epinal des punks à vapeur, jouant d’avantage sur le mélange des époque où des objets contemporains en côtoient du début du vingtième siècle et où on circule en dirigeable comme si tout était normal. Ensuite parce que la série prend le temps de poser son intrigue et ses personnages, ainsi que leurs relations.
Loin de l’univers du sorcier de J.K Rowling, c’est d’avantage Game of Thrones (jusque dans son casting – coucou James Cosmo) qui inspire. La « magie » de la série y est introduite avec parcimonie, les couleurs sont plus ternes et la mise en scène de Hooper d’avantage axée sur de la caméra portée.

Dafne Keen, la X23 de Logan, est impeccable dans le rôle principal et Ruth Wilson continue d’incarner des personnages qui aiment les double jeu. Nous, on a envie de la détester dès sa première apparition. Quand à James McAvoy, on espère que son personnage ait un rôle plus important que Daniel Craig dans le long métrage.
Reste qu’on aurait espéré un peu plus d’ampleur. Faute manifeste de moyens, les effets spéciaux se font discrets. Les plans larges de villes sont aussi rares que les transformations des dæmon sont esquivées, Hooper préférant enchainer les scènes où des personnages se parlent dans des couloirs. Par ailleurs, la critique de la religion catholique, très présente chez Philip Pullman et retirée du film de Chris Weitz, est abordée ici en marchant sur des oeufs.

Mais le premier épisode est porté par une intrigue suffisamment dense et des personnages suffisamment attachants pour qu’on se prenne au jeu. Tout le second épisode repose sur Ruth Wilson (dont le personnage est vraiment détestable). Mais c’est vraiment à partir du troisième que la série décolle. Les péripéties et les révélations s’enchainent à un bon rythme et chaque nouveau personnage entrant en jeu se révèle réussi. On a désormais hâte de découvrir Andrew Scott, Lin Manuel Miranda ou encore David Suchet.

S’il y a manifestement eu des changements par rapport aux bouquins (toute une partie de l’intrigue sonne beaucoup trop « 2019 » pour avoir été écrite par Pullman), A la Croisée des Mondes devrait ravir les lecteurs. Mais les autres devraient également y trouver leur compte.

His Dark Material, A la Croisée des Mondes – Disponible sur OCS à partir du 5 novembre

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3 Comments

  • par jérôme
    Posté jeudi 24 octobre 2019 13 h 54 min 0Likes

    A noter que David Suchet joue un daemon donc il ne sera sans doute pas très présent… Et a priori Andrew Scott n’apparaît que dans la saison 2.

  • par broack dincht
    Posté samedi 30 novembre 2019 22 h 25 min 0Likes

    esthétiquement le film avait plus de gueule. Et je trouve que Kidman et plus encore Craig étaient bien meilleurs dans leurs roles (même si j’aime beaucoup Mc Avoy, Craig physiquement faisait bien plus froid que lui et correspondait mieux pour Asriel). Mais le film était tellement compressé et charcuté qu’il en était naze
    Mais le plus gros problème ici est: où sont des démons? On n’en voit pratiquement aucun. Je suis sur que c’est pour des raisons de budget mais il devrait y avoir des animaux partout autour des humains; c’est fondamental pour l’univers; mais là en dehors des persos principaux, on n’en voit pratiquement aucun autour des autres (persos secondaires comme figurants). Si la série n’a pas les moyens de respecter ça, alors c’est triste à dire mais elle ne devrait pas exister

  • par Marc
    Posté mercredi 4 décembre 2019 14 h 58 min 0Likes

    J’ai visionné le 4e épisode avec ton commentaire en tête et c’est flagrant dans les scènes de foule :(
    C’est bien dommage

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