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Critique : Eye for an Eye (Quien a Hierro Mata)

Trois ans après après le film d’horreur espagnol Veronica, Paco Plaza revient derrière la caméra avec Eye for an Eye. Le film est sorti là-bas sur Netflix à l’été 2019. Mais les mystères de la distribution sont impénétrables, c’est donc MyCanal qui a hérité de sa sortie française.

 

LA CRITIQUE

Derrière cet étrange titre en anglais retenu pour sa distribution française (et pourtant traduit à l’écran par « Oeil pour Oeil ») se cache le nouveau film de Paco Plaza, l’un des deux réalisateurs de la saga espagnole [REC]. Les productions outre-Pyrénéées ont le vent en poupe ces derniers temps : Madre a figuré dans de nombreux classements comme le meilleur film de 2020 et les séries 30 Monedas d’Alex de la Iglesia ou Antidisturbios de Rodrigo Sorogoyen ne font que confirmer la bonne forme des productions culturelles en Espagne.

Le film raconte l’histoire d’un homme incarné par Luis Tosar, employé dans l’équivalent espagnol d’une maison de repos. Il va devoir s’occuper d’un vieux mafieux mourrant, qui a quitté la prison où il était incarcéré pour raisons de santé. Le problème, c’est le méchant est responsable de la mort du frère du soignant. Il va alors décider de se venger. D’où le titre.

Le cinéma espagnol est une grande famille mais aussi un petit milieu où les noms les plus connus finissent par se croiser. Ainsi, Luis Tosar et Paco Plaza ont en commun Jaume Balaguero, l’autre réalisateur de la trilogie REC avec qui le comédien a tourné l’excellent Mientras duermes (Malveillance en France). Plaza, qui tourne habituellement ses propres histoires, met ici en scène un scénario écrit par Jorge Guerricaechevarría, co-scénariste habituel d’Alex de la Iglesia. Un microcosme donc, mais qui pousse le cinéma espagnol vers le haut.

Vous connaissez forcément Tosar si vous avez vu Malveillance. Il y incarnait un concierge d’immeuble d’apparence adorable mais qui s’introduit chez une victime la nuit. Le comédien, nommé aux Goya pour son rôle, joue ici un personnage tout aussi ambigu, d’apparence de bonne famille mais qui cache un secret. En s’introduisant dans la chambre du mafieux, il rappelle son rôle dans le film de Balaguero. Mais avec son coté prêt à tout pour se venger, il fait aussi penser à Vincent Lindon dans Pour Elle, le film de Fred Cavayé. De belles inspirations pour un acteur encore une fois en pleine forme.

Paco Plaza, lui, s’écarte du film d’horreur pour réaliser un film qui commence comme un drame et s’enfonce dans le thriller. Le réalisateur choisit donc une mise en scène simple et une photographie qui l’est tout autant. Pour autant, plus l’intrigue va se resserrer, plus le suspens va devenir palpable, plus il va bouger sa caméra, notamment grâce à de superbes travelling arrière qui viennent renforcer une sensation d’oppression. On regrettera seulement une sous-intrigue impliquant la famille du mourant dont on n’a finalement pas grand chose à faire.

En travaillant sous film de manière crescendo, d’un drame presque intimiste jusqu’à un final explosif, Paco Plaza et Jorge Guerricaechevarría confirment qu’ils peuvent tout raconter, ce sera toujours avec brio. Mais on le savait surement déjà.

Eye for an Eye, de Paco Plaza – Disponible sur MyCanal

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