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Critique : Downton Abbey

Après avoir fait le bonheur du petit écran, Downton Abbey arrive sur le grand le 25 septembre prochain. Et pour l’occasion, tout le monde ou presque rempile : Michelle Dockery, Hugh Bonneville, Maggie Smith, Elizabeth McGovern avec en bonus Imelda Staunton et Tuppence Middleton.

 

LA CRITIQUE

Pendant six saisons et cinquante deux épisodes et grâce à la plume de Julian Fellowes, la série Downton Abbey a fait le bonheur des téléspectateurs anglais de la chaine ITV et ceux de TMC en France. La série, dont le nom est tiré du lieu fictif du Yorkshire où se déroule l’action, met en scène une famille issue de la noblesse anglaise et leurs domestiques. On suit donc en parallèle la vie de ces aristocrates ainsi que les coulisses nous montrant les petites mains qui organisent leur quotidien. Et tout commence en avril 1912 quand le Titanic coule. Le futur héritier du château de Downton se trouve à son bord… La série évolue au gré de ses personnages et de son époque, de la première Guerre Mondiale aux Années Folles. Des drames viennent ponctuer un récit très british, aussi bien « upstairs » (chez le comte et sa famille) que « downstairs » (en bas des escaliers – chez les domestiques), où les coutumes anciennes sont peu à peu remises en question dans un monde qui change.

La série s’est terminé en happy end logique en 2015 mais l’univers en place permettait naturellement une suite. Il suffisait que tous les acteurs retrouvent leurs rôles et qu’une intrigue soit mise sur pied. Le film Downton Abbey se pose en vraie conclusion parfaite, drôle et émouvante, profitant de ce que le grand écran a de mieux à offrir pour célébrer la campagne anglaise.

Le film s’ouvre sur une lettre. Rédigée à Londres, elle passe par différentes mains pour finir dans celles de Robert Crawley comte de Grantham (Hugh Bonneville, toujours aussi impeccable) qui annonce la nouvelle : le Roi et la Reine d’Angleterre vont passer une nuit dans leur château. Et tout doit évidemment être parfait pour les accueillir. Alors pour cela, Mary Crawley va chercher son ancien majordome, Carson, désormais à la retraite pour une dernière « aventure ». Tous les ingrédients d’une visite royale seront au programme : des rencontres, des trahisons, des complots, le tout à l’échelle d’une bourgeoisie anglaise du début du vingtième siècle qui se remet en question sur son mode de vie, probablement daté.

Si vous êtes amateur de la série, vous serez donc en terrain connu tant le film ressemble à long épisode de deux heures, à la différence prêt que les péripéties sont plus nombreuses mais sans que ça ne paraisse artificiel. Le rythme est maintenu tout du long et les acteurs prennent un plaisir manifeste à se retrouver pour une ultime aventure, aventure qui contient même une courte scène d’action, filmée à la caméra portée et très étonnante vu le sujet. Le réalisateur Michael Engler profite des beaux décors de l’Angleterre pour faire voler sa caméra autour de Downton Abbey tout autant qu’il s’amuse avec un budget augmenté, qui se voit à l’écran.

Cinéma et durée oblige, Julian Fellowes pousse ses curseurs. Cet épisode version cinéma est donc plus rythmé mais aussi (beaucoup) plus drôle et émouvant. Tout est ajusté pour que le spectateur n’ait pas le temps de s’ennuyer, bien au contraire. Et parmi les comédiens, citons Tuppence Middleton de passage dans un rôle qui lui va parfaitement. Mais, surtout, la palme du talent revient à la géniale Maggie Smith qui, à 85 ans, a le rôle le plus savoureux de l’histoire, et les meilleures lignes de dialogues. On savait que la comédienne n’avait rien à prouver mais elle est ici une bonne coudée au dessus de la mêlée.

Et on ne peut s’empêcher de penser que ce « feel good movie » tombe à pic, en particulier pour le public anglais qui prend cher avec l’actualité et aura bien besoin de valeurs auxquelles se raccrocher. Le personnage de Mary s’y interroge : faut-il continuer à vivre comme ils vivent (soit : avec des domestiques) ou évoluer vers plus de modernité ? Mais que deviendrait alors Downton dont le symbole est fort pour les habitants des alentours ?

Tout est fait pour mettre à l’aise les non-initiés à l’univers de la série. Néanmoins, Downton Abbey le film est une vraie conclusion aux 52 épisodes qui pourra laisser de coté ceux qui n’en ont jamais vu un seul épisode (mais si c’est votre cas, foncez, c’est génial). Sa fin mélancolique fait suite à de très nombreux éclats de rire et quelques yeux mouillés. Downton Abbey est une vraie réussite, et ravira les amateurs de la famille Crawley.

Downton Abbey, de Michael Engler – Sortie le 25 septembre 2019

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