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Critique : Deux Moi

Pour son nouveau long métrage, Cédric Klapisch aligne un chouette petit casting : outre les deux rôles principaux qui justifient le titre du film, on croise François Berléand et Camille Cottin en psys, Simon Abkarian en épicier de quartier, Eye Haïdara ou encore Rebecca Marder de la Comédie Française. Et le 10e arrondissement de Paris.

 

LA CRITIQUE

Deux petites années après le très sympathique Ce Qui Nous Lie sur un histoire de famille dans l’univers du vin en Bourgogne, Cédric Klapisch revient avec un nouveau long-métrage écrit, dit-il, spécialement pour deux des comédiens de son précédent long : les toujours impeccables François Civil et Ana Girardot. Avec en toile de fond, Paris, une ville chère au réalisateur qui lui a déjà consacré plusieurs longs métrages dont un nommé comme la capitale française.

Deux Moi (sans S) raconte le parcours parallèle de deux jeunes parisiens. Ils vivent dans deux appartements mitoyens, dans deux immeubles différents collés aux voies de chemin de fer de la Gare du Nord. Et on va les suivre dans leur quotidien où ils passent leur temps à se croiser en espérant que, peut-être, ils finissent par se rencontrer.

Même si vous ne parlez peut-êtres pas à vos voisins, peut-être avez vous l’habitude de quand même croiser les mêmes têtes dans votre quartier. Moi, par exemple, je croise inexorablement chaque matin mon voisin du dessus qui rentre d’avoir promené son chien en partant bosser. Et même si je n’y fait des courses que très ponctuellement, l’épicier algérien sur le chemin du métro me salue quand même tous les jours. C’est la vie d’un quartier, et de gens qui se croisent, se sourient, mais ne se regardent pas toujours. Avec Deux Moi, surtout dans sa première partie, Cédric Klapisch retranscrit parfaitement cette ambiance. Les personnages d’Ana Girardot et François Civil mènent des vies parallèles : ils se croisent sans se voir à la pharmacie (et pour des problèmes opposés), passent du temps sur leurs balcons sans tourner la tête et prennent le métro ensemble. Quand l’un finit par s’inscrire sur Facebook, l’autre se dit qu’il est temps de tester Tinder. Et l’un comme l’autre a des problèmes, qu’il résoudra chez un psy.

En racontant leur quotidien, et au fond pas grand chose, Cédric Klapisch parvient à rendre ses personnages hyper attachants. Il est bien aidé par deux acteurs formidables et une galerie de seconds rôles qui fait plaisir mais Girardot et Civil donnent tout pour qu’on ait envie qu’ils se rencontrent. Le film dissémine d’ailleurs des tentatives de… Quand l’un perd son chat, c’est l’autre qui le récupère. Et quand l’un écoute de la musique un peu trop fort, c’est l’autre qui s’y intéresse. Est-ce que ça leur suffira ? On ne spoilera pas la fin.

Né à Neuilly et Parisien depuis toujours, Klapisch consacre une nouvelle fois un film à sa ville, et aux problèmes qu’elle peut engendrer, comme la solitude alors que nous y sommes perpétuellement entourés. Le réalisateur montre très brièvement qu’on fonctionne différemment en province, et plus encore à la campagne où les problèmes de François Civil sont traités par des coups à boire et des moments de silence, alors qu’il a besoin de s’exprimer. Le film peut donc laisser une partie des spectateurs sur le carreau mais il a beaucoup parlé à l’auteur de ces lignes (moi !), d’autant que la morale de l’histoire dit qu’avant de se soucier des autres, il faut prendre soin de soi-même et laisser la vie suivre son cours. Les choses finissent par se faire naturellement. Les rencontres aussi.

Avec Deux Moi, Klapisch ne révolutionne rien mais parvient une nouvelle fois à nous émouvoir et à nous faire rire avec des petites choses du quotidien. Et finalement, c’est bien suffisant.

Deux Moi, de Cédric Klapisch – Sortie le 11 septembre 2019

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