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Critique : Cendrillon

En 1950, après avoir produit quelques courts et moyens métrages sortis au cinéma (Mélodie Cocktail ou encore Le Crapaud et le Maitre d’Ecole), Disney revient au long métrage et choisit d’adapter le conte de Perrault Cendrillon, faisant alors du personnage la deuxième « Princesse Disney » après Blanche-Neige et en attendant La Belle au Bois Dormant cinq ans plus tard.

65 ans après un des plus grands classiques du cinéma d’animation, Disney confie à Kenneth Branagh la lourde tâche de réadapter l’histoire avec de vrais acteurs dans la ligne de ses autres remakes « live » et en attendant La Belle et la Bête par Bill Condon ou encore Dumbo par Tim Burton…

 

LA CRITIQUE

Depuis la sortie en 2010 d’Alice au Pays des Merveilles par Tim Burton et son milliard de dollars de recette au box office mondial pour un budget de 200 millions, Disney cherche à adapter en live les contes de fées que le studio s’était approprié avec talent. Alice était officiellement une suite mais reprenait la trame originale. Est ensuite venue Maléfique, qui devait raconter l’histoire de la Belle au Bois Dormant du point de vue de la méchante sorcière. Puis le studio a enchainé avec Into the Woods, melting pot musical bouffant à tous les râteliers. Arrive maintenant la version live de Cendrillon, mise en scène par Kenneth Branagh.

Et contre toute attente, le film est une excellente surprise.

Soyons honnête : je n’attendais rien de cette transposition live, malgré tout l’amour que je peux porter pour Lily James depuis sa première apparition dans Downton Abbey. Mais je ne savais pas non plus à quelle sauce j’allais être mangé. Une nouvelle histoire ? Une version se voulant réaliste ? Un changement de point de vue ou que sais-je encore ? Cendrillon n’est rien de tout cela : c’est un remake parfait, avec de vrais acteurs, du film d’animation réalisé par Clyde Geronimi, Wilfred Jackson et Hamilton Luske et sorti il y maintenant 65 ans (!). Et c’est tout ce qui en fait sa force.

Le film s’ouvre néanmoins sur quelques modifications à l’histoire qu’on connait tous puisqu’il démarre sur les parents de Cendrillon. Là où le film de 1960 démarrait cash, celui-ci prend le temps de poser le personnage d’Ella (l’héroïne s’appelle ici Ella, pour Cinder-Ella, bon courage au traducteur). On la découvre donc petite fille dans un manoir qui sent bon la campagne anglaise, entouré de parents aimants. Et comme on peut s’en douter, deux drames successifs vont faire en sorte que la jeune fille rêveuse devienne la souillon au service de son infâme belle-mère telle qu’on la connait.

A ce stade, vous devez savoir qu’on est bel et bien dans le conte de fées pur. La maman de Cendrillon (Hayley Atwell !) lui donne des conseils moralisateurs sur sa force et son courage avec lesquels elle va grandir et ne manque pas de rappeler que la magie existe quand on y croit. Kenneth Branagh insuffle néanmoins à son histoire une mini-dose de réalisme : les animaux sont bien présents mais ne parlent pas vraiment, bien que communicant avec l’héroïne et ne sont pas non plus habillés. Et ils sont de fait incapables de coudre une robe eux-même. Ils sont quand même bien tous là, même la grosse souris Gus Gus qui passe son temps à manger.

Une fois que tout ceci est pris en compte, on peut se laisser porter par les belles images et le casting de haute tenue. Lily James est absolument parfaite pour le rôle en jeune fille rêveuse qui prend sa destinée en main pour le regard d’un beau prince (Richard Madden, aussi bon ici qu’en Robb Stark). Mais on retiendra surtout les performances de Cate Blanchett en horrible marâtre et de Sophie McShera. La mignonne cuisinière de Dowton Abbey se retrouve ici transformée pour incarner une affreuse belle-soeur.
La seule erreur de casting vient de la présence d’Helena Bonham Carter, venant faire une apparition certes joyeuse mais qui rappelle qu’elle ou Johnny Depp ne sont jamais loin quand il s’agit d’en faire des tonnes sous un maquillage lourdingue.

La copie que j’ai pu voir en avance contenait des effets spéciaux assez affreux, où les incrustations en CGI se voyaient comme le nez au milieu de la figure. Il faut donc espérer que la version finale se soit améliorée car certains rendus visuels étaient laids. Mais si ces effets sont horribles, Kenneth Branagh fait, lui, du beau travail. Sa réalisation commence de manière très sobre mais s’envole dès qu’il s’agit de filmer la scène de transformation, le bal puis les douze coups de minuits. Sa caméra se déplaise avec justesse et aisance dans un univers coloré et enchanteur. Le réalisateur s’offre même le luxe d’insuffler à la fin de l’histoire une sous-intrigue de manipulation politique qui aurait tout à fait eu sa place dans ses adaptations de Shakespeare. On peut donc le dire : Branagh est ici bien plus à sa place que sous le joug d’un Kevin Feige et il prend du plaisir à bien raconter son histoire.

On pourrait s’interroger sur l’intérêt d’une telle histoire, d’autant que le film d’animation original n’a pas pris une ride. Est ce que transposer un Disney en live a un quelconque sens ? En soi, pas vraiment.

Mais Kenneth Branagh et Lily James font si bien le boulot qu’on aurait tort de se priver de ce moment de magie.

 

Cendrillon – Sortie le 25 mars 2015
Réalisé par Kenneth Branagh
Avec Lily James, Cate Blanchett, Richard Madden
Dans cette histoire, le père de la jeune Ella, un marchand, s’est remarié après la mort tragique de la mère de la jeune fille. Pour l’amour de son père, Ella accueille à bras ouverts sa nouvelle belle-mère, Lady Tremaine, et ses filles Anastasia et Drisella. Mais lorsque le père d’Ella disparaît à son tour d’une manière aussi soudaine qu’inattendue, la jeune fille se retrouve à la merci de sa nouvelle famille, jalouse et cruelle. Les trois méchantes femmes font d’elle leur servante, et la surnomment avec mépris Cendrillon parce qu’elle est toujours couverte de cendres. Pourtant, malgré la cruauté dont elle est victime, Ella est déterminée à respecter la promesse faite à sa mère avant de mourir : elle sera courageuse et bonne. Elle ne se laissera aller ni au désespoir, ni au mépris envers ceux qui la maltraitent. Un jour, Ella rencontre un beau jeune homme dans la forêt. Ignorant qu’il s’agit d’un prince, elle le croit employé au palais. Ella a le sentiment d’avoir trouvé l’âme sœur. Une lueur d’espoir brûle dans son cœur, car le Palais a invité toutes les jeunes filles du pays à assister à un bal. Espérant y rencontrer à nouveau le charmant « Kit », Ella attend avec impatience de se rendre à la fête. Hélas, sa belle-mère lui défend d’y assister et réduit sa robe en pièces… Heureusement, comme dans tout bon conte de fées, la chance finira par lui sourire : une vieille mendiante fait son apparition, et à l’aide d’une citrouille et de quelques souris, elle va changer le destin de la jeune fille…

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