Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

Critique : Zack Snyder’s Justice League (2021)

Il y a près de quatre ans, Warner Bros sortait Justice League sur les écrans. Nous vous en parlions longuement ici. Ca aurait dû être le blockbuster de cette année-là. Il n’en fut rien. Tourné par Zack Snyder et terminé par Joss Whedon suite au départ, pour différentes raisons, du premier réalisateur, le film était un gloubiboulga remonté à l’arrache, faisant honte aux personnages emblématiques de la pop culture qu’il devait mettre en avant.

Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts. Warner a vu dans la campagne lancée par les fans et son fameux #ReleaseTheSnyderCut sur les réseaux sociaux une occasion : celle d’offrir un produit d’appel solide pour sa plate-forme HBO Max. Zack Snyder a donc bénéficié d’une rallonge de budget pour terminer sa version et même lui offrir quelques plans bonus tournés pour l’occasion.

Le résultat est un film de quatre heures, découpé en plusieurs chapitres, qui corrige quelques défauts du montage initial mais qui se retrouve quand même coincé : quand les erreurs sont du fait de l’équipe d’origine, difficile de pouvoir les effacer. C’est mieux donc, mais avec des guillemets.

L’histoire est logiquement la même mais le film s’ouvre cette fois non plus sur l’absence de moustache de Henri Cavill mais sur les mother boxes, trois boites que convoitent le grand méchant Steppenwolf et qui sont planqués dans différents mondes. Le bougre les veut pour terraformer la Terre à l’image de la planète Apokolips et ainsi retomber dans les bonnes grâces de son supérieur, Darkseid. Pour le contrer, Batman chercher à monter une équipe de super héros.

Désormais au format 1:33 (avec des bandes noires verticales et une image proche du carré), Justice League version Snyder est moins coloré que l’original. C’est aussi un film beaucoup trop long, qui ne cesse de répéter pendant de longues heures ce qui aurait pu tenir dans quelques dizaines de minutes. A chaque fois que Steppenwolf récupère une « mother box », il retourne à sa base répéter son plan. Batman veut monter une équipe et a bien du mal à y arriver. Lois Lane est triste de la mort de Kal El et pleure à différent endroits. Zack Snyder fait, lui, voler des petits morceaux d’étoffe ou de plastique tels des drapeaux dans son décor. Pendant près de 90 minutes, il ne se passe strictement rien d’intéressant.

Zack Snyder tente pourtant des choses, en donnant plus de corps à ses personnages secondaires. L’histoire de Flash est plus dense (et même si Ezra Miller fait du Ezra Miller) et l’arc de Cyborg est clairement le plus intéressant du film. Pour autant, et malgré l’interminable durée du film, il parvient à effacer les héros principaux. Batman, qui n’a plus droit à sa scène d’intro car tournée par Whedon, n’est plus là que pour serrer les dents et débarquer sur le champs de bataille quand tout est fini et Superman, désormais en costume noir, ne sert pas plus à quelque chose que dans la version originale. On ne ressent plus jamais l’impact de son deuil sur les gens. On ne ressent d’ailleurs pas grand chose pour les habitants d’une Terre qui menace d’être détruite et les fameux héros donnent l’impression de ne combattre les méchants que pour eux-même. Finalement, on ne ressent pas grand chose pour qui que ce soit tant le temps et l’intrigue paraissent étirés au maximum.

S’il se calme dans sa seconde moitié, Snyder use et abuse des ralentis dans le premier acte rendant une partie des scènes d’action inintéressantes. Et comme je le disais au début de ce papier, il ne peut défaire ce qu’il a lui-même mal fait. La scène de combat dans la cheminée est toujours un gros bordel numérique et la scène de résurrection de Superman est toujours aussi ratée. On a pointé du doigt ici même les incohérences du premier montage mais certaines sont bien du fait du réalisateur et de ses scénaristes comme l’inutile passage chez les Amazones où elles décident de faire s’effondrer un bâtiment, quand on a bien vu que le méchant se téléportait ! Et on ne parlera pas de cette scène où Wonder Woman sauve d’une explosion des otages en créant … une explosion (et non sans avoir largement tué tous les méchants). Enfin, et parce qu’il veut absolument tout mettre dans son montage, Snyder injecte des plans sans aucun sens dans le film, juste pour nous rappeler l’existence de tel ou tel personnage.

Avec sa rallonge budgétaire, Zack Snyder a tourné un épilogue qui aurait pu être une ouverture sur sa suite. Le réalisateur a pour l’occasion rappelé Jared Leto dans le rôle du Joker pour une scène, encore une fois, beaucoup trop longue et pour montrer un futur qu’on ne verra jamais. Mais si vous y tenez, si vous voulez (spoiler alert) voir Superman en méchant manipulé par Darkside, vous pouvez encore le faire en vous jetant sur Legacy, les deux derniers épisodes de la série animée de Bruce Timm. Dans le même ordre d’idée, si vous voulez voir une chouette histoire autour du personnage de Cyborg et l’utilisation des Mother Boxes, la saison 3 de Young Justice vous tend les bras.

Bref. Justice League version Snyder est forcément un peu mieux foutu que le film tourné par Joss Whedon. Pourtant, il n’arrive à rien raconter pendant sa durée infinie. Il est vraiment désormais temps, pour le bien de tous, que DC Comics passe à autre chose.

Zack Snyder’s Justice League, disponible sur les plate-formes de VOD

 

Voir les commentairesFermer

2 Comments

  • par Broack dincht
    Posté jeudi 1 avril 2021 12 h 24 min 0Likes

    J’ai beaucoup apprécié cette nouvelle version, même si j’ai tout de même été un peu déçu. J’espérais plus de changements. Là finalement c’est surtout une version longue avec des modifications un peu partout.

    J’espérais que l’humour de flash était dû à Wedon, apparemment non. L’instant saucisse est très gênant (le vif argent de Brian singer faisait déjà un peu trop ça). Mais pour le reste ça va mieux. Je pense notamment à la scène où flash tombe entre les nichons de wonderwoman, qui était clairement du Wedon vu qu’il y avait la même dans Avengers 2 entre Banner et Romanov (s’il y avait besoin de preuve que Wedon est un pervers…)

    J’aime retrouver le style de Snyder dans les scènes d’action, bien qu’il y ait trop de ralentis.

    C’est sur qu’il y a beaucoup de longueurs, et que le film aurait facilement pu faire une heure de moins sans changer le sens de ce qui est raconté

    Ce qui m’emmerde le plus, c’est le teasing. Ça me saoule quand un film passe plus de temps à teaser ses suites qu’à raconter son arc narratif sur un film. Autant les scènes post générique je peux l’accepter parceque justement le film est fini, mais là non. Un film et une série ce n’est pas la même chose. On voit de plus en plus ça dans les franchises ciné. Quand en plus l’avenir du DCEU à la Snyder est au mieux incertain au pire improbable, je trouve ça très pénible de se taper un tel racolage.

    Le cas de wonderwoman et les Amazones est intéressant quand on voit ce que Snyder et Jenkins en ont fait. Snyder réussi à les glorifier en tant que guerrières incroyable et badass, alors que pourtant elles échouent face à stepenwolf, alors qu’elle faisaient assez minable face aux Allemands bien qu’elles gagnent la bataille. Comme je le disais sur la critique de Wonderwoman 2, snyder a fait des guerrières, Jenkins des supercopines, peut être malgré tout mieux adapté pour un public de jeunes enfants. En fait, c’est presque à croire qu’il faudrait faire un genre de label DCEU kids et DCEU adults. Tant que la cohérence scénaristique serait maintenue, je ne trouverais pas ça gênant (mais clairement c’est loupé). Retrouver les mêmes héros dans le même univers mais dans des histoires avec des tonalités différentes, pourquoi pas, tant qu’il n’y a pas trop de trahison (un Batman lolilol, ça le ferait moyen). Ça changerait de Marvel et de soupe unique qu’ils sortent depuis 10ans

  • par FABIEN
    Posté vendredi 2 avril 2021 14 h 17 min 0Likes

    Je suis on ne peut plus en phase avec ta critique, Marc. Tout ça, c’est beaucoup de bruit pour pas grand chose. Je n’ai rien contre Snyder, et tant mieux s’il a pu finir son film, accouché dans la douleur. Cela n’empêche que Justice League ne raconte rien, et que certains passages sont d’une bêtise et d’un populisme confondants, où toute logique narrative est sacrifiée au « cool ». Pour de bon, qu’on passe à autre chose maintenant. Reeves arrive avec The Batman, et j’ai envie d’y croire.

Laisser un commentaire