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Critique : Wonder
Il n’y a pas que Star Wars qui sort en salles. Si vous avez déjà vu (et peut-être même débattu) des Derniers Jedi et que vous avez envie de vous changer les idées, les sorties de ce mercredi devraient vous plaire puisqu’on s’éloigne des vaisseaux spatiaux et autres sabres lumineux.
C’est notamment le cas avec Wonder, de Stephen Chbosky (Le Monde de Charlie) qui réunit Owen Wilson, Julian Roberts et le définitivement épatant Jacob Tremblay découvert dans Room.
LA CRITIQUE
En 2012, Stephen Chbosky se faisait remarquer en adaptant son propre roman et en confiant à Emma Watson le rôle principal. The Perks of Being a Wallflower (traduit en français sous le titre Le Monde de Charlie) décrivait avec beaucoup de justesse l’adolescence, ses amours, ses drames et ses secrets. Le film venait donner un coup de pouce à la carrière d’Ezra Miller. Porté par une bande son très pop, le film était un joli moment.
Aujourd’hui Chbosky revient derrière la caméra mais cette fois pour adapter le bouquin de quelqu’un d’autre : Wonder, de R. J. Palacio sorti en France en 2013. Il y est question d’un jeune garçon de dix ans atteint de « mandibulofacial dysostosis », une maladie qui déforme le visage, à la naissance et de son entrée dans une école après quelques années à avoir étudié à domicile. Comme on peut l’imaginer, le gamin devra faire face aux moqueries de ses collègues de classe et trouver sa place dans un univers qui juge sur les apparences.
Il se dégage de Wonder les mêmes qualités que Le Monde de Charlie. Stephen Chbosky livre un film aussi pop et généreux que le précédent, gorgé de soleil et belles intentions malgré les drames auxquels le sujet peut conduire. Et la bande originale composée principalement par Marcelo Zarvos et agrémentée de titres des White Stripes et de Bruce Springsteen emballe le tout. Ajoutez à cela un casting top. Si Owen Wilson est plutôt discret et sert de ressort humoristique, Julia Roberts est dans une forme éblouissante, Jacob Tremblay fait une nouvelle fois le taf malgré une tonne de maquillage sur le visage et la jeune Izabela Vidovic vue brièvement dans Supergirl devrait avoir une belle suite de carrière.
Mais ce qui est surtout intéressant, c’est la multiplication des points de vue. Si tout tourne naturellement autour du personnage incarné par le jeune comédien de Room, le film sort régulièrement des rails pour nous raconter la même histoire, ou du moins certaines séquences, vues par ses proches. Sa sœur d’abord, mise de coté par les parents qui ont tout sacrifié pour leur enfant handicapé, mais aussi les amis de l’un et de l’autre qui doivent composer avec cette famille pas tout à fait comme les autres. On peut trouver un peu de nous dans chacun des personnages, et même dans le héros du film d’ailleurs, puisque son handicap n’est qu’un moyen de montrer quelqu’un d’un peu différent, maltraité à l’école, pas toujours compris. Les références à la pop culture, et à Star Wars en particulier, permettent d’ancrer l’histoire un peu plus dans le réel. Et même si on finit par se douter de la fin, l’ensemble reste bien riche en émotions.
Frôlant parfois avec le cliché (la famille New Yorkaise riche et belle), Wonder est quand même une jolie réussite, un film pop, coloré et « feel good ». Juste ce qu’il faut pour cette fin d’année en famille.
Wonder, de Stephen Chbosky – Sortie le 20 décembre 2018