2604Vues 6commentaires
Espéré en salles, Wonder Woman 1984 sort ce 31 mars en achat digital. La VOD et le blu-ray seront disponibles le 7 avril prochain.
LA CRITIQUE
La catastrophe. Le premier film n’était pas sans défaut, il proposait même quelques jolies scènes et montrait que Gal Gadot était taillée pour le rôle. Trois ans après Wonder Woman, l’actrice revient dans le costume pour un second volet, toujours mis en scène par Patty Jenkins. Un film raté, qui rejoint le panthéon des pires adaptations de DC Comics.
Comme son titre l’indique, nous sommes en 1984. Mais le film commence en mode flashback au sein des Amazones où la très jeune Diana participe à une épreuve pour adulte au cours des jeux olympiques. Dans le présent, elle travaille au Smithsonian Museum de Washington au département des antiquités et sauve les gens dans le costume de Wonder Woman. Diana va faire plusieurs rencontres qui vont dessiner l’histoire : d’abord celle du personnage de Kristen Wiig, une jeune femme paumée qu’elle prendra sous son aile ; ensuite celle d’une pierre magique qui exauce les souhaits des gens moyennant contrepartie ; et enfin celle de Maxwell Lord, le grand méchant de l’histoire qui va se transformer en une sorte de génie de la lampe.
Toute l’intrigue va donc tourner autour de cette histoire de souhait. C’est -spoiler- comme ça que Diana va faire revenir Steve Trevor d’entre les morts, comme ça que Max Lord va devenir le méchant de service et que Barbara Minerva va se transformer en Cheetah. Le déroulé n’est pas très intéressant et il ne se passe littéralement rien à l’écran pendant une heure. Mais de tout cela, Patty Jenkins aurait pu tenter quelque chose. L’idée d’un génie qui exauce tous les souhaits aurait pu donner, dans cette ambiance 80s, quelque chose de très pop, coloré et divertissant. Mais la réalisatrice n’en fait jamais rien. Incapable de filmer correctement une scène d’action (elles sont toutes incompréhensibles), elle n’arrive jamais à donner de corps à l’héroïne. Le film, au montage foiré, ne possède aucun souffle. Aux deux tiers du récit et alors qu’elle s’apprête à revêtir l’armure dorée vue dans la promo, Wonder Woman a droit à une scène qui aurait dû être à la fois émouvante et solaire, où l’héroïne devenait lumineuse et impériale. Au conditionnel car le spectateur ne ressort alors rien. Où est donc passée la réalisatrice qui tentait quelque chose dans le premier volet, accompagnée à l’époque par un directeur de la photo (Matthew Jensen) qui a lui aussi perdu tout son mojo. Même Gal Gadot semble s’en foutre.
En filigrane, on perçoit pourtant l’envie de faire un film très « années 80 » avec son lot de bad guys stupides et caricaturaux et de sauvetage de chats dans les arbres. Patty Jenkins y a pensé, tout comme elle tente vainement de rendre hommage à la série télé et à Lynda Carter (qui a droit à son cameo) mais là non plus le résultat n’est pas à la hauteur de la note d’intention. De toutes façons, la réalisatrice (également co-scénariste) abandonne vite l’idée quand elle se retrouve rattrapée par son histoire, une intrigue où l’héroïne a de nouveau besoin de mecs pour s’en sortir. Le retour de Chris Pine en Steve Trevor n’est là que pour deux choses : jouer la carte de la naïveté inversée (il découvre l’époque, contrairement au premier volet) et lui sauver la mise. Il conduit tous les véhicules, et elle le regarde faire. Il est souvent plus utile qu’elle dans l’action et elle n’arrive pas à s’en émanciper. Comme dans le film de 2017.
Le site Comingsoon compare WW1984 et Superman II. C’est effectivement le même genre d’intrigue mais Patty Jenkins n’est pas Richard Lester et encore moins Dick Donner. Elle ne sait ni filmer ni raconter son histoire. Et il y a peu de chance que le personnage inspire les jeunes filles, tant le résultat est médiocre. Après tout, montrer une héroïne à l’écran n’est pas suffisant : les enfants ont le droit de s’identifier à des personnages de qualité, dans des films réussis.
Wonder Woman 1984, lui, rejoint le panthéon des films DC Comics ratés, quelque part entre la Justice League et Joss Whedon et Suicide Squad.
Wonder Woman 1984, de Patty Jenkins – Sortie en DVD/VOD le 7 avril
6 commentaire
par Broack dincht
Je n’ai pas tout à fait la même grille de lecture de film.
Clairement, je ne l’ai pas trouvé terrible et il m’a fait rigoler tellement rien à de sens.
Mais au final, j’ai l’impression qu’ils ont voulu faire à l’image de ce qui ce faisait en comics à cette époque, un truc rigolo et niais expurgé de toute chose un peu délicate pour la censure… j’arrive même à imaginer la couverture d’un numéro avec le méchant disant » grâce au satellite je peux exaucer tous les vœux du monde » Un genre d’hommage dommage.
En acceptant ça, on accepte que les acteurs cabotinent à mort, intro au supermarché est un gros gag, le scénar est absurdement niais et naïf, etc…
Le plus gros problème à mes yeux est l’intégration du truc dans le DCEU. J’imagine le truc
Bruce Wayne 12 ans »je souhaite revoir mes parents »
Wonderwoman « renoncez à votre vœux »
Bruce Wayne 35ans plus tard « votre voix ressemble à celle qui m’a forcé à voir mes parents mourir une 2eme fois »
Tu m’étonnes qu’il soit un sociopathe.
Et bon, wonderwoman vole? Ça aurait pu être utile contre Doomsday et stepenwolf!
Le 1er essayait d’imiter le style de Snyder, mais pour le 2, finalement il n’en n’ont plus rien eu à faire.
Et c’est vrai que malgré tout, Snyder aura réussi à faire une wonderwoman furieusement guerrière et badass, mais Jenkins en aura fait une bonne copine très forte
Bref, c’est vrai qu’il n’y a pas grand chose qui va dans ce film, mais je le vois comme un film pour enfants, inoffensif
Peut on montrer BvS où justice League à de jeunes enfants ? Je ne pense pas ; trop violent, trop sombre, trop tordu, trop long. Mais wonderwoman 2, oui.
par Marc
Oui je suis d’accord sur les comics de l’époque sauf que c’est plus une intention qu’un résultat :/
par iamflox
Je pense que ce que ce film a réussi, c’est de faire revivre les production Cannon ou Golan-Globes des années 80, càd des films bourrins, sans histoire et forcément pathétiques. A la différence que WW84 n’a quasiment aucune scène d’action…ou plutôt si ils ont du rajouter quelques scènes aux forceps, comme l’entrainement de mini wonder woman qui ne manque évidemment pas de nous imposer une grosse morale à deux balles: “hé petite, dans la vie on ne triche pas, c’est mal”. Une morale que les producteurs auraient du appliquer à eux-mêmes d’ailleurs.
on ne peut pas reprocher l’interprétation de Gal Gadot, qui rappelons-le est une ancienne mannequin et pas vraiment une actrice, elle se débrouille avec ce qu’on lui donne. Quant à Kirsten Wigg, habituée aux rôles de comiques de service, elle agit ici à contrepied en rendant son interprétation de méchante en devenir plutôt crédible. L’actrice rend ici son personnage assez intéressant, malgré des dialogues et des situations extrêmement faibles. Son personnage aurait pu être abouti si les effets spéciaux n’avaient pas été complètement ratés, des combats en fausse obscurité pour cacher les gros défauts des CGI, des scènes chaotiques et difficiles à conceptualiser, et un affrontement final complètement raté.
Avec un regard d’un enfant de 10-12 ans, ce film tient la distance face à Sharkboy & Lavagirl ou Captain Superslip. Wonder Woman est gentille, elle sauve tout le monde y compris les méchants, elle arrive même à lancer des fauteuils pour protéger les fesses des gentils policiers qui tombent dans le vide.
Mais d’un regard adulte, ce film brise tellement régulièrement la suspension consentie d’incrédulité qu’il en devient insupportable.
Un exemple? Diana emprunte un bombardier F-111 garé comme par magie derrière le musée Smithsonian de Washington. Bien évidemment, l’antiquité est équipée, batteries chargées et réservoir plein. Et pour le faire voler, rien de plus simple, Steve a piloté des biplans en 14-18 et piloter c’est un peu comme faire du vélo quoi, et on s’en fout que le F-111 soit une machine hyper complexe, trois boutons et hop on vole jusqu’à l’Egypte d’un seul trait. A fond dans l’incohérence, nos deux amoureux s’inquiètent tout de même des radars jusqu’à ce que Diana se frotte les mains, se rappelant un sort que papa Zeus lui a appris, elle envoie ainsi sa magie WTF sur l’avion qui devient évidemment invisible. Patty Jenkins fait ici d’une pierre deux coups: l’avion invisible légendaire de Wonder Woman, et une jolie scène de vol en amoureux au milieu de feux d’artifices du 4 Juillet. Ensuite vol direct sans escale sur l’Egypte ou ils croisent bien évidemment le méchant sur la seule route du pays.
On peut bien évidemment arguer que ce film est un hommage aux années 80, et qu’il est conçu, y compris dans son scénario, pour imiter les productions d’époque. Mais il y a imiter et singer. Si Stranger Things, la série, imite les années 80, Wonder Woman les singe. Et si l’hommage a pour référence les anciens ‘Superman’, hormis le 1er (et son générique interminable) qui tient la route, Christopher Reeve n’avait pas réussi à sauver les suites jusqu’au pathétique numéro 4 (produit par Cannon c’ailleurs)
Rappelons aussi que si Cannon et Golan/Globus ont quasiment sacralisé le genre qu’on nomme ‘série Z’, les années 80 regorgent d’excellent films de divertissement: ET, Retour vers le Futur, Les aventuriers de l’arche perdue, Rain Man, Abyss, l’Etoffe des héros, Stand by Me, et j’en passe…
Patty Jenkins avait réussi un petit miracle avec son 1er Wonder Woman, surtout face aux récentes productions du DCU qui alternaient entre le mauvais et le très mauvais. Mais avec ce 2ème opus elle rejoint les autres productions du DCU et perd ainsi toute crédibilité. Savoir que la réalisatrice va remettre Star Wars sur le chemin des salles de cinéma fait franchement peur.
Pour enfoncer le clou, il y a désormais dans le DCU le film Justice League ‘Snyder’s cut’, et qu’on aime ou pas le style de Zack Snyder (l’image désaturée, les ralentis), ce nouveau montage, quasiment un reboot de la 1ère (et pathétique) version de Whedon, remet en place un véritable univers mythologique dans ce DCU si malmené par la Warner. On pourrait même rêver que les pires films du DCU soient décanonisés afin de rendre sa grandeur à cet univers fantastique, surtout lorsqu’on découvre les grandes lignes des deux autres ‘justice league’ que prévoyait Snyder dans sa trilogie. On se rend compte que cet univers ‘à la Snyder’ aurait même tenu la dragée haute face à son alter-ego Marvel.
Mais l’appât du gain et l’imitation du Marvel Cinematic Universe ont fait entrer la Warner du coté obscur de la force, à grand renforts de facilités et de situation pseudo comiques, prenant souvent les spectateurs pour des fans décérébrés. Warner, en voulant singer le MCU de Marvel, a contribué à rendre risible le DCU cinéma. Après la Snyder’s cut, Warner va-t-elle faire amende honorable, comme l’a fait Disney avec Lucasfilms et Star Wars ou va-t-elle persister dans les films tragi-comiques sans foi ni âme? WW3 dépeindra-t-elle les aventures de Diana, 12 ans, à Themyscira, ou verra-t-on la suite du combat entre la league et Darkseid? Espérons que le bon sens l’emporte, #restoreTheSnyderVerse a de quoi écraser la concurrence pour les décennies à venir, mais rien n’est joué car tout est dans les mains de gros pontes qui examinent les graphiques d’audience et les gains réalisés et à venir, malheureusement.
par FABIEN
Ben dis donc Marc, j’ai pas vu le film, mais ça donne pas envie ! ^^
Tiens, tu as vu le Snyder cut sinon ?
par Marc
Yes : https://www.cloneweb.net/critique-zack-snyders-justice-league-2021/
par FABIEN
Ben mince, comment j’ai fait pour la louper….