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Critique : Wendell & Wild

Avant d’écrire et de réaliser des films de genre pour le grand écran, Jordan Peele faisait le guignol à la télé avec son pote Keegan-Michael Key dans la série Key & Peele. Après 5 saisons et 53 épisodes, le duo s’est séparé, l’un passant devant la caméra (Key sera bientôt Toad dans le film Super Mario Bros) et l’autre plutôt derrière. Le nouveau film d’Henry Selick était l’occasion pour eux de se retrouver dans une pure fiction et d’incarner … des démons.

Wendell & Wild commence sur un drame. Un accident de voiture. Et une jeune fille devant orpheline. Elle va réussir à invoquer deux démons, ceux du titre. Les deux venus de l’au-delà ont à leur disposition une crème magique permettant de rendre la vie aux humains, un produit qui va aussi être convoité par deux adultes cupides ayant un projet immobilier. Wendell & Wild vont y voir une opportunité : se faire payer pour pouvoir réaliser leur rêver : ouvrir un parc d’attraction. Mais la pommade en question n’est pas du tout destinée à cela : elle sert d’abord à faire pousser les cheveux d’un troisième démon qui va s’en mêler.

Ça fait beaucoup de sujets et de personnages. Wendell & Wild donne l’impression de partir dans toutes les directions. Une jeune fille, l’école dans laquelle elle cherche à s’intégrer, des méchants, des démons, l’au-delà… Pourtant au fur et à mesure que l’histoire avance, les pièces du puzzle vont s’assembler et la sauce va finir par prendre. Vous devrez donc un peu vous accrocher mais le jeu en vaut la chandelle tant le résultat est joyeusement divertissant.

Mais attention, ne venez pas pour autant pour retrouver le duo comique : les deux démons ne font finalement pas le cœur de l’histoire, qui se focalise d’avantage sur la jeune femme et sa place d’ado dans une école qui ne veut pas d’elle. Le thème est un déjà vu mais l’accumulation d’arcs narratifs parallèles et le coté parfois absurde du film en font une réussite.

Henry Selick n’en est qu’à son cinquième long-métrage. Pourtant le réalisateur, qui a fait ses armes sur le désormais culte Etrange Noel de Monsieur Jack, a déjà une sacrée carrière. Formidable conteur, il fait le choix de revenir à une stop motion qui se voit. En interview, le metteur en scène de Coraline explique que les productions concurrentes récentes (coucou Laika) ont un rendu proche de l’image 3D. On voit de moins en moins la différence, il a donc cherché à la montrer à nouveau : on voit donc les découpes des visages des personnages (pour pouvoir les changer selon les expressions) et Selick a cherché à donner à certaines de ses scènes une apparence de papier découpé (en 2D à plat donc) pour un rendu à l’ancienne qui s’éloigne effectivement du Pinocchio de Del Toro par exemple.

Netflix multiplie les appels du pieds à la stop motion : oubliable dans le bon sens du terme dans Pinocchio, fausse (mais superbement fausse dans la mini-série Oni), elle revient ici à ses racines avec l’un des plus grands réalisateurs du monde qui, des années après L’Etrange Noel ou Coraline, prouve qu’il a encore bien des choses à raconter.

Wendell & Wild, de Henry Selick – Disponible sur Netflix le 28 octobre 2022

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