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Critique : WandaVision

Les cinémas étant fermés, difficile pour nous de vous parler du prochain Marvel Studios prévu sur grand écran comme on l’a fait depuis 2008 avec le premier Iron Man. On va donc s’intéresser à la première production de Kevin Feige pour la plate-forme Disney+ et la nouvelle série dérivée du fameux Marvel Cinematic Universe, après Agents of Shield ou encore Daredevil. : WandaVision.

A compter de ce 15 janvier, Disney+ met en ligne un épisode tous les vendredis comme ils l’avaient fait pour le Mandalorien. Et comme nous l’avions fait pour la série Star Wars, nous reviendrons chaque semaine sur ces petites aventures de la Sorcière Rouge et de l’Androïde créé par Tony Stark.

Episodes 1 & 2

Si la promo n’avait pas tout spoilé, on aurait été surpris par l’ouverture de la série. WandaVision se présente comme une sitcom à l’ancienne, tournée en noir et blanc (du moins au début) dans un décor de carton pâte avec un vrai public et au format 4/3. Les deux héros de l’univers Marvel forment un joli petit couple qui vient de s’installer dans une banlieue cossue. Et si le premier épisode se contente de raconter un diner qui tourne mal, le second permet aux personnages d’utiliser leurs pouvoirs dans un spectacle de magie à destination d’une école.

Ce qui est intéressant ici, c’est que la série s’inspire et rend hommage aux sitcoms, du jeu des acteurs à la mise en scène en passant par l’écriture. Le premier épisode est officiellement inspiré de The Dick Van Dyke Show, une série inédite en Europe datant du début des années 60 quand le second évoque Ma Sorcière Bien Aimée. On avance un peu donc dans le temps à chaque épisode même si les protagonistes sont toujours les mêmes. Citons aussi les effets spéciaux, numériques certes, mais qui cherchent à ressembler à ce qu’on faisait il y a plus de cinquante ans à la télévision américaine.

Le format permet également au principe de prendre son temps. Si on se doute que les héros sont coincés quelque part, que ça soit dans leur tête ou dans un univers à la Truman Show, chaque épisode est une véritable intrigue de sitcom avec un début et un fin. Evidemment, Marvel oblige, différents éléments viennent perturber les personnages et de fausses publicités à mi-parcours permettent d’en rajouter une couche. On se doute à ce stade que le concept ne durera qu’un temps pour raconter ensuite autre chose.

La plus grosse référence à l’univers Marvel de papier est l’apparition à plusieurs reprises d’un logo SWORD. Dans la bande dessinée, il s’agit de l’équivalent du SHIELD mais destiné à surveiller l’existence d’extraterrestres. Il semble que Kevin Feige et ses équipes en ait changé le sens (en « Sentient Weapon Observation Response Division ») pour monter un organisme en charge des « armes intelligentes ».

Spoilé par sa promo et aussi par des enjeux qu’on voit venir à des kilomètres, WandaVision n’en est pas moins à ce stade une petite prod qui se suit avec plaisir, au moins pour Elisabeth Olsen et Paul Bettany qui s’en donnent à coeur joie.

 

Episode 3 & 4

On avait prévu de vous parler de l’épisode 3 dès sa diffusion. Mais l’ennui était tel qu’on a vite laissé tomber. Après un démarrage gentillet mais sympathique, la troisième partie de l’histoire réitérait l’expérience : nos deux héros sont toujours coincés dans une sitcom, cette fois en couleur et cette fois dans les années 70. Et comme dans les deux premiers, des éléments mystérieux nous font comprendre que la situation n’est pas normale.

Tout cela aurait pu être sympathique si l’intrigue de base du n°3 n’était pas affligeante et surtout pas drôle. On était face à une reconstitution de ce que les 70s avaient produit de pire, et ce n’était surtout jamais drôle malgré les rires enregistrés. Il ne restait alors aux fans du MCU quelques indices posé ça et là pour tenter de décrypter quoi que ce soit.

Heureusement, l’épisode 4 relève d’un coup le niveau. En commençant chronologiquement au moment du final d’Endgame, quand Hulk fait réapparaitre tous les personnages, il nous présente une scène de chaos, dans l’hopital d’un monde moderne. On y suit alors Monica Rambeau et on découvre qu’elle travaille pour le SWORD. Et si vous êtes des fidèles de l’univers produit par Kevin Feige, vous savez qui elle est : elle est la jeune fille à qui Captain Marvel donne son blouson dans les années 90.

On plonge alors dans du pur MCU, et on retrouve de fait plein seconds couteaux vus ailleurs comme Kat Dennings qui retrouve son rôle de Darcy (comme dans le 1er Thor). Et même si les 30 minutes d’histoire ont un peu trop tendance à vouloir tout expliquer, on préfère nettement ça qu’une sitcom soporifique. D’autant que la dernière scène, soulignée par le jeu tout en nuances d’Elisabeth Olsen, laisse une couche de mystère pour la suite.

Que nous réserve la suite ? Surement d’avantage de comédie mais maintenant qu’un coin du voile est levé, on peut espérer que le point de vue passe d’un coté à l’autre de la barrière.

Episodes 5 & 6

Maintenant que l’épisode 4 a permis à la série de sortir (un peu) de sa partie comédie, maintenant que le vernis craquelle doucement, Wandavision évolue désormais vers quelque chose d’hybride, alternant sitcom et thriller à la Marvel.

Les épisodes 5 et 6 montrent donc les équipes à l’extérieur de la ville essayant de comprendre ce qui se passe et Wanda (et on sait désormais qu’elle mène la danse grâce à ses pouvoirs) maintient son quotidien dans une bulle. L’équilibre entre le mélange des genres est précaire mais finit par se tenir, surtout grâce aux personnages secondaires du « monde réel » bien plus intéressant que ce qui se passe dans l’univers « sitcomesque ».

C’est en fait le gros problème de la série : au delà de sa longueur inutile, les parties de sitcom sont techniquement réussies mais à la ramasse en terme d’écriture. Elles sont rarement drôles, très souvent inintéressantes et plus on se rend compte que Wanda nous manipule plus elles sont saoûlantes.

De l’épisode 5, on ne sauve que la scène finale. Le retour de Pietro mais sous les traits d’Evan Peters (le personnage version saga X-Men) est une belle trouvaille, d’abord parce que l’acteur est très à l’aise avec la comédie, mais aussi parce qu’on peut se demander si son apparition est une manière d’inclure les X-Men dans le MCU, ou seulement un cameo destiné à me faire écrire ces lignes. WandaVision aura-t-elle de vraies répercussions sur l’univers cinéma ? On aimerait bien, puis on repense à l’inutilité de la série Agents of Shield et on se pose la question.

L’épisode 6 offre une troisième mort au personnage de Vision mais elle est probablement sans conséquence. Wanda ayant besoin de lui, elle va le ressusciter à nouveau pour le grand final, sans doute dans une version à la mémoire effacée.

Il ne reste que deux épisodes. Nous on prend les paris pour une apparition de Benedict Cumberbatch dans le grand final. Et vous ?

Episodes 7 & 8

Quel cameo géant ? Même celui d’Evan Peters est un pétard mouillé.

L’épisode 7 de WandaVision tombe dans un travers typique de Marvel : celui de vouloir tout expliquer, sans jamais laisser de place à l’imagination du spectateur. La voisine de Wanda est donc une sorcière, une vraie, contrairement à l’héroïne. On va donc nous montrer qu’elle est passée par Salem quand Wanda n’est qu’un personnage avec des pouvoirs liés aux Pierres de l’Infini.

Il y a donc des moments chouettes, d’autres qui feront plaisir aux fans en terme de connexion et d’autres moments bien inutiles. Mais au delà, l’arrivée de ce nouveau personnage permet aussi à ce qu’on ne touche pas à Wanda. Vous auriez aimé, comme nous, que Marvel bouscule son personnage pour en faire le grand méchant de sa propre histoire ? Ca n’arrivera jamais car elle est manipulée. Aucun risque n’est pris et rien n’entachera son avenir au sein du MCU. Dans le même ordre d’idées, ne fantasmez pas sur l’arrivée des X-Men dans l’univers. Le rôle de Quicksilver n’est pas là pour ça et est finalement réduit à une vague blague

Ou quand ce qui semblait être une bonne idée dans les premiers épisodes retombe comme un vieux soufflé.

Et puis arrive l’épisode final. Où les différents arcs narratifs des personnages secondaires (Monica mais surtout Darcy, qui n’a plus droit à grand chose) sont réduits au strict minimum pour offrir du combat. Du Marvel classique, parfois très efficace (Vision face à lui-même) mais où l’action prime sur tout le reste. Certes, il y a bien quelques jolies scènes et le talent des comédiens parvient à insuffler de l’émotion dans le couple Wanda/Vision. Mais tout se termine aussi simplement qu’on aurait pu l’imaginer, sans cameo comme annoncé, sans surprise en fait. Tout est bien qui finit bien, y compris pour les deux scènes post-génériques qui ne sont là que pour prévoir la suite.

Au final, WandaVision est une tentative avortée. Trop longue, jamais vraiment drôle, ne mettant jamais en danger ses personnages mais pour autant portée par de jolis moments. On retiendra surtout la prestation d’Elizabeth Olsen qui s’éclate dans un rôle qu’elle maitrise à la perfection. Mais on aurait aimé voir un produit finit auquel le filtre du MCU n’est pas appliqué. On aurait aimé que Wanda soit à la fois l’héroïne et la méchante. La performance de l’actrice aurait permis la chose, mais la production n’a pas osé franchir cette ligne, offrant un programme que les films annoncés dans les scènes post-générique (Captain Marvel 2 et la suite de Dr Strange) nous feront vite oublier.

WandaVision est disponible sur Disney+

 

 

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1 commentaire

  • par broack dincht
    Posté lundi 1 février 2021 20 h 03 min 0Likes

    j’imagine les discussions en préprod à propos de Darcy et le bullshit scientifique.
    – Bon, les fans aiment bien le personnage de Darcy mais on n’arrive plus à l’intégrer dans Thor, c’est juste la sidekick rigolote d’un perso secondaire, on fait quoi?
    – On peut la mettre dans Wandavision?
    – La TV, c’est une diffusion par les ondes, et le fond diffus cosmologique, c’est un écho du big bang en ondes radio, ça compte comme explication pour justifier la présence d’une astrophysicienne?
    – Parfait!

    Sinon, j’admets que j’aime bien la représentation du bordel de la réapparition des gens. Dans spiderman on voit ça uniquement sous la forme d’un gag, mais ici dans une situation bien plus dramatique. Quand on y pense d’ailleurs, il y a probablement des centaines de milliers, peut être des millions, voire même carrément la moitié, des gens qui ont été snapé qui sont morts immédiatement après leur réapparition; tous ceux qui étaient en avion, en bateau, sur l’autoroute, dans une fosse rebouchée depuis, ou qui étaient en pleine opération dans un hopital, tous ces gens sont immédiatement morts en entrainant des accidents sur ceux qui déjà présents sur place. Si on ajoute le fait que les réseaux de distribution alimentaires, en énergie etc ne devaient plus être assez entretenus pour une population qui double d’un coup; on peut dire que les avengers n’auront pas vraiment sauvé l’univers…

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