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Chadwich Boseman est décédé en aout 2020, deux ans après avoir incarné Black Panther sur grand écran. Pour autant, Marvel Studios a choisi de ne pas recaster l’acteur mais de faire un film en hommage au comédien disparu, en se reposant sur la multitude de personnages secondaires. Un film sans son super-héros, donc ? Pas si sûr, la promo dévoilant qu’un nouveau Panther va revêtir le costumer, sans jamais vraiment chercher à en planquer l’identité.
Le film s’ouvre sur le personnage de Shuri, qui cherche à trouver un moyen de sauver son frère mourrant. Elle échoue et le Wakanda célèbre le décès de son roi et de son protecteur. Chadwick Boseman est décédé, et a emporté Black Panther avec lui. Pour autant le pays doit continuer à vivre, d’autant plus que les nations du monde s’intéresse au vibranium, le fameux métal qui ne se trouveraient qu’à l’intérieur de leur frontière. Ou pas, puisqu’une jeune scientifique va mettre au point un détecteur, ce qui va amener les Américains à trouver un gisement sous-marin. Le Roi des Mers, Namor, va alors sortir de sa réserve : il est, lui aussi, bien décidé à protéger son peuple, envers et contre tout.
Une fois l’hommage à T’Challa et son comédien rendu, Ryan Coogler va continuer à raconter l’histoire qu’il avait prévu de narrer, mais il va le faire par l’intermédiaire des personnages féminins du Wakanda : la soeur du héros, héroïne de ce nouveau volet, sa mère devenue reine mais aussi Nakia (Lupita Nyongo) qui a pris ses distances ou encore Okoye, générale des Dora Milaje. Et si Letitia Wright n’a pas les épaules assez solides pour le poids qu’elle a à porter, les seconds rôles sont suffisamment solides et bien interprétés pour qu’on puisse se rendre compte qu’un film Black Panther sans son héros puisse fonctionner.
Coogler continue à s’intéresser à des thématiques dévoilées dans le premier film : l’exploitation des peuples et des ressources d’Afrique par des pays étrangers, venus comme des colonisateurs. La France est pointée du doigt et des questions autant géopolitiques qu’écologiques sont esquissées. On regrette que ces idées soient mises de coté au bout de la moitié du récit, le réalisateur préférant se focaliser sur ses personnages au dépit de son intrigue. On aurait aimer un truc plus poussé, notamment sur l’interventionisme américain, en vain (à quoi sert finalement le personnage de Martin Freeman ?).
En 2h47, Coogler a beaucoup à dire et à faire. Non seulement il doit jongler avec l’héritage de Black Panther mais il doit introduire Namor et son peuple sous-marin mais aussi Riri « Iron Heart » Williams, une étudiante américaine ressemblant fortement à Shuri et qui se construit une armure basée sur la technologie d’Iron Man (et qui va avoir droit à sa propre série). Tout cela doit être une rampe de lancement pour que les personnages soient réutilisés par la suite. Le film est donc riche, mais Coogler s’en sort très bien, le bougre étant un conteur talentueux.
Il y avait sans doute moyen de resserrer tout ça, de fusionner des personnages (finalement Nakia et Okoye ont le même rôle) et de raccourcir l’ensemble. Ca aurait permis de moins rusher certains aspects comme la relève de Black Panther, finalement traitée vite fait. A moins que le réalisateur ait été coincé par son actrice principale, pas à la hauteur et ait du composer avec.
Au final, Wakanda Forever se suit sans déplaisir, les 2H47 du montage final (incluant un épilogue à mi-générique) sont suffisamment divertissantes. Le résultat est moins raté que Thor Love & Thunder, moins cynique que Spider-Man No Way Home et dans le haut du panier de ce que Marvel Studios a produit récemment. A l’heure actuelle, le film sortant finalement en salles, ce n’est peut-être déjà pas si mal.
Black Panther Wakanda Forever, de Ryan Coogler – Sortie en salles le 9 novembre 2022