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Critique : Uncharted

Les adaptations de jeux vidéo au cinéma sont toujours un sujet de franche rigolade car les exemples de réussites se comptent sur les doigts d’une seule main. Et pour être franc, là tout de suite en écrivant ces lignes, à part Sonic, on ne voit pas. L’adaptation de la saga Uncharted en film ne fait pas exception, d’autant que le projet est dans les tiroirs de Sony depuis douze ans.

Passé dans les mains de David O. Russell, Dan Trachtenberg, ou Shawn Levy, le film a fini par se faire avec Ruben « Venom » Fleischer aux manettes et Mark Walhberg, casté il y a douze ans pour le rôle principal, désormais dans celui du vieux mentor. Mais Uncharted, c’est quoi ? Le jeu vidéo raconte les aventures d’un voleur d’artefacts et autres trésors archéologiques, Nathan Drake. Sorte d’Indiana Jones badass ou de Lara Croft au masculin (les jeux ont beaucoup emprunté à Tomb Raider qui le leur a rendu par la suite), il est régulièrement accompagné de Sully, un vieil escroc qui l’a pris sous sa coupe. On est dans l’univers des méchants puisque contrairement aux découvertes d’Indy, ici tout est bon pour gonfler le portefeuille des héros. La place de leurs trouvailles n’est jamais dans un musée.

Uncharted le film emprunte la majeure partie des éléments de son intrigue au troisième volet (pour la scène de l’avion montrée dans les bandes-annonces) et surtout au quatrième jeu, puisque la quête vidéoludique mêle trésor et suffisamment d’origin story pour satisfaire Hollywood en 2022. Mais le film se débarrasse du trésor du jeu (celui d’Henry Avery) pour se concentrer sur celui de Magellan. La raison est budgétaire : chaque jeu Uncharted fait découvrir au héros une cité, mythique ou perdue. Ici, il n’y a qu’un bateau à trouver. Mais, au delà des décors, ce qui faisait le succès des aventures de Drake sur console était un équilibre réussi entre fouilles, escalades et fusillades énervées. Or, Ruben Fleischer choisit de ne garder que le premier aspect.

Si Tom Holland se révèle tout à fait correct pour le rôle (mais c’est un super comédien, ça devait donc fonctionner), si Sophia Ali dans le rôle de Chloé est sympathique, Mark Walbherg ne vient qu’encaisser son chèque dans un rôle éloigné de l’original. La mise en scène de Fleischer fait le job si on omet des des fonds verts souvent dégueulasses. Et on passera sur les aberrations scénaristiques (à quoi sert donc Antonio Banderas ?). Bref, on veut être optimiste et y croire mais le chemin est parsemé d’embuches.

Le pire étant que même en voulant y croire, avec de jeunes acteurs qui ont beau faire le taf, on s’emmerde. Et qu’y a-t-il de pire que s’emmerder au cinéma ? Ajoutez à cela cette fâcheuse tendance très « Hollywood en 2020 » de vouloir faire une origin story inaboutie dont on n’aura sans doute jamais la suite (faites des films entiers, bon sang !) et que vous comprendrez que malgré quelques intensions louables, Uncharted fait partie des adaptations de jeux vidéo ratée. Quelque part entre Tomb Raider et Mortal Kombat, pour ne citer que des projets récents.

Les « gamers » attendent désormais le retour de Sonic aux affaires.

Uncharted, de Ruben Fleischer – Sortie en salles le 16 février 2022

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