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Critique : Total Recall Mémoires Programmées
Annoncé en juillet 2010, Total Recall Mémoire Programmée est le nouveau remake voulu par des studios hollywoodiens ayant de moins en moins d’idées originales.
Après Conan ou Spider-Man, c’est au tour de l’histoire de Philip K. Dick déjà mise en scène par Paul Verhoeven a avoir droit à une nouvelle version et ce en attendant d’autres projets comme Robocop ou encore Red Dawn. Avec Colin Farrell, Kate Beckinsale et Jessica Biel, le film devait être une nouvelle version de la nouvelle. On va vite découvrir (et déchanter) car c’est bel et bien d’un remake qu’il s’agit.
Critique détaillée.
Total Recall Mémoires Programmées – Sortie le 15 août 2012
Réalisé par Len Wiseman
Avec Colin Farrell, Kate Beckinsale, Jessica Biel
Modeste ouvrier, Douglas Quaid rêve de s’évader de sa vie frustrante. L’implantation de souvenirs que propose la société Rekall lui paraît l’échappatoire idéale. S’offrir des souvenirs d’agent secret serait parfait… Mais lorsque la procédure d’implantation tourne mal, Quaid se retrouve traqué par la police. Il ne peut plus faire confiance à personne, sauf peut-être à une inconnue qui travaille pour une mystérieuse résistance clandestine. Très vite, la frontière entre l’imagination et la réalité se brouille. Qui est réellement Quaid, et quel est son destin ?
Dans la série des remakes hollywoodiens, je demande le film de science-fiction culte. Total Recall, sorti en 1990, mettait en scène Arnold Schwarzenegger et Sharon Stone devant la caméra d’un Paul Verhoeven très inspiré pour transformer l’histoire de Philip K. Dick « Souvenirs à Vendre » en un thriller d’espionnage futuriste qui, près de 22 ans après sa sortie n’a pas vieilli et reste de très haute volée.
Je vous vois venir : le nouveau Total Recall sous-titré « Mémoires Programmées » n’est pas officiellement un remake du film de Verhoeven mais une nouvelle adaptation de la nouvelle de l’auteur de Minority Report. Et bien, il n’en est rien. En effet, dans le texte d’origine, il n’est pas question d’une histoire d’espionnage, mais uniquement de souvenirs implantés.
Un simple exemple : Lori, la femme du héros, n’est en rien une espionne dans le bouquin. Elle l’est pourtant dans le film de 1990 tout comme dans celui de 2012. Vous voyez le topo ? On est bel et bien face à un remake.
Et qui dit remake dit comparaison inévitable. Mark Bomback, scénariste de Die Hard 4 et de Unstoppable, a bien cherché à faire les choses différemment. Doug Quaid ne travaille plus dans un chantier mais dans une usine de robots-policiers et il n’est plus question de voyager sur Mars. L’histoire se passe sur une planète Terre ravagée où les citoyens voyagent de l’Angleterre à l’Australie en passant par le noyau de notre planète.

Ca aurait pu donner quelque chose d’intéressant mais Total Recall ne décolle jamais. Le film n’arrive pas à se détacher de l’original dont il reprend l’exacte construction, à quelques rares scènes près et n’arrive pas à tenir seul. Total Recall ressemble tellement à son homonyme de 1990 que le spectateur devine à l’avance les répliques des personnages et ce qui va se passer de bout en bout, à commencer par la deuxième scène du film dans laquelle Lori enlace Doug après qu’il ait fait le cauchemar servant d’introduction au film. C’est à tel point ressemblant que les cadres de Wiseman ressemblent à ceux de Verhoeven. La seule idée « originale » du réalisateur d’Underworld est de tourner la scène à l’envers, comme dans un miroir par rapport à la version de base. Tout le film se déroulera de cette manière.
Et quand Total Recall veut être différent, il modifie quelques personnages, celui de Kate Beckinsale étant par exemple fusionné avec celui de tenu à l’époque par Michael Ironside, permettant à la belle d’avoir plus de présence à l’écran et à son réalisateur de mari de nous offrir quelques plans de son arrière-train en contre-plongée.
Il modifie également l’univers, comme je le disais précédemment, mais parvient à ne ressembler à rien d’original. Non contente d’être étroitement liée au film de Verhoeven, cette nouvelle version puise son visuel dans du déjà-vu 1000 fois ailleurs. Le film ressemble donc à Alien, Star Wars, Minority Report ou le Cinquième Elément pour ne citer qu’eux.
La dernière différence pourrait venir de la violence. Le film de Wiseman est plus sage. Moins de sang, des fusillades moins brutales et beaucoup d’humains sont remplacés par des robots mais uniquement pour reprendre de façon plus « soft » les démembrements.

Tout ça, c’est très bien, et vous avez compris que la version 2012 ne tient pas la comparaison par rapport à l’original. Malheureusement pour vous, le film en « stand alone » ne tient pas non plus. On a un peu l’impression que Total Recall a été fait seulement parce qu’un studio y tenait tellement personne n’en a rien à foutre. Len Wiseman filme ça n’importe comment (quand il n’emprunte pas à Verhoeven, vous l’avez compris) et noie son film dans plus de lens flare qu’un J.J Abrams. Quand à Colin Farrell, sur qui tout repose, il est tout simplement mauvais acteur, chose surprenante quand on voit la belle carrière du bonhomme et les quelques prouesses auxquelles il nous a habitué.
Scénaristiquement, on sent que tout a fait pour coller les morceaux entre eux mais le lien semble parfois fragile. Globalement, l’histoire ne tient pas complétement la route et on devrait pouvoir y trouver quelques jolies incohérences en se penchant d’avantage dessus. Seule la scène d’action finale, inédite, tire un peu son épingle du jeu et sème le doute sur l’identité réelle de Doug Quaid, agent secret ou simple terrien vivant son fantasme chez Rekall. En effet, si le film de Verhoeven entretient le doute sur les souvenirs du héros, celui de Wiseman met les choses au carré dès le départ : Quaid a bel et bien été un agent, et seule la fameuse dernière scène permettra de vaguement en douter après deux heures d’ennui.
Faisant constamment référence au film culte de Paul Verhoeven, jusqu’à citer Mars ou montrer la femme à trois seins et la grosse dame de l’aéroport, cette nouvelle version signée Len Wiseman n’a aucune qualité ni aucune originalité et ne parvient jamais à voler des propores ailes. Après des échecs cuisants comme le nouveau Conan ou le nouveau Spider-Man, on se permet une nouvelle fois de douter de l’intérêt de ces remakes de films qui n’en avaient pas besoin.
4 commentaire
par Olivier
Est-ce que les décors et les effets spéciaux valent quand même le coup d’oeil ?
par Marc
Bof. Ca ressemble tellement au 5e Element… Et puis ça ne doit pas suffire à débourser le prix d’une place, si ?
par Broack Dincht
j’ai commis l’erreur d’aller voir ce film. Précision d’abord: j’y suis allé sans à priori, me souvenant à peine de la version originale.
Ce n’est rien de plus qu’un enchainement de courses-poursuites sans intéret; les persos parlent 2 min / courses poursuite de 15 min / les persos parlent 2 min etc…
pendant le 1er tiers du film, on peut se demander si le héros rève ou si tout est vrai, mais une fois qu’on a la réponse au terme de la seule scène à peu près interessante du film, tout le reste est soporifique.
finalement, les seuls trucs que j’ai bien aimés sont Bryan Cranston en méchant (quelques heures plus tot, j’avais revu quelques épisodes de malcolm) ainsi que Kate Kekinsale et Jessica Biel dans leur role de jolies filles qui foutent des mandales
par L.D.C
Je suis tout à fait d’accord !
Voilà ma version on est sur la même longueur d’onde !
http://lansaladelcielo.wordpress.com/2012/08/19/total-recall-memoires-programmees/