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Critique : Tomb Raider

Square Enix l’a annoncé il y a quelques jours avec un très court teaser : le troisième acte des origines de Lara Croft sera raconté dans Shadow of the Tomb Raider dont un court teaser est disponible ici et qui sortira sur toutes les plates formes le 14 septembre prochain.

En attendant, Lara est désormais aussi un cinéma avec Alicia Vikander mais aussi Dominic West, Walton Goggins, Daniel Wu et Kristin Scott-Thomas.

 

LA CRITIQUE

Lara Croft est un personnage de jeu vidéo créé il y a plus de vingt ans par Eidos Interactive. Six jeux ont été développés par Core Design puis une trilogie par Crystal Dynamics. En 2013, la franchise est rebootée par Square Enix, qui réinvente complètement le concept. L’archéologue sur-armée et entrainée devient une jeune débutante qui, dans le premier volet, échoue sur l’ile qu’elle essayait d’atteindre avec un groupe de jeunes collègues. La survie sera le point de départ de l’histoire. Elle découvrira ensuite que l’ile est habitée par une communauté qui vénère une déesse japonaise, objet de la quête initial de la jeune femme.

Lara Croft a désormais les traits d’Alicia Vikander après avoir eux ceux d’Angelina Jolie en 2001 et 2003 dans deux mauvais films vaguement basés sur la franchise initiale. Désormais l’histoire veut suivre celle du premier jeu. Veut, parce que Roar Uthaug aux manettes va vite faire n’importe quoi.

Pourtant ce Tomb Raider commence correctement. Certes, on est devant un blockbuster des années 2010 qui a besoin de sur-expliquer son personnage principal à travers une longue séquence londonienne et des flashbacks justifiants absolument tout (regardez, elle savait tirer à l’arc à 14 ans !) quand le jeu vidéo la plongeait directement dans le vif du sujet. Mais passons. Alicia Vikander est très bien dans le rôle, donnant juste ce qu’il faut de légèreté à un personnage très sérieux et même s’il y a des changements par rapport à l’intrigue initiale, on prend du plaisir à voir l’héroïne échouer sur l’ile et commencer ses péripéties comme sur console (notamment l’avion en ruine, vu dans la bande-annonce).

Vu qu’il faut bien une heure pour parvenir à la scène pivot, on se dit qu’on est face à un film tout à fait honorable. La caméra de Roar Uthaug n’est pas toujours lisible, quelques plans numériques font tiquer mais on prend sur soi et on se demande bien pourquoi toutes ces critiques si négatives. C’était sans compter sans « la » scène centrale du long-métrage, le twist le plus ridicule qui soit, qui fera plonger ce Tomb Raider dans les abysses de la médiocrité. A partir de cette invention que l’on doit à Geneva Robertson-Dworet et Alastair Siddons, le film va complètement s’éloigner du jeu pour raconter son propre délire tout en restant dans les décors d’origine. Et rien ne fonctionne : ni les personnages secondaires, ni les péripéties. Quelques rares moments viendront nous tirer de l’ennui profond, ceux où l’histoire se met à rendre hommage au jeu. Mais ces séquences sont finalement tellement anecdotiques qu’elles ne pèsent pas lourd dans la balance.

Pire, dans son dernier acte, Tomb Raider plagie ouvertement Indiana Jones et la Dernière Croisade, obligeant l’héroïne à subir les même trois épreuves que ce cher Indy : des pièges qui sortent du sol, un gouffre à franchir et une salle où les dalles s’effondrent. Sans déconner ? Qui a laissé faire une chose pareille ?
On finit aussi par se demander si les scénaristes ont bien compris l’histoire et l’univers dont ils n’arrivent jamais à se détacher. Toutes les notions de survival sont mises de coté. Tout l’aspect solitaire et débrouillard du personnage n’est plus. Elle est ici tout le temps accompagné d’un homme qui lui dit quoi faire ou l’aide à s’en tirer. Où est passée l’héroïne badass qui se relève sans personne ? Tous les éléments qui la caractérise (l’arc, le piolet, les armes) ne sont plus que des clins d’oeil pour bien rappeler au spectateur qu’on est devant un Tomb Raider nouvelle génération.

La fin ouverte en vue d’une suite est à l’image du film. Lara y récupère ses deux pistolets, signature de la première incarnation de l’héroïne, dans une scène très grossière et loin de la version vidéo ludique. Jamais Tomb Raider le film ne parvient à égaler le matériel d’origine. Et il rejoint la très longue liste des adaptations de jeux foirées.

Tomb Raider, de Roar Uthaug – Sortie le 14 mars 2018

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