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Critique : The Warrior’s Way

Sur le papier, The Warrior’s Way est un film qui tient du fantasme puisqu’il mêle à la fois des ninjas, des cow boys, et même une sorte d’Esquimaux.

Au 19e siècle, un assassin asiatique refuse sa mission et fuit donc dans l’ouest américain, pourchassé. Voici le pitch de ce film réalisé par Sngmoo Lee, produit par Barry Osborne (le Seigneur des Anneaux) et mettant en scène des acteurs ayant tout un tas de factures à payer : Jang Dong Gun, Kate Bosworth et Geoffrey Rush.

Le film n’a aucune date de sortie en France et passera sûrement directement par la case DVD. Arkaron a pu le voir à Dublin où il est sorti depuis quelques jours. Voici sa critique, accompagnée bien sûr de la bande annonce, pour que vous vous fassiez une idée.

The Warrior’s Way – pas de date de sortie en France
Réalisé par Lee Sngmoo
Avec Dong-Gun Jang, Kate Bosworth, Danny Huston, Geoffrey Rush
Le meilleur épéiste du monde fuit son pays natal après avoir terminé une guerre qui dura des générations. Avec lui, il emmène le dernier descendant de ses ennemis, un bébé encore innocent. Son voyage le mène en Amérique, où il trouve refuge dans une étrange ville aux airs carnavalesques. Mais les gens comme lui sont toujours rattrapés par leur passé…

The Warrior’s Way, c’est « l’histoire d’une flûte pleine de tristesse, d’un bébé qui rit, et d’une épée qui pleure ». Ah bon? D’accord.

The Warrior’s Way, ça commence à l’est sur fond de heavy metal, avec un guerrier tellement fort qu’il coupe ses adversaires en deux en moins de temps qu’il n’en a fallu à Leone pour comprendre les mécanismes inventés par Kurosawa et les faire évoluer. Après une introduction d’une subtilité sans borne dans la caractérisation du héros donc, on comprend que personne ne peut le battre. On se trouve ainsi devant un film mettant en scène un personnage invincible d’entrée de jeu. Alors on se dit bon, attendons de voir ce que le scénariste va en faire. Rien? Pas la moindre évolution du personnage, pas la moindre tentative d’approfondissement pendant 1h40? D’accord.

The Warrior’s Way, ça continue à l’ouest, au far-west même, et très vite on sent que les têtes pensantes ont vu quelques westerns: entre la présentation de la ville à la Yojimbo et les éléments carnavalesques empruntés à Eastwood, on se dit que peut-être, les codes du western vont être utilisés dans un but précis. Mais en fait non, les multiples références ne relèvent d’aucun enjeu. Et puisqu’on parle d’enjeu, achevons ici le suspense (ça aura duré plus longtemps que celui du film): il n’y en a pas. Le récit ne se révèle d’ailleurs vaguement intéressant qu’à de très rares moments, c’est à dire quand le réalisateur utilise l’énergie des combats entre le protagoniste et sa nouvelle amie pour mettre en avant la tension sexuelle qui s’exerce entre eux. C’est peut-être le seul élément d’intérêt du film: rappeler que se battre, c’est excitant, c’est pour ça qu’on le fait.

Avec The Warrior’s Way, on pourrait également être en droit de se demander comment le cinéaste va gérer la dimension narrative d’une intrigue cousue de fil blanc. Bon, ben en fait, il ne le fait pas. C’est tellement bien géré qu’on suit ce simili d’histoire avec une indifférence éhontée. Les deux sous-intrigues sont gérées de façon séparées, puis assemblées de façon grossière dans la dernière partie du film afin d’organiser la baston finale que tout le monde attend. Avant de rentrer dans le vif du sujet, essayons de formuler ce que le public peut attendre d’un tel synopsis. Un mélange de genres intéressant, pourquoi pas, mais aussi et surtout du FUN, du divertissement. Voir des cowboys et des artistes martiaux faire un stand-off, puis se déchainer dans des batailles où technique rivalise avec bagarre de rue, et si possible, quelques chorégraphies de fous-furieux ne seraient pas de refus. Des attentes somme toute légitimes, dirais-je. Au final, on nous offre un affrontement final au rythme éclaté et par conséquent totalement inefficace, filmé de la manière la plus horripilante qui soit: en ralentis/accélérés permettant d’admirer chaque action, le problème étant qu’il ne se passe rien de bien affolant. À force de lassitude, on en vient à ne plus rien espérer du métrage, et ça tombe bien puisqu’il n’a rien à offrir.

Avant de voir The Warrior’s Way, j’avais vu sa bande-annonce, et mes yeux avaient gravement souffert des effets visuels et des décors criant FAKE plus fort qu’une blonde dans un film d’horreur. N’ayez crainte, vous n’aurez plus jamais besoin d’avoir mal aux yeux après une séance de The Warrior’s Way. Ce que je ne comprends toujours pas, c’est comment des personnes dont le métier est de raconter une histoire peuvent espérer immerger le spectateur avec une photo aussi peu attrayante, voire dans mon cas, qui file carrément la nausée.

Enfin, pour répondre en bref à toutes vos questions sur The Warrior’s Way. Est-ce un film amusant? Non. Est-ce un film intéressant? Non. Est-ce un film épique? Non. Y a-t-il la moindre raison pour aller voir ce film? Disons qu’une superposition d’ennui mortel sur fond de place gratuite pourrait éventuellement convenir. Un fausse histoire, de faux décors, de faux combats et des acteurs qui jouent faux, ça donne un faux film.

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