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Critique : The Prodigies

Film français dont le teaser poster montrait un gros slogan Where Are You et dont le premier teaser était intriguant, The Prodigies arrive dans nos salles le 8 juin prochain.

Très librement inspiré du bouquin La Nuit des Enfants Roi, le film est réalisé par Antoine Charreyron, sympathique réalisateur ayant travaillé chez Onyx Films sur Galactic Football et sur des cinématiques de jeux vidéo.

Avant de vous diffuser une vidéo de notre longue rencontre avec son réalisateur, qui a eu lieu à l’issue d’une projection, parlons un peu de ce que vaut The Prodigies.

 

 

The Prodigies – Sortie le 8 juin 2011
Réalisé par Antoine Charreyron
Avec les voix françaises de Mathieu Kassovitz, Claire Guyot, Alexis Tomassian
Imaginez-vous doté d’une intelligence surhumaine, du pouvoir de contrôler les autres par la force de l’esprit, de les transformer en marionnettes dépourvues de volonté, obéissant à vos ordres les plus fous… Ce don fascinant et terrible Jimbo Farrar le connaît bien car depuis son enfance, il le possède.
Brillant chercheur à la tête de la Fondation Killian pour enfants surdoués, très amoureux de sa femme Ann, Jimbo n’a qu’un but : trouver d’autres prodiges comme lui. Il imagine alors un jeu en ligne d’une complexité extrême et finit par découvrir cinq adolescents qu’il décide de réunir à New York.
Conscients de leur différence, isolés et incompris, ces prodiges se retrouvent un soir à Central Park. Enfin, ils ne sont plus seuls. Mais ils sont alors sauvagement agressés et leur destin bascule. Ignorés par la police, abandonnés par ceux qui devaient les protéger, en état de choc, ils déchaînent alors leurs pouvoirs avec une intelligence diabolique, éliminant sans laisser de trace ceux qui les ont trahis…
Jimbo est le seul à l’avoir compris, mais aussi le seul à pouvoir les arrêter. Il va devoir combattre le déchainement de violence de ses esprits-jumeaux… à moins qu’il ne décide de se joindre à eux…

 

Difficile de vous parler de The Prodigies sans évoquer la genèse un peu compliquée du film. Il y a quelques années, le producteur Marc Missonnier (Anthony Zimmer) achète les droits du roman La Nuit des Enfants Roi et fait bosser une équipe sur le scénario. Avec le soutien de Bernard Lenteric, qui a écrit le bouquin et qui est malheureusement décédé depuis, un projet de film live se monte mais les premières esquisses sont trop violentes pour les monter à l’écran.
Marc Missonnier est manifestement quelqu’un qui tient à monter son projet jusqu’au bout puisqu’en 2007 il se tourne vers Onyx Films pour en faire un film d’animation pensé d’abord comme quelque chose se déroulant dans un univers à la Ghost in the Shell et qui sera finalement ce que vous verrez à l’écran avec Antoine Charreyron à la réalisation.
Il faut ajouter que, si le film a été tourné en motion capture au moment où James Cameron tournait Avatar, l’animation a été confiée à un studio appelé Altitude, qui fera faillite pendant la production, obligeant Charreyron et Missonier à aller finir le film en Inde.

Pourquoi ce blabla en guise d’introduction ? Parce que si The Prodigies est un film audacieux, on a tous pu voir dans la bande annonce que l’animation est désastreuse et que le rendu en images de synthèse rappelle des cinématiques de jeux vidéo datant d’il y a quelques années.

Mais il ne faut pas s’arrêter à cela, car comme je viens de le dire, The Prodigies est un film audacieux. Et violent. Rares sont les productions françaises d’animation (The Prodigies n’est pas un film d’animation comme Pixar peut en offrir puisqu’il utilise, lui, la motion capture et ne fait donc pas appel aux mêmes métiers mais ce raccourci permet de comprendre) destinées aux adultes, et offrant des scènes violentes et même à caractère sexuel – puisque l’une des scènes clefs du film est … un viol.

The Prodigies n’est que librement inspiré de la Nuit des Enfants Roi. Je n’ai pas lu le livre, mais il semble que celui-ci soit encore plus adulte que le long-métrage dans certains passages. Qui plus est, le film est transposé à New York à une époque proche de la nôtre et utilise des éléments très modernes comme la télévision
On va donc suivre Jimbo, très bien doublé par Matthieu Kassovitz, un enfant tellement surdoué qu’il développe un pouvoir psychique lui permettant de contrôler dans des accès de colère les corps humains. On va le découvrir enfant puis le suivre dans sa quête d’autres Prodiges comme lui, reprenant le flambeau de son mentor. Les choses ne vont pas forcément ce passer du mieux possible puisque les nouveaux enfants seront utilisés dans un jeu télévisé de culture géniale censé trouver le génie parfait. Malmenés comme le sont souvent les surdoués, ils vont se retrouver confrontés à plusieurs formes de violence y compris la leur puisque, ensemble, ils vont découvrir leurs pouvoirs et vouloir s’en servir contre leurs bourreaux.
On en dira pas d’avantage mais sachez que The Prodigies est une histoire intéressante et prenante. On regrettera que le film soit d’avantage centré sur Jimbo que sur les enfants et aussi une fin un peu tirée par les cheveux. On sent que l’histoire a été poussée pour finir dans un bunker avec des SWAT, comme si le réalisateur et les scénaristes tenaient absolument à une scène finale qui ait de la gueule.


Car The Prodigies a de la gueule. Comme je le disais plus haut, le rendu de l’image de synthèse est laid et d’un autre âge (vous remarquerez notamment que les contacts entre personnages sont vraiment mal foutus), certes, et il faut adhérer à un chara-design peu réaliste des dessinateurs de comics Humberto Ramos et Francisco Herrera qui ont travaillé sur les personnages. Mais Antoine Charreyron a fait un formidable travail de mise en scène. Les cadrages, les mouvements de caméras et la manière de filmer dynamiquement l’ensemble sont maitrisés. Sans doute grâce à ces précédents travaux sur les cinématiques de jeu vidéo, Charreyron dynamise son film au point que -et c’est exceptionnel- la 3D relief est bien utilisée. Certes, ça bouge pas mal, il y a quelques bullet time et autre ralentis, mais ça colle parfaitement avec le propos et l’ambiance. Tout ça est savamment relevé par la bonne musique de Klaus Badelt.

Si The Prodigies est loin d’être un film parfait, à cause de quelques aléas scénaristiques et des problèmes liés à sa production, ça reste un bon moment dynamique. Et un film utilisant des techniques d’animation français, pour adulte. Non seulement on ne boudera pas son plaisir en salle mais en plus on suivra volontiers Antoine Charreyron dans ses prochaines aventures.

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