1227Vues 0commentaires
Après un drame autour de la musique country, un film de mafia, un western ou encore le récent Antlers, film d’horreur produit par Guillermo del Toro, Scott Cooper continue d’explorer les genres cinématographies avec cette fois The Pale Blue Eye, une enquête policière de haut vol au sein d’une académie militaire en 1830.
A proximité de West Point, un jeune cadet est retrouvé pendu. L’armée fait alors appel à un détective connu dans la région pour résoudre ce qu’il découvre vite être un meurtre. Alors qu’il commence son enquête, le héros, brillamment incarné par un Christian Bale en grande forme, va faire la connaissance d’un autre jeune soldat qui n’est autre qu’Edgar Allan Poe. Le célèbre auteur, influence immense sur la pop culture près de deux cents ans plus tard ayant vraiment fait ses classes au nord de New York.
Même si Bale est très bon dans le rôle (si un jour Sherlock Holmes doit être rebooté, pensez à lui) et si le casting est un alignement de têtes connues (Gillian Anderson, Lucy Boynton, Charlotte Gainsbourg, Robert Duvall !), tout le mérite revient ici à l’incroyable Harry Melling. Dudley Dursley dans Harry Potter a bien changé et sa carrière ne fait que commencer. Le comédien finit par ressembler à l’auteur qu’il incarne et brule la pellicule.
Poe n’en est pas à sa première incarnation au cinéma. Le premier acteur l’ayant joué était Herbert Yost en … 1909. Il apparaissait également chez Francis Ford Coppola dans Twixt sous les traits de Ben Chaplin.
Cooper, lui, profite du personnage sans jamais faire basculer son récit dans le cliché. Le Corbeau n’est pas cité. C’est une évidence mais à une époque où les easter eggs sont légion au cinéma, le réalisateur aurait pu s’embarquer dans cette galère.
Le personnage de Poe version Cooper est d’autant plus intéressant qu’il va se révéler être le catalyseur de l’histoire, faisant avancer l’enquête mais la faisant aussi devenir un drame familial.
Le thème cher à Scott Cooper devient rapidement le coeur du récit, le tout servant à nous décrire un univers, une époque et une famille plus que l’enquête elle-même. Ca n’enlève rien à l’intérêt de l’histoire, bien au contraire puisque la partie « policière » du récit était un peu plan-plan, heureusement aidée par une mise en scène soignée et la beauté des paysages américains sous la neige. Le réalisateur oppose la chaleur des intérieurs au froid, presque monochrome, de la base militaire et des lieux de crime.
The Pale Blue Eye est un solide polar, une corde de plus à l’arc de Scott Cooper, aidé par une révélation finale qu’on n’avait pas vue venir. L’auteur de ces lignes, grand amateur de « procedurals » et autres « whodunnit », prendrait bien un second volet.
The Pale Blue Eye, de Scott Cooper – Disponible sur Netflix