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Critique : The Nightingale

Sept ans après son premier long, Jennifer Kent revient avec The Nightingale. Lauréat à Venise en 2018 du Prix Spécial du Jury mais aussi du Prix Marcello Mastroiani du Meilleur Espoir pour Baykali Ganambarr, le film est dès à présent disponible sur OCS. Il sortira en blu-ray et DVD le 15 avril prochain.

LA CRITIQUE

Pendant près d’un siècle, entre la fin du 18e et la fin du 19e, les colons britannique ont installé des prisons sur le territoire de l’Australie. 160 000 prisonniers ont été exilés à l’autre bout du monde. Le film de Jennifer Kent commence en 1825 au cœur d’une garnison en Tasmanie, où les soldats  font ce qu’ils veulent des prisonniers, considérés comme leur possession. C’est le cas de Clare, qui chante pour les officiers. Mais un jour sa vie va basculer quand elle va se faire violer, et voir son mari et son bébé mourir sous ses yeux. Alors que les coupables font route vers une petite ville, elle va se mettre en cheville avec un guide aborigène pour se venger.

En 2014, la réalisatrice australienne Jennifer Kent surprenait les festivals avec The Babadook (dont nous parlions ici), un film d’horreur qui bousculait les lignes et révélait la réalisatrice comme une personnalité à suivre. Elle revient aujourd’hui avec cette histoire de « rape and revenge » sur fond de réalité historique, où une jeune irlandaise (le film est d’ailleurs partiellement en gaélique) veut se venger d’un monde d’hommes sans pitié.

Force est de constater que la réalisatrice sait prendre son spectateur par les tripes pour ne pas le lâcher pendant un peu plus de deux heures. Dès son introduction et la première scène d’aggression sexuelle contrebalancée par la douceur de la victime qui chante joliment, The Nightingale est glaçant. Sam Claflin joue très bien un personnage horrible mais Aisling Franciosi, aperçue dans Game of Thrones (dans le rôle de Lyanna Stark) fait tout exploser. Possédée par son personnage, l’actrice se donne à fond dans un rôle très compliqué, aidée par une mise en scène soignée. On retiendra en particulier la scène de la cabane au début du long métrge où le découpage et le choix des cadres rend son déroulement encore plus horrible.

Dans ce contexte difficile, Jennifer Kent (qui est aussi scénariste de l’histoire) adjoint à l’héroïne un guide aborigène, qui va s’avérer servir de respiration à un film très sombre. Mais la réalisatrice ne va pas se contenter d’en faire le « comique de service » à travers quelques dialogues qui font sourire, elle va aussi lui donner une véritable histoire et en faire un personnage qui va se révéler petit à petit être intelligent, profondément humain et gentil, à l’opposé totale des détestables soldats anglais. Lentement mais surement, il va se révéler être bien plus qu’un sidekick. Et ce sera l’occasion pour la réalisatrice de dénoncer non seulement la maltraitance des femmes mais aussi le colonialisme et la traite des aborigènes.

Peut-être un peu trop long, The Nightingale ne lâche jamais son spectateur, happé par le récit, les personnages et la  mise en scène au cordeau de Jennifer Kent. Un mélange des genres, entre rape&revenge, drame et western australien qui donne un des grands longs métrages de ce début d’année. Qu’on aurait aimé le voir dans une belle salle de cinéma !

The Nightingale, de Jennifer Kent – Disponible sur OCS – En blu-ray le 15 avril 2021

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