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Critique : The Lords of Salem

L’occasion était trop belle : une nouvelle bande annonce de The Lords of Salem, le nouveau film de Rob Zombie, a fait son apparition ce mardi sur Internet, un bon prétexte pour vous diffuser la critique du film que David a vu à l’automne dernier au Festival de Sitges.

Rob Zombie n’avait pas tourné depuis Halloween 2 sorti en 2009 (et un épisodes des Experts Miami). Il revient donc cette fois sur le devant de la scène avec autre chose qu’un remake ou qu’une suite : un projet original basé sur l’histoire des Sorcières de Salem.

Reste à savoir si le réalisateur est toujours à la hauteur de ses deux précédents et bien flippants longs-métrages. La bande annonce en question est visible en fin d’article.

 

Trois ans après son « Halloween II » et après plusieurs projets avortés (« Tyrannosaurus Rex » et le remake de « Blob »), Rob Zombie revient sur le devant de la scène cinématographique avec « The Lords of Salem » produit notamment par le réalisateur de « Paranormal Activity ». Libéré de l’emprise des frères Weinstein, le réalisateur de « The Devil’s Rejects » a décidé d’abandonner l’univers redneck de ses précédents films pour un fantastique à l’ancienne. Zombie, profitant d’une liberté artistique totale, a choisi comme point de départ de son cinquième long métrage un fait historique de l’Etat du Massachusetts dont il est originaire : le procès des sorcières de Salem de 1692.
Le réalisateur américain s’est surtout inspiré des différents mythes et légendes, relatant des évènements survenus après l’exécution de plus d’une vingtaine de personnes accusées de sorcellerie, afin de livrer un film hybride. Sorte de mélange entre un thriller psychologique et une ghost story avec des sorcières, le nouveau long métrage du musicien/réalisateur est surtout un hommage avoué aux œuvres fantastiques de Roman Polanski (« Rosemary’s Baby » et « Le Locataire »). « The Lords of Salem » est également l’occasion pour Zombie d’offrir pour la première fois le rôle principal de l’un de ses films à sa femme. Sheri Moon Zombie interprète ainsi le rôle d’Heidi Hawthorne, membre de la Big H Team : le trio d’animateurs le plus populaire de la station de radio WIQZ Salem Rocks, composé également de Whitey (Jeff Daniel Phillips) et de Munster (Ken Foree).

Après une brève introduction au travers des mémoires d’un des Seigneurs de Salem narrant leur chasse aux sorcières en 1962, le film débute par le rituel satanique d’un groupe de vieilles sorcières dansant complétement nues dans les bois. Cette scène, appuyée par la photographie travaillée de Brandon Trost, confère immédiatement un sentiment de malaise au spectateur. Dès le départ, on retrouve ainsi l’univers réaliste et cru de Zombie : nudité, violence, personnages cruels et pervers. Ces vraies sorcières finissent par être capturées et exécutées par les Seigneurs de Salem. Mais juste avant de mourir, la meneuse, interprétée par une terrifiante Meg Foster (« Invasion Los Angeles), jure de revenir se venger sur leur descendance, la malédiction est ainsi jetée. Cette scène du massacre est une référence évidente au « Masque du démon » de Mario Bava. Rob Zombie va rapidement passer de la nudité de vieilles sorcières à celle d’Heidy (Sheri Moon), dont il dépeint longuement un quotidien partagé entre son métier (la musique) et sa passion (le cinéma). La décoration de son appartement ainsi que les films qu’elle visionne font continuellement références à d’anciennes œuvres cinématographies fantastiques dont le réalisateur est un grand amateur, ce qui confère à son film une touche très personnelle. Après ce début très zombiesque, « The Lords of Salem » va se rapprocher de son modèle (« Rosemary’s Baby ») en adoptant une structure narrative similaire. Suite à la diffusion d’un vinyle, qui lui était directement destiné dans une mystérieuse boîte en bois avec l’inscription cadeau des Seigneurs, le personnage d’Heidy souffre de visions cauchemardesques qui vont peu à peu la déconnecter de la réalité. Au même titre que l’état de santé de son personnage principal, la qualité du long métrage va se dégrader au fur à mesure de l’évolution de ces hallucinations cauchemardesques qui permettent à Rob Zombie de laisser libre court à son imaginaire. Si les premiers cauchemars et apparitions très japonaises de la sorcière (Meg Foster) en arrière plan font preuve d’une certaine efficacité, les séquences suivantes sombrent rapidement dans la facilité. On a dès lors beaucoup de mal à comprendre le lien entre le sens de ses diverses hallucinations et la possession que subit le personnage d’Heidy. Toutes ces séquences permettent néanmoins à Brandon Trost, le directeur de la photographie, de jouer efficacement avec des tons de couleurs très variés qui renvoient directement au travail de Luciano Tovoli (« Suspiria »).

Dans le dernier acte du film, lors de la réalisation de la malédiction, Zombie livre une séquence hideuse où il s’amuse à détourner des icônes religieuses en enchaînant des effets de style inutiles et des images totalement gratuites dont le but premier est de choquer. Le musicien/réalisateur en profite également pour recycler l’imagerie de plusieurs de ses films : les masques en papier du premier « Halloween », les visions schizophrènes du second etc. Cette séquence, qui finalement s’apparente plus un vulgaire clip de Lady Gaga, marque une véritable scission sur le plan visuel et narratif avec le reste du film. Elle précède une fin frustrante qui a même engendré des sifflements à la fin de la projection du film au festival de Sitges.
Si Sheri Moon Zombie livre une prestation tout à fait honnête, malgré un personnage finalement assez pauvre, ce sont surtout Bruce Davidson (X-men) et le trio Dee Wallace (« Hurlements »), Patricia Quinn (« The Rocky Horror Picture Show ») et Judy Geeson (« Fear In The Night ») qui se démarquent aisément des autres membres d’un casting très référencé. Les scènes qui réunissent ces trois actrices, interprétant avec brio un trio de sorcières contemporaines, sont les plus efficaces du film.

Avec « The Lords of Salem », Rob Zombie signe malheureusement son pire film à ce jour. Un long métrage ultra référencé, plus travaillé sur la forme que sur le fond avec un dernier acte totalement manqué.

 

The Lords of Salem – Pas de date de sortie en France
Réalisé par Rob Zombie
Avec Sheri Moon Zombie, Sid Haig, Udo Kier
Alors qu’elle passe un vinyle à l’antenne de la radio pour laquelle elle travaille, Heidi réveille un groupe de sorcières tuées au XVIIème siècle à Salem et ayant jurés de revenir se venger…

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