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Critique : The Jane Doe Identity

Dans la série « Traduisons des titres anglais par d’autres titres anglais », The Jane Doe Identity s’installe confortablement dans le haut de la pile puisque c’est non seulement ridicule sur le principe mais ça vide également le titre original de sa substance. En effet, l’original est « The Autopsy of Jane Doe » qui décrit bien ce qu’est le film d’André Øvredal : une autopsie.

Mais que cette maladresse ne vous arrête pas pour autant…

 

LA CRITIQUE

Emile Hirsch tourne peu. Celui qui a été révélé par Into the Wild de Sean Penn et à qui l’on pense à chaque fois qu’Eddie Vedder reprend une de ses chansons composées pour la bande originale, celui qui a été propulsé ensuite dans le tourbillon Speed Racer. Le revoici devant la caméra du réalisateur norvégien André Øvredal, qui avait tourné Troll Hunters en 2010 et qui s’est ensuite vu proposer un projet outre-Atlantique : The Jane Doe Identity.

Ne vous fiez pas à son titre « français » mais plutôt à l’original. The Jane Doe Identity n’est pas une quête d’identité mais l’histoire d’une autopsie. Et comme le précise bien Brian Cox dans le film, le rôle des légistes n’est que de trouver la cause de la mort. Pas de chercher à comprendre ce qui s’est passé. Cette Jane Doe -nom donné par la police américaine aux morts n’ayant pas d’identité- se retrouve donc dans le sous-sol d’un duo père-fils de légistes un soir d’orage. Le shérif du coin veut savoir rapidement pourquoi elle est morte et ils se mettent à l’ouvrage, non sans provoquer quelques phénomènes étrangers…

Pour son premier film « américain », André Øvredal soigne son ambiance et on ne peut s’empêcher de remarquer le soin apporté aux décors. Pas question de raconter l’histoire le sous-sol gris et froid d’un hôpital. On est ici dans la cave d’une petite maison américaine, ambiance bois sombre et gros meubles qui tranche avec ce qu’on s’imagine découvrir. Le réalisateur prend également le temps de raconter son histoire et de poser ses deux personnages – Hirsch et sa copine incarnée par Ophelia Lovibond sont instantanément adorables. Puis on entre dans le vif du sujet avec l’autopsie, qui est à l’écran aussi visuelle que minutieuse. Chaque geste, chaque opération est montrée avec précision, comme le serait une enquête policière.

Mais une fois que le corps -incarné par par Olwen Kelly qui a passé de longues heures de tournage nue et immobile sur une table- est ouvert le film va basculer dans le surnaturel à tendance horrifique. Mais plutôt que de faire du déjà-vu, Øvredal va jouer avec les codes du genre notamment en matière de jump scares. Le film en contient plusieurs mais ils arrivent tous au moment où on s’y attend le moins, alors que certains moments prévisibles ne montrent rien. La courte durée du long-métrage permet au cinéaste de tenir la durée, chose pas évidente quand on filme un huis clos avec seulement deux acteurs. Les personnages ne sont jamais stupides, même si, comme souvent, on aurait aimé les voir se sauver plutôt que d’insister sur le cadavre.

Sans jamais atteindre les sommets de l’horreur représentés à l’heure actuelle par James Wan, The Jane Doe Identity est donc une petite pépite efficace, portée par deux comédiens motivés (et même si on est curieux de voir ce que Martin Sheen, initialement prévu, aurait donné dans le rôle tenu par Brian Cox). Pas étonnant qu’il soit reparti avec un prix au Festival de Gerardmer.

The Jane Doe Identity, de André Øvredal – Sortie le 31 mai 2017

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