Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

Critique : The Fabelmans

Le Roi Spielberg est de retour pour son projet le plus personnel. Entre un remake, West Side Story, et la suite d’un film culte, le prochain Bullit, Steven Spielberg fait des choix de carrière étonnants, comme si le réalisateur de 76 ans voulait cocher les cases de sa bucket list avant d’être en âge de ne plus pouvoir travailler. The Fabelmans est un projet quasi-autobiographique. Le nom a changé. Pas le personnage.

Steven Spielberg devient Sam Fabelmans. Quelques temps après la Seconde Guerre Mondiale, ce jeune garçon tombe amoureux du cinéma. Il découvre Sous Le Plus Grand Chapiteau du Monde de Cecil B. DeMille et les westerns de John Ford. Marqué par la scène du train, soutenu par sa mère, il va chercher à la reproduire avec des miniatures et une petite caméra. Mais à force de filmer le quotidien de sa famille, il va découvrir un secret.

L’histoire de Sam Fabelmans aurait pu être sans intérêt si on ne savait pas à l’avance ce qui se cachait derrière. Steven Spielberg a longuement expliqué qu’il filmait ses jouets quand il était gamin. Alors le voir mettre en scène en miniature et avec l’aide sa mère a quelque chose d’intense. Tout comme y retrouver des séquences semblant tout droit sortie d’Indiana Jones (si si) et d’ET. C’est toute la force du long métrage : sans cela, ce serait presque une banale histoire de divorce comme on voit partout et malheureusement tout le temps. Mais l’intemporalité du thème permet à tout le monde d’y trouver son compte et de s’attacher à un personnage plus qu’à un autre. L’auteur des lignes que vous lisez, lui, tente une comparaison personnelle : dans le même registre, l’histoire personnel de James Gray dans Armaggedon Time avait sans doute quelque chose de plus émouvant, mais c’est sans doute parce que je me suis d’avantage identifié dans le rapport du héros à son grand-père. Si votre famille a traversé des difficultés, vous vous y retrouverez ici d’avantage.

Avec l’aide de Tony « Munich » Kuschner à l’écriture, l’impérial John Williams sur l’une de ses ultimes compositions, et l’indispensable Janusz Kaminski à la photo, Steven Spielberg livre un film de toute beauté. Kaminski utilise la lumière des projecteurs pour faire, littéralement, de la magie. Les images projetées, que ça soit à travers les phrases d’une voiture (quelle scène de danse incroyable !) ou plus directement de celles filmées par le jeune garçon renvoie à la magie du cinéma, celle de la fameuse expression qui devient ici réalité.

Il en résulte un film très beau, porté par un casting de haut vol dont Michelle Williams surement dans son meilleur rôle et Paul Dano dont l’année 2022 aura été exceptionnelle. Un film dans lequel tout le monde trouvera un petit quelque chose auquel s’identifier. Peut-être pour y trouver les émotions d’un grand film. Ou celle d’un Spielberg plus mineur. Mais un « petit » Steven Spielberg des années 2020 c’est toujours autant de la haute couture. Un plaisir à ne pas bouder.

The Fabelmans, de Steven Spielberg – Sortie en salles le 22 février 2023

Voir les commentairesFermer

Laisser un commentaire