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Critique : Switch

Il semble que tout ce soit précipité pour Switch : promo rapide à quelques jours de la sortie du film en salle, projection faisant à la fois office de projo presse et d’avant-première en présence de l’équipe du film, affichages multiples notamment sur les colonnes Morris…

Je vous en parlais déjà ici en diffusant la bande annonce : le nouveau film de Frédéric Schoendoerffer a été écrit par Jean-Christophe Grangé, ce qui est un petit événement pour les fans de l’auteur, dont je fais partie.

En voici la critique.

 

Switch – Sortie le 29 juin 2011
Réalisé par Frédéric Schoendoerffer
Avec Karine Vanasse, Eric Cantona, Mehdi Nebbou
Juillet 2010, Montréal, Canada. Sophie Malaterre, 25 ans, illustratrice de mode, voit arriver les vacances d’été avec angoisse. Pas de projets, pas d’ami, pas de fiancé… On lui parle du site SWITCH.com qui permet d’échanger sa maison le temps d’un mois. Sophie trouve, par miracle, un duplex à Paris, avec vue sur la Tour-Eiffel. Son premier jour est idyllique. Le lendemain matin, elle est réveillée par les flics. Un corps décapité est dans la chambre d’à côté. Elle n’a plus aucun moyen de prouver qu’elle n’est pas Bénédicte Serteaux, la propriétaire des lieux. Le piège se referme sur elle… Elle n’a pas seulement changé d’appartement. Elle a changé de peau et de destin…

 

Tout le monde a déjà au moins entendu parler de Jean-Christophe Grangé. Ancien grand reporter, il est devenu un auteur à succès notamment grâce aux Rivières Pourpres et à l’Empire des Loups.
Si vous n’avez pas ouvert l’un de ses bouquins, peut-être avez vous vu l’une des adaptations ciné, la plus connue étant celle des Rivières par Matthieu Kassovitz, le film ayant même eu droit à une suite écrite par Luc Besson.

Après avoir tenté le scénario original différent (Vidocq, co-écrit avec Pitof), Grangé revient à ce qu’il sait faire de mieux : le thriller, et cette fois, il a écrit lui-même le scénario pour Frédéric Schoendoerffer.
Et ses fans seront comblés : l’écrivain utilise dans Switch toutes les ficelles qui ont fait son succès à travers huit romans. Comme souvent, il est question de perte de mémoire ou de repère. Et il sera question ensuite de génétique, et de filiation. Le tout sera bien entendu saupoudré.

En effet, on va suivre une jeune femme canadienne qui, suite à une rencontre un peu rapide, se retrouve à échanger sa maison sur Internet avec une inconnue. Elle part donc à Paris pour profiter des charmes dans la capitale dans un petit hôtel particulier au pied de la Tour Eiffel, alors que l’inconnue part au Canada. Principe intéressant, bonne idée de vacances à la dernière minute. Tout aurait pu être idyllique si au réveil de sa première nuit, la jeune femme ne s’était pas faite arrêtée par la police pour meurtre, suite à la découverte d’un cadavre dans une des pièces de la maison. Qui plus est, la police va la prendre pour la véritable locatrice de la maison, trouvant même un passeport à son effigie mais avec l’autre nom.

Elle se retrouve alors prise dans un cauchemar dont elle va chercher à se sortir, en commençant par chercher à s’échapper de la police qui ne la croit pas.
Si on ne sait pas grand chose de Sophie Malaterre (c’est le nom de l’héroïne), il est appréciable de voir que le personnage regarde des films et a donc pour une fois des réactions intelligentes comme on voit pas souvent dans ce genre d’histoire, surtout quand il s’agit de « Mademoiselle-tout-le-monde ». Il est aussi agréable de voir que Frédéric Schoendoerffer a fait le bon choix en la personne de Karine Vanasse, jeune et charmante actrice Québécoise qui illumine l’écran à chacune de ses scènes.
On appréciera également Eric Cantona, parfait dans le rôle du flic complétement dépassé, faisant son boulot face à une jeune femme ayant toujours une longueur d’avance sur lui et ses collègues.

A l’inverse, on peut également avoir quelques regrets à la sortie du film, notamment le fait que Schoendoerffer filme certaines scènes absolument n’importe comment, n’hésitant pas notamment à user de la shaky cam dans des scènes n’en nécessitant absolument pas.

De la même manière, la musique de Bruno Coulais pose problème car parfois beaucoup trop décalée avec l’action.
Enfin, le film est plombé par une fin brutale. Grangé a le même genre de problème dans ses bouquins. Il commence de bonnes histoires, écrit de bons personnages et nous fait profiter de ses bonnes habitudes parisiennes (dont une passion avérée pour les jolis quartiers de la rive gauche et ceux, très différents, de Barbès). Mais il a beaucoup de mal à conclure ce qu’il construit. C’est également le cas ici, et ça l’est d’autant plus qu’on a beaucoup moins de temps que dans un roman. Le twist final, bien qu’hallucinant, sort donc d’un chapeau et les dernières minutes du film sont vraiment étranges.

Switch est donc un film efficace, que les lecteurs du romancier apprécieront, car on a droit ici finalement à sa meilleure histoire pour le grand écran mais, s’il permet de découvrir la jolie Karine Vanasse à qui on souhaite une belle carrière, il n’est pas à la hauteur d’un A Bout Portant.

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