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Critique : Sully

Tom Hanks est actuellement sur tous les fronts.

Le comédien est à l’affiche d’Inferno, troisième volet des aventures de Robert Langdon le héros de Dan Brown, et vient de recevoir des mains du Président Obama la Médaille de Liberté, plus haute décoration qu’un civil peut recevoir aux Etats Unis. Il sera également dans les salles pour un autre film le 30 novembre prochain, réalisé par Clint Eastwood, que nous avions déjà évoqué en vidéo.

LA CRITIQUE

Quel réalisateur peut se vanter d’avoir autant de patate à 86 (!) ans que Clint Eastwood ? On pense ce qu’on veut de son American Sniper mais la mise en scène mettait la misère à tout un tas de petits jeunes qui font dans le blockbuster contemporain. Moins de deux ans après le film sur Chris Kyle, ce boulimique de travail revient avec un nouveau long-métrage, Sully, sur le Commandant Chesley Sullenberger.

Adapté du bouquin Highest Duty My Search for What Really Matters dans lequel Sully raconte son histoire avec l’aide du journaliste Jeffrey Zaslow, le film raconte comment, le 15 janvier 2009, le Commandant a posé le vol 1549 de la US Airways sur la rivière Hudson après que des oiseaux aient percuté les réacteurs de l’avion, sauvant ainsi la vie des passagers.

Plutôt que d’évoquer frontalement l’amerrissage (puisqu’il est bien précisé par le héros du long-métrage que ce n’est pas un crash) comme l’a fait Flight de Robert Zemeckis avec lequel Sully a des points communs, Clint Eastwood choisit d’ouvrir son film chronologiquement après l’évènement alors que le commandant et son second s’apprêtent à passer devant une commission qui a le « bon » gout de se demander si le bonhomme est un héros ou pas, et s’il n’avait pas pu faire autrement. On va donc s’intéresser d’abord à l’aspect psychologique, puisque l’enquête fait s’interroger Sully sur ses actes. A-t-il bien fait ? N’y avait-il pas d’autres solutions. Si lui se pose la question, ce n’est pas le cas de son entourage. Eastwood prend immédiatement parti en montrant, à travers des Américains sachant reconnaitre leur héros, qu’il en est un. Des petites scènes, surtout le témoignage d’un chauffeur de taxi puis la tenancière d’un hôtel font particulièrement mouche. Il prend d’autant plus parti qu’il fait passer les membres de la commission d’enquête du NTSB pour les méchants de l’histoire, ceux qui cherchent absolument une erreur humaine alors que la réalité des faits étaient bien moins manichéenne.

De réalité il est question dans la reconstitution des scènes de vol puis de sauvetage. De reconstitution minutieuse donnant l’impression au spectateur d’être à bord de l’avion avec les autres passagers puis dans l’eau glacée à attendre les secours. Clint Eastwood fait un travail technique absolument remarquable, faisant en sorte de nous immerger le plus possible dans l’action auprès des passagers et de l’équipage (et surtout en Imax). Tom Hanks incarne un Chesley Sullenberger tout en retenue, à des années lumières de Robert Langdon, l’autre personnage qu’il incarne et qui est sorti en salles au même moment.

Le souci de Sully vient est double. D’abord l’aspect psychologique mis en avant dans la première partie est vite balayé d’un revers de l’uniforme de pilote pour mieux s’intéresser à une enquête… qui n’a pas grand chose à raconter. Certes, il y a bien un petit suspens mais l’histoire est connue et encore trop présente dans nos têtes pour se souvenir du dénouement. Peut-être que le film a été réalisé trop tôt ? Qu’il aurait fallu attendre que le souvenir s’estombe de nos mémoires ? L’autre point vient du fait que l’amerrissage est également très court. Il faut donc remplir le long-métrage pour péniblement dépasser le cap des 90 minutes. Pour cela, Clint Eastwood choisit de montrer l’incident à plusieurs reprises. Alors, certes, le point de vue adopté est différent d’une fois sur l’autre (dans la cabine de pilotage, vu de loin par des secouristes…) mais on sent une volonté de remplissage.

Que reste-t-il alors de Sully ? Un petit film dans la carrière d’un grand réalisateur, propre et où tout le monde fait le boulot correctement mais loin de nous passionner comme avaient pu le faire Gran Torino ou Mystic River.

Sully, de Clint Eastwood – Sortie le 30 novembre 2016

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