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Critique : Street Dance 2

En ce lundi de pont si vous en avez la chance, parlons de danse…

Street Dance 2, suite également en 3D du film sorti en 2009, n’a rien à voir avec la série des Sexy Dance mais y fait irrémédiablement penser. Au casting de ce nouveau volet mis en scène par Max Giwa et Dania Pasquini on retrouve notamment la comédienne et danseuse franco-algérienne Sofia Boutella.

Critique en musique.

 

 

Street Dance 2 – Sortie le 9 mai 2012
Réalisé par Max Giwa, Dania Pasquini
Avec Falk Hentschel, Sofia Boutella, George Sampson
Pour battre la meilleure équipe du monde, Ash, un street dancer exceptionnel, et son nouvel ami Eddie se lancent à la recherche des meilleurs danseurs d’Europe. Parcourant les pays, l’équipe s’enrichit de personnalités et de styles tous plus surprenants les uns que les autres. Lorsque Ash rencontre à Paris une sublime danseuse de salsa, Eva, son projet prend encore une nouvelle dimension. Emporté par la passion, Ash va découvrir la troublante puissance d’une danse « à deux

 

Parmi les fabuleux genres que le cinéma des années 2000 a fait émerger, il y a le film de danse. Popularisé dans les 80’s avant de devenir complètement désuet, ce genre a bénéficié d’une recrudescence au tout début de la décennie passée avec un Save The Last Dance oublié de tous et qui pourtant a donné des idées à Hollywood face à l’explosion hip hop dans la culture populaire. Comme n’importe quel type de films, celui-ci possède ses codes et ses franchises, avec les Sexy Dance (Step Up en Vo) en tête de proue.
Bénéficiant d’un succès visiblement conséquent, StreetDance 3D a décidé de lui aussi donner lieu à une suite et de marcher sur les plates-bandes de la domination américaine dans le genre pour montrer que les anglais savent y faire, en empruntant à l’Europe entière. B-Boys et B-Girls de Paname, soyez prêts à vous déhancher comme des malades puisque StreetDance 2 est dans la place, pour déverser son flow imparable…

Même si le mot est complètement tronqué, il y a un certain avantage avec les films de danse en général : l’histoire est toujours la même. Pas juste une énième variation d’une formule qu’on a vu plein de fois et qui pourrait être révolutionnée, non non.
C’est toujours systématiquement la même chose, avec un personnage central masculin ou féminin qui veut danser mais se trouve un peu biaisé seul et va devoir faire ses preuves dans une compétition, un concours ou un événement dans le genre.
L’inspiration, il/elle va la trouver dans la danse d’un(e) autre, et les deux vont alors vivre une histoire d’amour idyllique qui, évidemment, va vivre un léger rebondissement juste avant l’épreuve finale semblant alors perdue d’avance, jusqu’au moment où l’autre revient in extremis pour donner la foi en son partenaire et mettre la misère à leurs adversaires. Voilà, globalement, je viens de vous raconter tel quel Sexy Dance 1, 2, 3, probablement le prochain, et aussi StreetDance 1… et 2 !
Pourquoi changer une recette qui marche me direz vous, et pour le coup les bougres auraient tort de ne pas se gêner tant au final, tout ça importe peu.
Que le premier qui paie sa place pour voir une histoire dans ce genre de production se flagelle tant tout ça n’a finalement aucun intérêt face à ce qu’on attend réellement d’un tel produit : de la danse, de la danse et rien que de la danse.
Ca tombe bien, StreetDance 2 est plutôt généreux dans ce domaine.

Le but est le même que pour les blockbusters gargantuesques visant à ramasser un paquet de brouzoufs : en mettre plein la vue, toujours plus.
Pour cela, il faut deux choses : un bon metteur en scène, et des bons danseurs.
En l’occurrence, ils n’ont pas pris n’importe qui puisque l’héroïne du film est, semble t’il, la meilleure danseuse de hip hop au monde et aurait déjà prêté ses talents sur scène avec Madonna ou dans de nombreux clips et spots de pub. Tant mieux pour elle, d’autant qu’on se moque de son CV tant qu’elle et ses partenaires se déchainent dans des chorégraphies toujours plus folles. C’est là où le film réussit à remplir son cahier des charges, avec une articulation de son récit qui suggère une scène de danse dès que possible, quitte à ce que ce soit tout le temps.
Le résultat ne ment pas sur la marchandise puisqu’on se retrouve face à un film qui deviendrait un court métrage d’un quart d’heure sans ses scènes de danse. Souvent prétextes, parfois soit disant inscrites dans le récit, ces dernières sont extrêmement nombreuses et montrent des danseurs au top de leur forme qui multiplient les chorégraphies super synchros, les mouvements acrobatiques impressionnants, les contorsions à en donner des frissons à vos cervicales et les pas de danse tous plus rapides les uns que les autres. Le film veut puiser son originalité dans un mélange unique entre le break dance propre au hip hop et la danse latine avec tango/salsa et tout le folklore qui va avec.

Pas besoin d’être un spécialiste dans le domaine pour s’amuser de la chose et apprécier ce spectacle visuel dont le standing de ses représentants est suffisamment élevé pour maintenant l’intérêt pourvu que les corps en mouvements vous intéressent un tant soit peu. Le film renouvelle suffisamment les situations pour ne pas devenir redondant, même si on pourra reprocher à son acte final de ne pas être aussi impressionnant que prévu. Rien de très grave après 1H20 de film, dont on passe aisément sur certains décors cheap et incohérences en tout genre (où comment une énorme arène romaine atterrit en plein milieu de Paris). Après, il faut bien admettre que formellement, la chose fait pâle figure face à un Step Up 3D bien plus léché visuellement et dont le découpage embrassait réellement son sujet, mais la formule prend une fois de plus, d’autant que le relief est tout trouvé et permet de spatialiser les corps et de les accompagner dans leurs déplacements avec une plus grande immersion grâce à la perspective. On pourrait aussi parler de la musique bien évidemment essentielle mais là encore c’est comme pour tous les films déjà passés par là : on prend les derniers tubes du moment et tout ce qui cartonne actuellement en plus de remix plus obscurs. Forcément, c’est pas un régal pour les oreilles et on en rigolera à l’avenir mais tant que ça fait danser les personnages dans le film, c’est le principal.

StreetDance 2, c’est le même que StreetDance et consorts, mais en différent.
A condition de ne pas être allergique aux films de danse et de ne venir que pour la chose en elle-même, le film saura vous divertir grâce à la générosité dont il fait preuve, emballé correctement et avec une 3D dont la pertinence dans ce genre d’exercice n’est plus à prouver. Quiconque est coutumier de ce genre de films l’aura déjà vu sans le voir et les autres peuvent y aller si le programme leur plait. Au moins, vous saurez à quoi vous en tenir, c’est déjà pas mal.

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