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Critique : Snake Eyes (2021)

D’abord prévu en salles puis repoussé à cause de la crise sanitaire, la sortie de Snake Eyes a finalement été annulée. Le film est discrètement sorti en France en achat digital début octobre.

LA CRITIQUE

La mythologie G.I Joe n’est pas bien épaisse. Comme toutes les séries animées des 80s, le cartoon était d’abord produit pour vendre des figurines avant de raconter quelque chose de concret. On sait qu’il s’agit de l’affrontement entre deux organisation : d’un coté des militaires sur-entrainés et de l’autre des méchants, Cobra, voulant conquérir le monde. Mais on ne sait jamais grand chose des personnages en dehors de leur personnalité. Qui sont-ils vraiment ? D’où viennent-ils ? Les infos sont généralement bien maigres et seules les fiches sur les packaging des jouets apportaient des éléments de réponse. Un personnage cependant a toujours été plus dense que les autres : Snake Eyes.

Selon le média, les origines de Snake Eyes varient. Mais en résumé, il s’agit souvent d’un spécialiste des arts martiaux qui a fait partie, avec son nemesis Storm Shadow, d’un clan de ninjas japonais. Ils ont été formés ensemble et une rivalité s’est montée. Quand l’un est passé dans le clan des Joe, l’autre a rejoint l’ennemi et ils se sont souvent affrontés. Snake Eyes a d’autres particularité : il ne montre jamais son visage, ne parle pas car sa gorge a été détruite, personne ne connait son véritable nom ni même sa personnalité tant il est discret et à part. On sait néanmoins qu’il a vécu un temps reclus dans la Sierra Nevada en compagnie d’un loup.

Mais pourquoi vous parler de tout ça ? Pour vous dire tout ce que le film de Robert Schwentke n’est pas. Sous-titré « G.I Joe Origins », le long métrage revient sur le personnage emblématique dont une partie du passé avait déjà été raconté dans les deux précédents volets. Prequel ou reboot ? Peu importe, Snake Eyes version 2021 s’en fout puisque de toutes façons il raconte son truc dans son coin en se foutant pas mal de ce qui avait été fait auparavant. Il se fiche même des jouets en fait puisque Henry Golding ne porte la tenue iconique et son casque que dans l’épilogue. Même pas question de lorgner un peu vers ce qui fera le sel du personnage par la suite. Non, à part son nom, jamais évoqué, on sait tout d’un personnage qui n’a plus rien de mystérieux mais qui n’a pas non plus de rapport avec ce qu’il devrait être. N’imaginez pas une scène où le héros perdrait sa voix, non. Elle n’y est pas.

A la place, on se tape une origin story vue déjà mille fois dans lequel un gamin voit son père mourir sous ses yeux. Il décide alors qu’il passera sa vie à vouloir se venger. Il se met donc en quête, des décennies plus tard parce qu’il faut bien grandir, de l’assassin de son paternel et fait au passage la connaissance de celui qui deviendra Storm Shadow et de son clan de ninjas. Comme il faut bien avoir un truc à raconter, ils sont les possesseurs d’une pierre magique qu’il va devoir protéger et que des méchants convoitent méchamment. Le reste, vous l’avez déjà vu ailleurs. Le scénario a manifestement été écrit par un robot, tant tout a déjà été raconté en mieux, même récemment dans le pourtant pas très bon Mortal Kombat.

Robert Schwentke, qui avait commis les affreux Red et RIPD, fait ce qu’il peut pour tenter d’offrir du grand spectacle, coincé par un monteur bien décidé à charcuter son travail et un décorateur qui lui fait tout tourner dans des couloirs. On s’ennuie ferme, tout comme une partie du casting qui se demande ce qu’il fait là. Úrsula Corberó (Tokyo dans la Casa del Papel) et Samara Weaving (The Babysitter) avaient manifestement des factures à payer.

Comme c’est la mode dans ce genre de cas, le film se conclut sur un semi-cliffhanger qui tease une suite (il y a évidemment une scène à mi-générique), mais la verra-t-on jamais ? Et si non, les producteurs ne peuvent-ils pas décider de faire de vrais films avec un début une fin ? Fournir un produit fini aux spectateurs qui veulent d’abord être diverti avant de penser à la suite. Sur CloneWeb, on aime G.I Joe. On trouve des qualités aux films précédents et on voulait y croire. Mais là ce n’est pas possible.

Snake Eyes, de Robert Schwentke – Disponible en achat digital

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1 commentaire

  • par Broack dincht
    Posté mardi 12 octobre 2021 12 h 37 min 0Likes

    Ça se regarde très bien en faisant la vaisselle.

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