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Critique : Sécurité rapprochée
Vous n’êtes probablement pas passés à côté des affiches de Sécurité Rapprochée, son titre et son visuel faisant plus office de nanar.
Mais le film présente deux arguments de choc pour qu’on s’y penche un peu, révélant encore une fois qu’il ne faut pas toujours se fier à la promo : 1/ Denzel Washington. 2/ le réalisateur, Daniel Espinosa qui se lance tête la première dans le cinéma hollywoodien.
Allait-il donc renouveler l’exploit qu’il avait fait à l’époque avec son thriller Easy Money ?
Sécurité Rapprochée – Sortie le 22 février 2012
Réalisé par Daniel Espinosa
Avec Denzel Washington, Ryan Reynolds
Tobin Frost est le traître le plus haï et le plus redouté de la CIA. Après avoir échappé au contre-espionnage pendant près de dix ans, il refait surface en Afrique du Sud. Lorsque sa cachette d’un faubourg du Cap est attaquée par un mystérieux commando, un jeune « bleu », Matt Weston, est obligé d’assurer seul sa fuite et de le conduire dans une nouvelle résidence sécurisée. « Ange gardien » malgré lui, Matt voit dans cette mission une chance inespérée de faire ses preuves aux yeux de l’Agence. Une relation précaire s’établit entre le débutant et le renégat endurci. Mais Frost, manipulateur né, réserve quelques surprises à son candide protecteur…
Si le nom de Daniel Espinosa vous est inconnu, c’est parce que son premier film est un peu passé inaperçu en France. Easy Money (Snabba Cash en VO) était l’adaptation d’un premier roman d’une trilogie suédoise (la suite sort cette année), et le film était une franche réussite. Pour son passage outre Atlantique, il s’entoure de rien de moins qu’un des acteurs d’action les plus classes du monde : Denzel Washington, en train de faire des infidélités à Tony Scott, accompagné de Ryan Reynolds. Et pour les seconds rôles, les éternels : Brendan Gleeson, Vera Farmiga et Sam Shepard. Quatre étoiles donc. Qu’en allait -il être de ce premier saut, à pieds joints pour le coup, dans le cinéma d’action hollywoodien ? Car oui, on a quand même là rien de moins qu’un des plus grands symboles du cinéma d’action réussi, en plus d’être une grande figure noire, et je ne parle pas de Will Smith. Avant de commencer à lire cette critique, il faut cependant savoir une chose : Safe House. En plus d’être le titre VO, une « Safe House » (un refuge, une planque) est un lieu sécurisé utilisé par les agences gouvernementales ou encore les services de renseignements pour y mettre en sécurité un témoin, des agents ou pour y effectuer des opérations secrètes. Ce constat n’est pas expliqué une seule fois dans le film et cela aidera probablement à la compréhension du job de Matt Weston.
Matt Weston, campé par un Ryan Reynolds roi du cabotinage(ça en est effarant) est donc chargé de garder ce refuge. Il passe ses journées entre 4 murs à Cape Town, à attendre que quelque chose se passe. Parallèlement, Tobin Frost (Denzel Washington donc), ancien agent disparu depuis plusieurs années, refait surface, avec Vargas, chef de la pègre, à ses trousses. C’est en se réfugiant dans une ambassade que le FBI le retrouve. Alors qu’il est interrogé dans le refuge, Vargas et ses hommes décident d’attaquer le lieux. S’ensuit alors une course : Weston et Frost, le FBI contre Weston, et Vargas contre toujours ce dernier. Si le scénario semble ultra bordélique sur le papier, il est en fait très, voir trop simple. Le twist est grillé au bout de 15 minutes du film et le reste se révèle être un jeu de chat et de la souris mélangeant le buddy movie. Mais simple ne veut pas pour autant dire mauvais. En effet, le film se suit avec grand plaisir. Tout tient très bien la route, les motivations des différents protagonistes sont crédibles et l’ensemble se révèle assez intelligent et efficace pour ne pas être ennuyant, et surtout (notons le bien en gras) le film ne prend pas le spectateur pour un con, chose de plus en plus rare dans un film de l’envergure de Sécurité Rapprochée.
Si le scénario ne casse pas des briques, on attendait surtout le travail d’Espinosa avec un budget double de son précédent film. Et bien force est de constater qu’il relève le défi haut la main. En effet, le suédois livre à la fois un film maîtrisé de bout en bout, haletant et spectaculaire.Rappelant souvent les grandes heures du cinéma d’action dynamique, on ne pourra s’empêche de penser à Tony Scott, qui, malgré les dires, réussi toujours à nous livrer un long métrage efficace. Mais surtout, c’est du côté de Paul Greengrass qu’Espinosa va lorgner avec une réalisation ultra dynamique. Pas un temps mort, le rythme hyper effreiné l’est peut être un peu trop. Si l’ensemble est toujours lisible, le film fatigue le spectateur puisque la caméra ne se posera pas une seule fois en plan fixe, ce qui est cependant compensé par certaines séquences (notamment la course poursuite dans les bidonvilles sud-américains) hallucinantes. Ryan Reynolds ne fait en revanche pas le poids face à Denzel Washington, toujours aussi charismatique. Si le premier cabotine et ne fait office que de side-kick (sans pour autant être inutile), le deuxième en revanche, fait oublier sa prestation un peu en deçà des autres dans Unstoppable et semble porter le film à bout de bras, y entraînant ainsi le spectateur.
En somme, si le film ne brille pas par son scénario, en revanche, Daniel Espinosa livre un film digne des films d’actions classiques, et on a hâte de le voir plus souvent. Et évidemment, Denzel Washington a toujours la classe.