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Critique : Sanctum

Sanctum arrive après-demain sur nos écrans après nous avoir pas mal intrigué et ce pour deux raisons liées : James Cameron et l’utilisation de ses caméras 3D sous la mer.

Même si sur le papier le film n’avait pas d’attrait particulier (casting inconnu, réalisateur dont on n’a pas plus entendu parler), ça nous semblait être sans doute un avant-goût d’Avatar 2, qui sera également filmé sous l’eau et sans doute pour le réalisateur de Terminator l’occasion de tester dans de vraies conditions de tournage son matériel.

Maintenant qu’en est-il vraiment de Sanctum, expérience technique mise à part ? Voici une réponse…

 

 

Sanctum – Sortie le 23 février 2011
Réalisé par Alister Grierson
Avec Richard Roxburgh, Rhys Wakefield, Alice Parkinson
Plongeur expert, Frank McGuire se lance dans l’exploration à haut risque des grottes immergées d’Esa’ala, dans le Pacifique sud. Il emmène avec lui entre autres son fils de dix-sept ans, Josh, et le milliardaire Carl Hurley, qui finance l’expédition. L’équipe s’engage dans le plus vaste, le plus mystérieux et le plus inaccessible des réseaux de grottes du monde. Lorsqu’une tempête tropicale s’abat sur la zone, ils sont obligés de s’enfoncer dans le labyrinthe sous-marin pour lui échapper. Désormais perdus dans un décor incroyable, ils doivent absolument trouver une issue avant qu’il ne soit trop tard. Ce monde inconnu ne leur pardonnera aucune erreur…

 

Comment faire la promotion d’un film quand le réalisateur est aussi connu que le reste du casting, dont le seul nom à peu près célèbre est Ioan Gruffuld (c’est qui ?), a.k.a Mr. Fantastic dans les 2 adaptations dont tout le monde se souvient de nos super héros cosmiques ?
A cette question énigmatique, l’équipe de Sanctum a réussi à apporter une réponse immédiate puisque le producteur exécutif de la chose est un certain James Cameron qui, non content d’avoir suivi l’intégralité du projet, a prêté sa fameuse caméra 3D Fusion pour permettre au réalisateur Alister Grierson de plonger avec le spectateur au sein de ces grottes souterraines.
Est-ce que le pari en valait la peine ? On se pose encore la question…

Sanctum démarre par cette phrase désormais habituelle et redondante, le fameux « Inspiré de Faits Réels. » Devenu une sorte de cachet justifiant une prétendue fidélité au fait divers original et donc par conséquent une crédibilité à toute épreuve, cette phrase n’a que peu de sens dans le film quand on sait combien l’histoire d’origine, celle d’un spéléologue retrouvé coincé avec une quinzaine de personnes dans des cavernes australiennes par un orage, a été remanié pour coller aux principes du film d’aventure limite survival contre la nature.

Non parce que voyez-vous, l’histoire vraie est belle puisque tout le monde a fini par s’en sortir.
Visiblement, ce détail emmerdait quelque peu le scénariste qui s’est dit pourquoi ne pas zigouiller tout ce qui bouge ? D’un certain point de vue, on aurait presque tendance à lui donner raison tant son scénario est habité par une galerie de personnages assez stéréotypés et semblant quasiment tout droit sortis d’un bon téléfilm catastrophe M6 du dimanche soir. Avec l’homme d’affaires égocentrique qui ne pense qu’à sa poire, la plongeuse quasi à la retraite, l’explorateur confirmé et super balèze, son fils blondinet tête à claques ou encore le mexicain chelou ou le noir de service, le moins que l’on puisse dire c’est que le tout n’y va pas avec le dos de la cuillère pour vous faire comprendre que Sanctum, c’est avant toute chose une série B de luxe.

Avant de revenir sur la notion luxueuse de la chose, on précisera que le déroulement de l’histoire est à peu près aussi passionnant que la description de ceux qui y prennent part et se révèle tout aussi prévisible.
Vous aurez donc votre lot de dialogues indigestes et clichés, de scènes dramatiques qui ne le sont pas vraiment, de grands discours héroïques « parce qu’il faut y croire bordel » et des retournements de situation TA-DAAAHHHH dont l’efficacité prend l’eau aussitôt.
Tout de suite, ça refroidit légèrement, ce qui n’est pas étonnant vu qu’il fait froid dans ces grottes et c’est en plus porté par des acteurs à l’image de leurs rôles, dont le moins supportable est évidemment le héros semblant tout droit sorti d’un fantasme pour midinettes adolescentes des années 90.
De quoi rassurez le public du film qui s’en donnera à cœur joie pour lui en coller plein les dents, même si dans cette galerie de comédiens pas top du tout se trouve Richard Roxburgh dont le minimum de charisme relève un peu l’ensemble, d’autant que la ressemblance avec le terrible Stephen Lang est notable (souvenez vous, le général Quaritch d’Avatar).

Dire qu’on a été voir Sanctum pour ses personnages et son histoire serait cependant mensonger sachant que la promotion donnait une idée de la chose et l’intérêt que le film pouvait susciter chez nous se portait plus du côté de la production et des conditions de tournage, ou de la mise en boite des images si vous préférez.
Le film fait preuve d’un paradoxe assez étrange sur ce point là tant on y retrouve des éléments en demi teinte face à ce qui constitue le meilleur atout du film.
Je m’explique : Alister Grierson n’est pas un grand réalisateur et il n’est pas rare de faire face à un découpage plan plan, aux cadres et à la photo lambda et rappelant une fois de plus ce que vous avez vu la veille sur votre chaîne télévisée préférée.
On trouve des incrustations ratées, des décors dont on sentirait presque le caractère synthétique ou certains plans grandement renforcés à coup d’effets spéciaux… Très spéciaux.

Oui mais voilà : Sanctum a été tourné en 3D. Et quand bien même Cameron a appris de A à Z la méthode de tournage au réalisateur, celui-ci arrive à sortir des plans proprement spectaculaires, à commencer par un survol d’intro au dessus de forêts à perte de vue pour finir sur un gouffre littéralement abyssal, plans dans lesquelles la caméra Fusion fait juste des merveilles.
Et tandis qu’elle sert une véritable immersion dans les grottes du film puisque le sentiment d’enfermement est tout de suite aidé par une profondeur se cassant le nez sur un cloisonnement ultra claustro quand elle ne profite pas de la moindre ligne de fuite pour vous collez à côté des personnages, la caméra de Cameron et Vincent Pace offre enfin ce qu’on entrevoyait dans Avatar : des plans sous marin.
On sait que ce genre de tournage est un véritable casse tête comme nous l’avait expliqué un Alexandre Aja qui n’avait pas pu faire son Piranha en vraie 3D à cause du coup de résolution des nombreux problèmes induit par le milieu aquatique mais une fois ceux ci résolus (il faut savoir que les objectifs de la caméra sont spécifiques pour que celle-ci se baigne en toute liberté…), mais autant dire que l’attente en valait le coup tant les images sous marines sont scotchantes et retranscrivent presque la sensation d’englobement par l’eau tandis que les perspectives sont en folies et explosent dans tous les sens.
Il faut voir l’arrivée de nos héros dans une immense caverne sous marine pour voir combien le relief sert ce sentiment d’immensité et de solitude face au géant tandis que le tout a été bien heureusement fait dans un soucis de netteté parfait, vous évitez d’essayer de faire vainement le point à droite et à gauche en prenant constamment en compte les soucis d’accommodation pour vous faire profiter du spectacle sans vous défoncer la rétine.

Sanctum constitue en l’état une série B assez lambda, avec son histoire vue et revue tout comme ses personnages et dont la seule force est un environnement hostile magnifiée par une 3D qui fait des merveilles quand elle ne lutte pas sur des effets spéciaux ou des cadres foireux.
Ca peut paraître peu, mais l’expérience est assez immersive et contient suffisamment d’images fortes pour que vous piquiez une tête au cœur de ces grottes sombres, pour peu que vous y alliez uniquement pour l’expérience visuelle. Ce qui fait peut être du long métrage le premier film de l’histoire sauvé par sa 3D, rappelant aux détracteurs que quand celle ci est bien utilisée, elle constitue un élément de mise en scène à la qualité indéniable.

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3 Comments

  • par Plycouille
    Posté lundi 21 février 2011 10 h 40 min 0Likes

    Mec les films de catastrophe tout pourris de M6 c’est le samedi aprem !!! Le Dimanche soir c’est Capital et Enquete exclusive.^*

  • par Olivier
    Posté lundi 21 février 2011 10 h 44 min 0Likes

    Merci pour la critique, pas vraiment surpris, vu la bande-annonce quelconque.

  • Trackback: CloneWeb » Demain c’est … mercredi 23 février

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