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Critique : S.O.S. Fantômes La Menace de Glace

Ivan Reitman est décédé en février 2022. Il a pu accompagner son fils Jason sur le tournage et la production de S.O.S. Fantômes L’Héritage sorti l’année précédente mais il ne verra pas La Menace de Glace (ou « Frozen Empire, l’Empire Gelé » tel qu’il est nommé aux USA) qui lui est naturellement dédié. Pour ce quatrième opus, Jason Reitman passe la caméra à Gil Kenan, tous les deux avaient déjà officié à l’écriture du premier volet. On ne change pas une équipe qui gagne ?

La famille Spengler est désormais une famille recomposée de chasseurs de fantômes. Ils ont déménagé à New York dans l’iconique caserne de pompiers et repris le flambeau à Egon, aidés par les anciens Ghostbusters. Zeddemore a investé sa fortune dans un petit centre de recherche pour étudier le paranormal et il travaille toujours avec Stanz, qui lui fournit des objets possédés grâce à sa boutique ésotérique. Tout ce petit monde va mettre la main sur une sphère très (très) possédée et chercher à comprendre ce qu’elle contient. De son coté, la jeune Phoebe Spengler, mise à l’écart, va rencontrer une jeune femme fantôme…

Ce nouveau volet se débarrasse de l’aspect remake qui polluait Afterlife. On est face à un nouveau problème et un nouveau méchant. Le résultat est un astucieux mélange, reprenant à la fois des codes et des éléments des films d’Ivan Reitman et les petits cailloux déposés par la suite par son fils. A l’instar des films originaux, et contrairement à ce que la promo cherche à vendre, cette aventure prend le temps pour ne dévoiler son grand méchant que dans le dernier acte.

Frozen Empire ne cherche pas à marcher dans les pas des blockbusters contemporains mais plutôt à s’inspirer de ces prédécesseurs. Il s’en démarque néanmoins en terme de tonalité. Plus sérieux, plus émouvant aussi. Les scènes entre McKenna Grace (définitivement impeccable, on lui doit de porter le film) et Emily Alyn Lind sont belles et douces, une romance presque étonnante mais fonctionnelle. On n’a pas oublié que l’héroïne partageait des scènes teintées du même esprit avec son grand père dans le volet précédent.

Le souci du film vient de son abondance de personnages. Entre les anciens, les nouveaux, les jeunes, les vieux et les inédits, il y a beaucoup trop de monde. Qu’il faut occuper. Il en résulte beaucoup de blablas, et des moments parfois un peu confus. C’était déjà le cas dans Afterlife, mais Frozen Empire aurait gagné à se débarrasser de ses adultes (on ne sait toujours pas à quoi sert Paul Rudd, à part surjouer). Un film (ou une série animée à la Extreme Ghostbusters, rêvons donc) montrant une équipe emmenée par McKenna Grace et chapeautée par Zeddemore en mentor aurait permis de resserrer une intrigue trop diluée.

Pour autant, entre les jeunes qui font le taf, les anciens qui sont toujours efficace, une ambiance lowtech assez réussie, il se dégage un charme indéniable de ce nouveau Ghostbusters, qui cherche à embrasser son héritage sans forcément le singer. Un divertissement familial de qualité à l’instar de ses prédécesseurs.

S.O.S. Fantômes La Menace de Glace, de Gil Kenan – Sortie en salles le 10 avril 2024

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