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Critique : Room

A coté de Brooklyn, l’autre challenger des Oscars s’appelle Room. Les deux films ne sont évidemment pas du même tonneau mais partagent quelques similitudes, comme le fait d’être chacun une petite production éloignée des blockbusters en tête de course et comme le fait d’être porté par un premier rôle féminin très fort.

Sorti en octobre aux USA, le film n’arrive en France que ce mercredi 9 mars, le distributeur espérant sans doute profiter de l’aura des Oscars et d’une potentielle statuette, le film étant nommé dans quatre catégories (Meilleurs Film, Réalisateur, Actrice et Scénario Adapté).

 

LA CRITIQUE

Après s’être faite remarquée dans le rôle d’Envy Adams dans le Scott Pilgrim d’Edgar Wright, Brie Larson a continué sa carrière en faisant une succession de bons choix, alternant seconds rôles de qualité dans des blockbusters et rôles principaux dans des productions indépendantes où elle pouvait donner libre cours à son talent. Grâce à Room, la comédienne est désormais nommée aux Oscars et aux BAFTA et elle a remporté le Golden Globe de la Meilleure Actrice.

Ecrit par l’auteure irlandaise Emma Donoghue qui a adapté son propre roman et mis en scène par Lenny Abrahamson, Room raconte la séquestration d’une jeune femme et de son fils dans une pièce unique avec une seule fenêtre. Le garçon atteignant l’âge de cinq ans, elle va le trouver assez mûr pour mettre au point une évasion et fuir leur ravisseur.

On a déjà vu des films relatant des histoires d’enlèvement et d’enfermement, l’accent était souvent mis sur ce que le bourreau fait subir à ses victimes (Saw) ou alors sur les recherches effectuées dans le monde extérieur (La Rançon). Room adopte un point de vue très différent, se focalisant sur le personnage de Brie Larson et son fils, leur quotidien dans la cabane de jardin qui leur sert de prison. Le ravisseur n’est donc que très peu montré, d’autant que le film cherche à adopter principalement le point de vue du petit garçon que sa mère protège le plus possible. Ce n’est ici pas très important : c’est un monstre, qui la viole chaque soir, et c’est bien la seule chose à savoir de lui.
A l’opposé de cette ordure, Brie Larson -qui livre une prestation digne des multiples nominations auxquelles elle est citée- campe un personnage rempli d’amour pour son fils. Malgré les tensions et le fait qu’ils soient dans une situation intenable, elle va le couvrir de cet amour et faire tout ce qu’elle peut pour qu’il ait la vie la plus normale possible. Il en résulte deux personnages particulièrement attachants avec qui on va frémir pendant plus d’une heure.

La seconde surprise du film vient de sa deuxième partie. Au bout de cinquante minutes, alors qu’on pourrait presque s’attendre à voir un générique défiler, Room devient quelque chose de différent pour nous montrer là aussi ce qu’on a pas l’habitude de voir. Ou comment peut-on se remettre à vivre normalement après avoir été séquestré si longtemps ? Et surtout, comment découvrir le monde quand on est un petit garçon de cinq ans dont l’imagination est remplie de l’univers imaginaire qu’il s’est créé avec sa mère pour échapper au monstre ? Pour approcher cet univers, l’extérieur de la pièce, Lenny Abrahamson modifie sa manière de filmer. Des plans serrés dus à la proximité dans la prison, on passe à des plans plus larges et souvent plus flous, histoire d’insister sur le regard que le garçon porte sur ce qui est pour lui une seconde naissance.

Il faut ajouter que si Brie Larson livre un personnage complexe et puissant, la vraie force du film vient du jeune Jacob Tremblay. Non seulement son personnage est magnifiquement écrit mais le comédien, découvert dans Les Schtroumpfs 2, explose de talent et de justesse.

Au final, Room est un film à la fois dur et beau, parce que le sujet est aussi difficile que la mère et son fils débordent d’amour l’un pour l’autre. Sans doute l’une des belles surprises de ce début d’année.

Room, de Lenny Abrahamson – En salles le 9 mars 2016

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