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Critique : Red Lights
Après le très bon Buried, seul film ayant réussi à tirer quelque chose de Ryan Reynolds, on a voulu voir ce qu’allait donner le nouveau long-métrage de Rodrigo Cortes.
C’était d’autant plus intéressant sur le papier que cette enquête sur fond de phénomènes paranormaux s’offraient un joli casting : Bob de Niro, Sigourney Weaver, Cillian Murphy et la délicieuse Elizabeth Olsen dont le Martha Marcy May Marlene est encore dans les mémoires.
Le film n’a pas de date de sortie en France. Arkaron s’est donc fait une joie d’aller le découvrir dans une salle irlandaise.
Red Lights – pas de date de sortie en France
Écrit et réalisé par Rodrigo Cortés
Avec Cillian Murphy, Robert De Niro, Sigourney Weaver, Elizabeth Olsen
Tom Buckley et Margaret Matheson sont des chercheurs en phénomènes paranormaux ayant révélé de nombreuses fois que ceux qui se prétendent magiciens ne possèdent aucun pouvoir surnaturel. Alors que leur département universitaire est menacé de fermeture, le retour sur le devant de la scène de Simon Silver, dont la réputation ésotérique le précède, les force à entamer la plus dangereuse enquête de leurs vies…
De retour de sa petite surprise Buried, Rodrigo Cortés nous propose de suivre les aventures d’un chercheur en phénomènes paranormaux qui s’investit de la mission de prouver au monde que la science est l’unique vérité et qu’il ne faut pas croire à toutes ces bêtises surnaturelles et à tous ces arnaqueurs prêts à vendre les plus grands miracles divins à leur clientèle crédule. Mission noble si elle en est, de vouloir sortir le monde d’un obscurantisme latent, et de donner quelques frayeurs au spectateur par la même occasion.
L’ensemble du métrage est donc construit autour d’une montée en puissance de la paranoïa du protagoniste (Cillian Murphy, toujours irréprochable), qui se voit être confronté à de plus en plus de phénomènes inexplicables et allant à l’encontre de son univers rationnel. Face à lui, un Robert De Niro toujours aussi perdu dans ses choix de carrière joue au sorcier aveugle un rien mystérieux et menaçant, tandis que Sigourney Weaver fait un peu figuration dans cette enquête digne d’une quelconque série TV de qualité médiocre (n’importe quel épisode de Medium ou de Supernatural écrase aisément cette petite histoire inaboutie, c’est dire).

Si la distribution fait donc globalement son travail, le script piétine du début à la fin dans ses tentatives de naturalisme extrême s’efforçant dans un premier temps d’évacuer les ambigüités de manière expéditive, puis de les installer de façon parfois forcée, tant est si bien que le spectateur peine à ressentir le désarroi du personnage principal.
On ne sait pas tellement quel est le but poursuivi par Cortés avec ce thriller surnaturel aux vagues allures de film d’horreur. L’enquête inintéressante n’a de cesse de se contredire et de multiplier les fausses bonnes idées de pistes, tandis que l’aspect horrifique du film ne dépasse jamais le timide sursaut provoqué par un montage généralement précis et efficace dans sa narration, mais hélas handicapé de nombreux faux raccords ; trop nombreux pour une production se réclamant de professionnels du cinéma.

Certains ont assez justement comparé Red Lights au Sixième Sens de feu M. Night Shyamalan. Si les ressemblances existent en effet, elles se limitent à une structure d’ensemble qui justifie en partie l’existence du projet et ainsi à une révélation finale censée nous faire redécouvrir le film lorsque le climax atteint son apogée. Malheureusement pour l’espagnol, la comparaison fait mal. Alors que Shyamalan avait réussi à construire un tour de magie articulé autour d’idées de mise en scène séduisantes qui trouvaient une autre signification à la lumière de la révélation finale, tout en illustrant une renaissance de son protagoniste à travers la résurgence de souvenirs, Cortés se contente d’assembler ce qu’il pense être le florilège des scènes de son œuvre pour esquisser un dévoilement de seconde zone qui ne remet rien en question… à part peut-être l’intérêt de ce film sitôt vu sitôt oublié.
Que retenir de ce Red Lights sous morphine ? Pas grand chose hélas, si ce n’est votre dernier recours à vous occuper un dimanche après-midi pluvieux. Espérons que la pénurie d’idées qui a frappé le jeune réalisateur soit passagère.
5 commentaire
par Misutsu
« de feu M. Night Shyamalan » ??
par Arkaron
Ses derniers films étaient tellement mauvais et/ou oubliables qu’il serait mort, ce serait la même chose. ;)
par Oryx-I
Anakin Skywalker aussi était mort aux yeux d’Obi-wan. ;)
Le talent peut se perdre un temps et revenir. Moi j’attends avec curiosité le film de SF de Shyamalan avec Will Smith.
par Marc
N’oublions pas qu’il est parvenu à transformer l’une des meilleures séries d’animation du monde en une bouse infame. Je crois qu’il n’y a plus d’espoir
par simulation credit
Mwai cela ne me tente pas plus que ca!