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Critique : Radiostars
Pour rire au cinéma, en France, on ne peut se contenter que d’une poignée de noms : Hazanaviscius & Halin, Toledano & Nakache ou encore Chabat.
La plupart des comédies réalisées dans l’hexagone ne sont pour la plupart que du vaudeville sans intérêt, vu mille fois, se contentant de rejouer indéfiniment les mêmes histoires. On pense évidemment aux éternels Frank Dubosc ou Danny Boon qui parviennent à faire recette en interprétant n’importe quoi.
Alors quand un petit nouveau pointe le bout de son micro…
Radiostars – Sortie le 11 avril 2012
Réalisé par Romain Levy
Avec Manu Payet, Clovis Cornillac, Douglas Attal
En plein échec professionnel et sentimental, Ben, qui se rêvait comique à New York, est de retour à Paris. Il rencontre Alex, présentateur-vedette du Breakfast-club, le Morning star de la radio. Avec Cyril, un quadra mal assumé, et Arnold, le leader charismatique de la bande, ils font la pluie et le beau temps sur Blast FM. Très vite Ben est engagé : Il écrira pour eux. Alors qu’il a à peine rejoint l’équipe, un raz de marée frappe de plein fouet la station : l’audience du breakfast est en chute libre. C’est en bus qu’ils sillonneront les routes de France pour rencontrer et reconquérir leur public. Pour ces Parisiens arrogants, de ce road trip radiophonique naîtra un véritable parcours initiatique qui bousculera leurs certitudes.
On a beau être, en 2012, à l’ère d’Internet et des réseaux sociaux, on a tous encore une oreille sur la radio régulièrement. Que ça soit le matin, en voiture, ou dans la journée discrètement au bureau pour suivre une actualité, la radio fait toujours partie de notre quotidien plus un siècle après sa création.
Il n’y a donc rien de ringard à évoquer la radio dans un film de cinéma, puisqu’au final c’est un média qui touche tout le monde.
Radiostars s’intéresse à une matinale d’une radio sans doute pour un jeune public (et on pense forcément à quelque chose comme NRJ). C’est en effet le matin que les gens ont l’oreille collée au poste, surtout autour de 8h, et ce morning-là est le premier de France.
Au moment où les audiences vont être dévoilées en baisse et où les animateurs vont découvrir perdre une marche sur le podium, ils vont engager un petit jeune pour leur écrire quelques textes. Ensemble, ils vont partir à l’aventure sur les routes de France pour une tournée d’été, espérant ainsi reconquérir le public perdu, en allant à la rencontre « des vrais gens ».
Derrière le prétexte de la radio, univers que connaissent bien autant le réalisateur Romain Levy que Manu Payet qui interprète un des héros de l’histoire, se cache l’histoire d’une bande de potes en road trip.
Les acteurs, de Clovis Cornillac en tête d’affiche à la découverte Douglas Attal prennent du plaisir à tourner tous ensemble et s’amusent. Ils sont aidés par d’excellents dialogues, drôles, peut-être un peu plus vulgaire que ce qu’on a l’habitude d’entendre mais c’est juste l’envie de faire un film contemporain qui s’y ressent.
On va suivre, dans différentes villes de France, leur quotidien : leurs joies, leurs peines, leurs coups de cœur et de gueule. Et l’ensemble, grâce à une écriture soignée de chaque scène, déborde de sympathique. Ça se moque un peu au passage, la province en prend un petit coup par rapport à Paris et on a même droit à un sympathique point Godwin.
On regrettera cependant que le film n’ait pas de réel fil conducteur entre les différents arrêts du road trip. Du coup, même si les personnages évoluent au fur et à mesure, chaque halte ressemble à une petite saynète quasiment indépendante de la suivante. C’est un peu dommage car certaines sont vraiment très réussies (le passage avec le rappeur qui finit au McDo est particulièrement savoureux) mais on passe un peu trop du coq à l’âne et rien ne permet de vraiment boucler le voyage.
Ca n’enlève heureusement rien aux qualités du film dont la première est d’être vraiment drôle. On se réjouit de voir qu’Intouchables et le Marsupilami ne sont pas des exceptions et qu’il se passe quelque chose dans l’univers dans la comédie française. Pas sûr que ça permette de reléguer Frank Dubosc ou Dany Boon au placard, malheureusement, mais il est agréable de voir qu’en France on peut encore avoir des idées originales et les développer correctement et que la jeune génération en veut.
Rien que pour ça, vous pouvez allez découvrir Radiostars en salles. En espérant que le succès du film donne l’occasion à Romain Levy et à Mathieu Oullion d’en écrire un autre.