Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

Critique : Radioactive

Près de six ans après The Voices, Marjane Satrapi change une nouvelle fois de registre pour nous conter l’histoire de Marie Curie. Au casting : Rosamund Pike, Sam Riley ou encore Aneurin Barnard.

 

LA CRITIQUE

Marie Curie a un parcours exceptionnel. Double Prix Nobel pour avoir découvert rien de moins que le radium qui débouchera plus largement sur la radioactivité et le nucléaire, elle terminera sa brillante carrière en pleine Première Guerre Mondiale à monter des unités radiologiques mobiles pour venir en aide aux soldats blessés et leur éviter des amputations. Ses découvertes, elle les a fait en France au début du vingtième siècle, dans un univers exclusivement masculin où elle a dû trouver sa place. Quelle merveilleux personnage pour un biopic haut en couleurs.

Basé sur le bouquin « Radioactive: Marie & Pierre Curie: A Tale of Love and Fallout » de Lauren Redniss, le nouveau film de Marjane Satrapi après le très bon The Voices (sorti en 2014) raconte donc la vie de Marie Curie, de sa rencontre avec celui qui deviendra son mari jusqu’à sa mort (qui ouvre le film, l’intrigue se déroulant en flashback). La place de la femme dans la société est évidemment au coeur du récit mais Marjane Satrapi va plus loin en montrant également ce qui sera fait (en flashforward) de l’utilisation de ses découvertes.

Le parcours de la réalisatrice est à mettre en parallèle avec celui de son héroïne. Auteur de bandes dessinées à succès, réalisatrice de films d’animation et de ses propres adaptations, elle a montré en quelques films qu’elle était capable de tout mettre en image, de la comédie horrifique au biopic engagé. Aidé à la photo par Anthony Dod Mantle, partenaire habituel de Danny Boyle, elle livre avec Radioactive un très beau film, baigné d’une lumière éthérée, dont les images semblent parfois être en noir et blanc – comme pour rappeler l’époque mais aussi en opposition au radium qui émet une lumière verte. Et non content de raconter l’histoire de Marie Curie, elle reconstitue superbement quelques scènes historiques (dont Tchernobyl ou Hiroshima) pour bien montrer qu’une découverte scientifique peut faire des miracles comme semer le chaos.

Porté par une Rosamund Pike flamboyante, le film nous fait découvrir un personnage tout aussi incroyable à un rythme un peu trop effréné. Prenant quelques libertés sur la réalité (Jacques Curie ou Henri Becquerel, pourtant importants, ne sont pas évoqués), Radioactive va très vite pour conter une histoire dense en moins de deux heures, un petit miracle à l’heure actuelle mais qui aurait mérité quelques respirations supplémentaires pour mieux appréhender le récit. Mais ce n’est pas grand chose vu les qualités que le film alignent, dont les costumes et les formidables décors.

Radioactive sort dans les salles quelques jours après la Journée pour le Droit des Femmes et la marche du 8 mars, quelques jours après l’image d’Adèle Haenel quittant la cérémonie des César. Autant dire que le film, dont l’action se déroule il y a 100 ans et au delà de ses qualités formelles, est important.

Radioactive, de Marjane Satrapi – Sortie le 11 mars 2020

 

Voir les commentairesFermer

Laisser un commentaire