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Critique : Quelques Minutes Après Minuit

Il reste une dizaine de jours avant la fin de l’année. Mais alors que Noël approche à grand pas, il fallait finir ces douze mois sur une belle note, vous proposer une critique très positive en guise de cadeau, comme un bonus virtuel à l’approche du déballage de paquets.

Ce bonus s’appelle Quelques Minutes Après Minuit et est signé du réalisateur de The Impossible, Juan Antonio Bayona. Il sortira sur tous les écrans le 4 janvier prochain.

 

LA CRITIQUE

Il ne lui aura fallu que deux films, L’Orphelinat en 2007 et The Impossible cinq ans plus tard, pour que le réalisateur espagnol Juan Antonio Bayona se retrouve à la table des grands conteurs d’histoires actuel. Après avoir fait un tour du coté des séries -il a mis en scène les deux premiers épisodes de Penny Dreadful, celui qui va prochainement s’attaquer à la suite de Jurassic World revient avec Quelques Minutes Après Minuit, adaptation par lui-même du roman de Patrick Ness.

Bayona livre un des films les plus poignants vus ces derniers mois.

A Monster Calls -c’est le titre original- raconte l’histoire du jeune Conor, un jeune homme « trop vieux pour être un enfant et trop jeune pour être un adulte » qui soutient au quotidien sa mère, malade et en phase terminale, et qui doit supporter ses collègues de classe qui trouvent toujours une occasion pour le martyriser. Une nuit, alors qu’il cherche à s’évader en dessinant, l’arbre qu’il voit par sa fenêtre prend vie et vient à sa rencontre. La créature lui annonce qu’elle va lui raconter trois histoires, et qu’ensuite ce sera à lui dire dire sa vérité.

Pour raconter son histoire, Bayona choisit d’excellents comédiens. Si Felicity Jones et Sigourney Weaver sont évidemment parfaites, il faut reconnaitre que le jeune Lewis MacDougall, vu dans Pan, donne absolument tout. Le réalisateur choisit également d’être le plus intemporel possible, pour bien montrer que cette histoire touche tout le monde et n’est pas liée à une époque. S’il y a bien quelques éléments de décors très contemporain pour caler le film chronologiquement, tout est fait pour qu’il puisse se dérouler aussi bien en 1960 qu’en 2016.

Il faut dire que Patrick Ness et Juan Antonio Bayona évoquent avec A Monster Calls des thèmes universels, et en particulier l’enfance et l’apprentissage. On retrouve des sujets déjà évoqués par le réalisateur dans The Impossible : la mort, la séparation… Comment un jeune garçon peut se débrouiller sans ses parents disparus dans un monde d’adultes ? Comment faire face aux dangers de la vie et apprendre à s’en sortir ? On retrouve ces thèmes dans l’histoire de Conor, mais aussi entre les lignes des contes racontés par l’arbre devenu vivant (et racontés par la grosse voix de Liam Neeson). L’histoire de Conor est traitée avec beaucoup de justesse, sans jamais virer au manichéisme. Bayona évite tous les clichés possible, montrant au passage au héros que le monde est bien plus compliqué que ce qu’il imaginait, lui qui avait des certitudes.

Comme tous les gamins de son âge, Conor se réfugie dans l’imaginaire. Certains se plongent dans des comics, jouent à des jeux vidéo ou dévorent des romans. Conor, lui, dessine. Et, toutes les nuits, quelques minutes après minuit, invoque le grand if enraciné dans le cimetière en face de chez lui pour qu’il prenne vie et lui raconte des histoires (joliment animées en utilisant un mélange d’animation classique et d’images 3D). Le « monstre » va aider le petit garçon dans sa quête. Mais est-il vraiment réel ? Là aussi, Bayona met de coté le traitement facile pour vous offrir plusieurs pistes de lecture et y voir ce que vous voulez, jusqu’à une une scène de fin qui sonne à la fois logique et excessivement émouvante.

Parce que de l’émotion, il y en a à revendre dans Quelques Minutes Après Minuit. Du traitement des personnages à l’universalité du propos, Juan Antonio Bayona fait mouche. Pas question de faire larmoyer dans les chaumières, non. Mais une scène en particulier, une réponse à une question, se révèle d’autant plus bouleversante que c’est un regard, un simple mouvement des yeux d’un personnage, sans un mot de dialogue, qui fait que toute l’histoire prend un sens particulier. Et vos yeux à vous auront bien du mal à rester secs.

Peut-être verrez-vous du Spielberg dans A Monster Calls. L’ombre du grand Steven plane sur le film et Bayona lui rend hommage à travers un plan rappelant Jurassic Park et quelques transitions qu’auraient pu réaliser le metteur en scène d’E.T. Loin de nous l’idée d’y voir pour autant un héritier -ce n’est pas possible- mais avec Quelques Minutes Après Minuit, Juan Antonio Bayona confirme juste qu’il a sa place à coté des plus grands.

Quelque Minutes après Minuit, de Juan Antonio Bayona – Sortie le 4 janvier 2017

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1 commentaire

  • par Olivier
    Posté mardi 27 décembre 2016 18 h 05 min 0Likes

    Il aurait été parfait aux commandes de Star Wars 7

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