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Critique : Première Année

Sur CloneWeb, on aime beaucoup William Lebghil et sa tête rieuse, déjà formidable dans Ami-Ami de Victor Saint Macary sorti en début d’année.

Curieux de le voir rajeunir de quelques années pour jouer les étudiants débarquant en médecine face à Vincent Lacoste. Et curieux de découvrir le nouveau film de Thomas Lilti, déjà très bon avec Hippocrate en 2014.

 

LA CRITIQUE

Benjamin (William Lebghil) entre en première année de médecine, un peu par défaut. Parce que son papa, son grand frère sont médecins, et que dans la famille, on fait des études après le Bac. De suite, il comprend que cette année sera besogneuse. Qu’il faudra travailler, et dur, pour y arriver. En a-t-il vraiment envie, tout de suite, dès maintenant ? C’est une autre question.
Il se lie vite d’amitié avec Antoine (Vincent Lacoste), qui lui en est à sa troisième année. Trois fois la première année, triplant. Lui si il est ici, c’est pour devenir médecin, c’est son rêve, sa vocation, ce pour quoi il est fait, il en est persuadé. Il a plus de difficultés que Benjamin. Il plus soucieux, plus à cran. Benjamin est de ceux qui ont le truc, il a compris le mécanisme, et réussit, facilement. Enfin, facilement, tout est relatif. Disons avec une intensité d’effort réduite. Tous deux travailleront ensemble une bonne partie de l’année. Et puis, les premiers résultats arriveront, les premières rivalités, l’esprit de compétition est définitivement installé. Qu’adviendra-t-il de leur amitié ? Ici réside l’enjeu, un autre le rejoint : Antoine et Benjamin vont-ils obtenir leur année ?

Des jeunes gens qui travaillent, qui donnent tout, voici ce que le réalisateur, Thomas Lilti, voulait filmer. C’est réussi. Nous avons pu le rencontrer et lui poser quelques questions, est arrivé un réalisateur très souriant, plein de dynamisme, d’énergie et de joie, en un mot : enthousiaste de présenter son film. Conscient des critiques qui lui ont et lui seront faites : il s’attaque ici à la première année de médecine. Elle est réputée pour être difficile, il est évident que les étudiants ne lui feront pas de cadeau, ils en attendent de la précision et de la réalité. Pas le droit de romancer ces semestres compliqués, durant lesquels ils se sont coupés du monde pour ne vivre qu’au rythme du concours. En tant que spectatrice qui n’a pour expérience de la médecine que la fréquentation assidue du cabinet de mon docteur – en bonne hypocondriaque qui se respecte, j’ai passé un très bon moment.

Et notamment été bluffée par tout ce vocabulaire auquel je ne comprenais rien mais, mais trouvais qu’il était bien prononcé, par William Lebghil, Vincent Lacoste, et les figurants. Ainsi nous apprendrons que ces jeunes gens sont en fait des étudiants en médecine, de troisième, quatrième année. Par jeunes gens, j’entends les figurants, les deux personnages principaux s’ils ne sont étudiants en médecine, sont eux d’excellents comédiens. Car on y croit : à leurs états d’âmes, à leurs termes techniques, à leurs leçons et à leur complicité. On croit aussi à la gentillesse sans borne – vraiment, sans aucune borne – de Benjamin, et au tempérament fébrile d’Antoine.

Regarder ce film est très plaisant. On est dès le départ pris dedans. Et, s’il est vrai qu’en soit, il ne se passe pas grand chose : on suit deux étudiants, il n’est question ni de poursuite en voiture dans les rues de Paris, ni de trio amoureux sous fond de crise économique, on les suit, on s’y attache, on aimerait en savoir plus. Continuer de les voir grandir, on espère qu’ils finiront par s’épanouir. On s’éprend d’une idée, celle de suivre les années d’après, envie de les retrouver plus tard, un peu à la manière d’un film de Cédric Klapisch.

On vit une année aux côtés d’étudiants futurs médecins, on en apprend un peu plus sur leurs attitudes, attentes, leurs manières d’être, de travailler, de fêter le moindre moment de joie, de répit. Ce film est drôle – on rit souvent – et comporte ce qu’il faut de touches un peu émouvantes. Il est plus facile de rire avec un personnage qui nous attendrit. Et Benjamin, comme Antoine sont tous deux, très attendrissants.

Première Année, de Thomas Lilti – Sortie le 12 septembre 2018

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