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Critique : Paranormal Activity 4

Il y a des films comme ça qu’on a à la base pas forcément l’intention d’aller voir. Puis, on se retrouve avec une invitation dans les mains (merci Allociné) et quelques échos peut-être plus encourageants que d’habitude.

C’est comme ça que Jean-Victor s’est retrouvé dans le 4e volet de la saga initiée par Oren Peli en 2007 et pour laquelle sort presque désormais un film par an, la saga qui fait soi-disant peur et hurler les jeunes filles dans les cinéma alors qu’il n’y a pas de raison particulière.

Eh, oui, on a vu Paranormal Activity 4

 

Episode #4. 20 octobre 2012. Ciné Cité Bercy.
Il fallait y être pour le croire. Avec cette avant première entièrement basée sur des invitations et qui a semble t’il eu lieu grâce aux votes des fans, Paramount avait sorti les grands moyens, faisant signer une charte de droit à l’image à chacun pour pouvoir filmer la salle pendant le film, donnant des petites loupiotes pour projeter des 4 lumineux où on voulait et invitant même des candidats de Secret Story qui provoquèrent un début de cohue à leur arrivée dans la salle. Forcément, on se demandait un peu dans quelle dimension on venait d’atterrir, prêts à découvrir le nouvel opus de la saga horrifique la plus soporifique de ces dernières années. A peine les lumières étaient-elles éteintes que la salle s’amusait à balancer des 4 dans tous les sens sur l’écran, jusqu’à ce qu’on redécouvre en introduction de ce nouveau film la scène de fin du 2ème épisode, que toute la salle semblait avoir déjà vu et qui était présente dans une petite vidéo récapitulative diffusée en boucle avant la projection.
Une scène que le public connaissait par cœur en clair. Et pourtant, elle a valu à la salle entière un sursaut collectif accompagné de cris stridents.
Pas de doute, on était vraiment mal barrés…

Taper sur Paranormal Activity, c’est presque devenu un sport national, au même titre que se farcir les derniers Twilight ou Resident Evil. Pourtant, loin de nous l’idée de tirer sur l’ambulance ou de la démonter en 2 coups de cuillère à pot sans essayer de comprendre pourquoi ça marche. Car c’est bien ça le problème : ça marche.
Quand bien même ce nouvel épisode ne diffère en rien des précédents, la salle était au taquet, les pintades hurlaient à tue tête et on sentait que ça bougeait soudainement à plusieurs reprises dans les rangs de spectateurs angoissés.
Une énigme à part entière quand on voit les films, même si j’en vois certains me sortir dans une tentative de débat profond « la peur, c’est comme le rire, ça ne se discute pas ». Et bien discutons-en justement.
A la base, Paranormal Activity repose sur la peur de toutes ces petites choses un peu bizarres que vous entendez la nuit en vous couchant. Le parquet qui grince, un bruit au plafond ou votre chat qui gratte à la porte. On ne sait jamais vraiment pourquoi on entend tout ça et visiblement, ça nous empêche pas de vivre mais c’est vrai que c’est pas la chose la plus rassurante du monde. Le sujet en lui-même est d’ailleurs intéressant puisque reposant sur des situations dans lesquels on n’est pas vraiment à notre avantage et au top niveau réactivité. Admettez que face à un bruit de verre cassé inattendu, vous préférez rester sous votre couette plutôt que de braver l’inconnu en chemise de nuit. Le problème, c’est que le premier film était un monument de paresse cinématographique, avec des personnages couillons, un dispositif ultra plan plan et des effets pas franchement terrifiants. Voir une porte qui claque ou un drap qui se soulève à l’écran, c’est pas franchement ce qu’on peut appeler de la terreur, surtout quand on vient de débourser 10 euros pour ça. Ceci dit, même si on accepte le fait que ça puisse donner des frissons à certains, le succès des suites et probablement de ce 4ème épisode commence sérieusement à sentir le refoulé.

Comme les épisodes 2 et 3, ce nouvel opus est un copié-collé des précédents et est structuré exactement de la même manière. Comprenez par là qu’il ne se passe pas grand chose pendant une heure, que ça accélère un chouilla (mais vraiment un chouilla) pendant 20 minutes et que ça devient le bordel à grand renfort de caméra mal mené (et d’images illisibles) durant les 3 dernières minutes. Et pour ce qui se passe concrètement à l’écran, la méthode du recyclage fonctionne à plein régime. Une télé qui s’allume toute seule, une couette farceuse, un gamin qui arrive en plein milieu de l’image après un mouvement de caméra qui était déjà passé par là deux secondes plutôt ou une silhouette mystérieuse ou une coupe de montage brusque… Tout ça a déjà été non seulement vu au moins trois fois dans les précédents, mais fait surtout partie du vocabulaire ultra éculé du cinéma d’horreur. Des gimmicks qu’on a bouffé à toutes les sauces, et qui gardent de leurs fraicheurs quand ils sont utilisés par des petits génies de la caméra, tels que Sam Raimi, Del Toro ou plus récemment James Wan. Sauf que là, au sein de ces cadres fixes chiants comme la mort, le tout est non seulement ultra prévisible (c’est un peu la 157ème fois qu’on vous fait le tour de magie, vous commencez à connaître le truc) et produit le même effet qu’un courant d’air.

Parmi les raisons évidentes de l’échec artistique de chaque film et de cette fournée 2012, on trouve le procédé filmique, le fameux found footage. A la mode comme jamais et flattant l’égo de spectateurs cyniques qui n’osent plus croire à une histoire si on ne leur présente pas un dispositif de mise en scène soit disant ultra réaliste, le found footage est pourtant régit par des règles ultra strictes et fragiles qui sont régulièrement mises à mal, toute implication éventuelle étant alors fortuite. Comme son nom l’indique, le film en found footage est censé être une cassette retrouvée qu’on regarde telle qu’elle, se devant donc d’être en tourné-monté, dépouillée de tout effet de montage ou de post-production visible en étant donc ultra linéaire. Autant dire que depuis le second opus et ses multiples caméras de surveillance, le principe de la cassette unique est parti en fumée, et ce nouvel épisode s’en balance encore plus. Et pour cause, puisque le film repose sur des caméras de MacBook placés à diverses endroits dans la maison en guise de caméras de surveillance, et des passages à l’iPhone ou au caméscope classique pour une caméra plus mobile. On a beau nous expliquer que les ordinateurs filment grâce à skype ou quoi, cela n’empêche pas qu’il n’y a aucune raison pour que l’on ait les fameuses images sous les yeux, surtout dans un montage les alternant et les mettant les unes avec les autres. Et pour ceux dont ça n’altère pas la crédulité face à la chose, le film continue de ruiner son principe devant certaines séquences qui relèvent du grand guignol. Ou comment une adolescente en situation de danger (on vous garde la surprise si jamais…) court dans tous les sens pour s’en sortir en gardant son MacBook dans les mains histoire qu’on puisse la voir effrayée. C’est vrai que le MacBook, c’est indispensable en situation de survie. Et si vous trouvez ça complètement con, rassurez-vous, tout le film est du même niveau.

Au fond, certains pourraient tout à fait nous reprocher notre plombage en règle de la chose par rapport à d’autres sagas horrifiques dont chaque épisode repose sur un principe lui aussi récurrent. Il est vrai que quand on y pense, chaque épisode de Vendredi 13 montre des ados débiles se faisant charcuter la face par Jason, tout comme chaque épisode de Destination Finale met en scène des morts fofolles. Mais si ces sagas là et bien d’autres fonctionnent là où Paranormal Activity se plante, c’est parce qu’elles rivalisent d’ingéniosité pour nous proposer la même chose d’une nouvelle manière inattendue et inédite, et surtout parce qu’elles ont compris que tout ça était à prendre au second degré quitte à partir dans la pantalonnade et les giclées de sang exagérées. Hors Paranormal Activity est affreusement propre et se prend mortellement au sérieux, avec sa pseudo mythologie à deux balles dont on n’apprend rien de nouveau dans ce nouvel épisode qui ne fait que rajouter une nouvelle famille et donc de nouvelles victimes à la liste, malgré le retour d’un personnage bien connu de la saga. Après avoir fait deux préquels, cette suite qui en est vraiment une ne présente aucun élément narratif inédit, et expose péniblement ses scènes avec des nouveautés inutiles. L’utilisation de la caméra Kinect de la Xbox pour balancer plein de petits points lumineux dans le décor lors des scènes en infra rouge en est l’exemple le plus flagrant : ça ne sert à rien, mais ça fait joli à l’image. Et ca permet aussi de financer son film en faisant du placement de produit comme avec les Macs, mais ça c’est une autre histoire. Et même si on veut prendre la chose à la rigolade, il faut se taper des dialogues indigents, de longs plans vides dans lesquels il ne se passe rien (il paraît que ça fait monter la tension) et une heure trente d’un film qu’on a l’impression d’avoir déjà vu. C’est franchement très maigre pour avoir comme récompense une nana qui vole à travers son salon avant de s’écraser contre le sol ou une voiture qui explose une porte de garage. D’autant que ça faisait visiblement rire que quelques rares personnes dans la salle, et qu’on aurait très bien pu voir tout ça tranquillement chez nous devant des vidéos YouTube qui sont bien réelles, elles…

Paranormal Activity 4, c’est comme Paranormal Activity 3, qui était comme Paranormal Activity 2, qui… La saga continue sans se fouler son petit bonhomme de chemin, avec le même scénario redondant, les mêmes effets de suspense foireux, les mêmes personnages crétins et un dispositif de mise en scène de moins en moins sensé. On se doute bien que ça ne fera aucun effet chez la plupart d’entre vous, mais à la vue de la salle en transe lors de la projection, on se dit que finalement, le public de cette saga ne doit pas avoir vu un seul film d’horreur de sa vie. Et à défaut de reconnaître avec rage un clin d’œil honteux à Shining dans la chose, ils ont immédiatement captés les candidats de Secret Story présents dans la salle. Comme le dit si bien le dicton, il faut de tout pour faire un monde…

 

Paranormal Activity 4 – Sortie le 31 octobre 2012
Réalisé par Henry Joost, Ariel Schulman
Avec Katie Featherston, Kathryn Newton, Matt Shively

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4 commentaire

  • par Dom
    Posté lundi 22 octobre 2012 14 h 04 min 0Likes

    Vas-y Jean-Victor, faut qu’on s’y mette.
    Da Paranormal French Activty Connection.

  • par Poulet
    Posté dimanche 28 octobre 2012 10 h 56 min 0Likes

    J’ai l’impression que le short de la fille raccourci de film en film. Vivement le 5

  • par Valentin
    Posté lundi 29 octobre 2012 21 h 33 min 0Likes

    Ahh bravo !! c’est tellement facile de démonter les film comme sa vous croyez que c’est Professionnelle de démonter un film avec autant de haine???
    Franchement il y à des personnes qui sont vraiment aigris de la vie!!!!

  • par MelK
    Posté mardi 30 octobre 2012 2 h 00 min 0Likes

    Tout a fait, mais alors là tout a fait d’accord.. le succès de cette saga est une honte pour le cinéma connaissant son histoire, une grosse daube ce film je regrette profondément d’y avoir assisté.. a éviter d’urgence !

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