1135Vues 0commentaires
Tourné en 2018, le nouveau film de Julie Delpy, My Zoé, s’est pris la crise sanitaire de plein fouet. Le voici enfin sur nos écrans ce 30 juin.
LA CRITIQUE
On connait Julie Delpy pour ses rôles de cinéma, la trilogie Trois Couleurs et les fameux Before… avec Ethan Hawke et de Richard Linklater. Mais la comédienne et scénariste, multi-récompensée pour Before Midnight, a également une casquette de réalisatrice. La Comtesse sorti en 2009 sur le personnage d’Élisabeth Báthory était une belle réussite. Elle revient aujourd’hui avec My Zoé, un drame sur la famille.
Zoé est la fille d’une généticienne installée à Berlin. Divorcée, elle passe une partie de son temps à se disputer des heures de garde avec son ex-mari, à coup de reproches. Mais leur vie va basculer dans Zoé va être victime d’un accident. C’est là que l’héroïne (incarnée par Julie Delpy, qui fait tout dans son film) va chercher à la remplacer, grâce à la génétique.
My Zoé joue sur plusieurs tableaux, mêlant drame familial et science-fiction grâce à quelques éléments savamment placés dans un monde proche du nôtre. Un bracelet façon Apple Watch par-ci, une voiture électrique par là et on comprend qu’on est quelques années dans le futur, une époque où il semble un peu plus facile de cloner l’être humain qu’aujourd’hui. Le film ne s’embarrasse que peu des questions éthiques : si le personnage de Daniel Brühl s’interroge sur le sujet, My Zoé dresse d’abord le portrait d’une mère prête à tout pour retrouver sa fille.
Le souci, c’est qu’elle n’est définie dans un premier temps qu’à travers sa relation avec son ex-mari (Richard Armitage, parfait en salopard). On découvre donc un couple qui s’engueule pour des heures de garde, qui s’envoie pratiquement de la vaisselle à la gueule et on n’a pas vraiment le temps de s’attacher à la relation mère-fille. Il manque un peu de temps à les voir ensemble, quelque chose pour rendre leur relation plus forte. Puis le film bascule dans tout autre chose et c’est un personnage combattif et jusqu’au-boutiste qu’on découvre. Et si le début manque de temps, la conclusion est dans le même esprit : on aurait aimé que Julie Delpy continue son histoire, nous montre les conséquences de son épilogue sur son quotidien, sur sa famille. Mais My Zoé s’arrête trop net, laissant le spectateur sur sa faim.
Joliment filmé, porté par des interprètes brillants, My Zoé manque de temps. A l’heure où trop de productions dépassent les deux heures et s’étirent beaucoup trop, Julie Delpy fait le choix de la concision et c’est un peu dommage.
My Zoé, de Julie Delpy – En salles le 30 juin 2021