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Critique : My Beautiful Boy
Steven Carrel a à peine quitté les cinémas (avec l’incroyable Bienvenue à Marwen que vous rattraperez on l’espère en DVD) qu’il est déjà de retour dans un tout autre rôle tout aussi réussi, celui d’un père de famille.
Le film, avec aussi Timothée Chalamet, est signé du réalisateur belge Felix Van Groeningen.
LA CRITIQUE
Après plusieurs films en Belgique et le César du Meilleur Film Etrange pour Alabama Monroe, Felix Van Groeningen quitte son plat pays natal pour un premier long-métrage américain, My Beautiful Boy sur la relation entre un père et son fils toxicomane. L’histoire est adaptée de deux bouquins autobiographiques, le point de vue du père « A Father’s Journey Through His Son’s Addiction » et celui du fils intitulé « Tweak: Growing Up on Methamphetamines ». Un film solaire.
Co-écrit par Van Groeningen avec l’auteur américain Luke Davies, My Beautiful Boy va donc nous montrer la relation entre un père et son fils, ce dernier prenant de la méthamphétamine (comme dans Breaking Bad). Découvrant son fils défoncé, le voyant se remettre, l’installant en désintox, on va voir un père se battre.
Pour raconter cela, Van Groeningen choisit de se focaliser majoritairement sur le père (et à deux reprises sur le fils) en ne le lâchant pas avec sa caméra. Il intercale dans le récit, surtout dans la première partie, des flashbacks qui résonne avec le présent pour mieux nous les faire apprécier. Le présent, il le raconte à travers différentes scènes souvent séparées par de courtes ellipses. On avance donc vite dans un récit partiellement démonté, mais on se prend d’autant plus au jeu grâce à cette construction habile. Ajoutez à cela quelques jolis décors californiens, un sens du cadre absolument somptueux et l’impeccable photo du belge Ruben Impens et on se retrouve face à un film qui surprend.
Avec son aspect solaire, littéralement, et son choix de point de vue, My Beautiful Boy se retrouve être un film positif. Le sujet prête évidemment à des moments de drame intense et à des larmes mais Van Groeningen cherche perpétuellement à pousser son récit vers la lumière plutôt que de montrer un gamin s’enfoncer dans les ténèbres. Il faut pour cela remercier le personnage incarné par Steve Carrell qui déborde tellement d’amour pour son fils qu’il est prêt à tout et le fait intelligement. Une séquence où il se renseigne sur les stupéfiants est en cela très réussie. Et si Carrell signe une merveilleuse double performance cette année, Chalamet se transforme pour le rôle, passant physiquement par toutes les étapes du toxico.
My Beautiful Boy surprend par bien des aspects. Le film de Felix Van Groeningen parvient à éviter le pathos gratuit, et cherche coute que coute à être le plus positif possible sur un sujet grave, qu’il aurait été facile de trailer d’une manière bien plus sombre. Décidément, le rélisateur belge a bien des cordes à son arc.
My Beautiful Boy, de Felix Van Groeningen – Sortie le 6 février 2019