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Critique : Mr Peabody & Sherman

Pour son premier film d’animation de 2014, les studios Dreamworks ont fait appel au réalisateur du Roi Lion Rob Minkoff et lui ont confié une lourde tâche, celle d’adapter un vieux cartoon.

Peu connu en France, Mr Peabody et Sherman est bel et bien une adaptation : celle d’un dessin animé court créé en 1959 dans lequel un chien et son humain de compagnie (si si, dans ce sens-là) voyagent dans le temps. Chacun de leur voyage va les faire rencontrer des personnages célèbres qu’ils aideront à mener à bien leur mission, de manière à ce que les évènements soient fidèles aux livres d’histoire.

Si vous voulez vous faire une idée avant d’aller découvrir le passage à la 3D, il y a quelques exemples d’épisodes sur Youtube.

 

Si on ne va pas revenir sur la bataille entre DreamWorks et Pixar qui fait rage depuis plus de 10 ans, on peut néanmoins reconnaître aux studios de Steven Spielberg une volonté de se renouveler depuis quelques années. La qualité des films ressemble à la filmographie de Jason Statham à savoir un film pourri et un film bien. En 2010 on a eu Dragons, et Shrek 4. En 2012 il y a eu Les 5 Légendes, et Madagascar 3. En 2013 il y a eu Les Croods, et Turbo. La tendance semblait s’être inversée cette année avec Dragons 2 et Peabody & Sherman dont les premières images étaient plutôt alléchantes, et alors que Pixar ne sort pas de films cette année.

Aux premiers teasers et trailers de Mr. Peabody & Sherman, on avait face à nous un film visuellement intéressant, un peu cartoon (parti pris par The Croods), drôle et avec un principe alléchant. C’est donc bien bas qu’on est tombé lorsqu’on a découvert le résultat à l’écran, à des années lumières de ce que le marketing pouvait nous vendre (à l’image du marketing des Croods comme vous pouvez le lire ici).

Mr Peabody & Sherman est en fait l’adaptation d’un dessin animé des années 50, racontant l’histoire d’un chien visitant le passé grâce à une machine à remonter le temps, se voulant à caractère éducatif.
Nous suivons donc Peabody, le chien le plus intelligent du monde, inventeur, scientifique, Nobel, et son fils adoptif, un humain qu’il a recueilli (lui-même n’ayant jamais été adopté), Sherman. Le « père » a construit une machine à remonter le temps et les deux décident d’aller explorer le passé, mais jamais le futur.
Entrant tout juste à l’école, le jeune Sherman finit par se battre avec une élève de sa classe et celle-ci par un concours de circonstance se retrouver dans la machine, envoyée au temps des Egyptiens. Ils devront la sauver et croiseront la route de Troyens, de Leonard de Vinci ou encore de Marie-Antoinette.
C’est assez triste de voir un film aussi bourré d’incohérences et passant aussi bien à coté de son sujet que de son public, d’autant plus quand c’est réalisé par Rob Minkoff, le monsieur derrière le Roi Lion (Rien que ça!) . On notera quand même la volonté de vouloir faire quelque chose de crédible pour le voyage dans le temps puisqu’il semblerait que la machine calcule le mouvement de la terre en fonction du temps. C’est à peu près tout. Incohérences partout et tout le temps. Rien que quelques lignes plus haut, on notera que la jeune fille se retrouve dans la machine à remonter le temps et que nos deux amis décident de partir à sa recherche. Bien. Comment ? Il y a deux machines ? Visiblement non. Elle revient à sa place entre chaque voyage ? Non plus.

Toutes ces petites incohérences viennent plomber le récit. On verra plusieurs incohérences historiques, sans compter les Troyens n’hésitant pas à utiliser des « relous », « on va leur mettre un pain » ou au contraire on tombera dans le cliché de Marie-Antoinette et la Révolution Française. Si le réalisme n’est pas de mise (un chien qui parle), la crédibilité est une autre histoire et ici, rien ne fonctionne. Le scénario n’est pas beaucoup plus intéressant puisqu’il s’attarde principalement sur la relation père/fils (voulant faire passer un message aux enfants à coup de gros sabots) plutôt que sur le voyage dans le temps en lui-même. Ajoutez à ça des facilités scénaristiques absolument hallucinantes et une fin à la mord-moi-le-nœud, quand bien même notre désintérêt pour le film a pris le dessus tant on n’y accorde plus énormément d’importance. L’humour ne viendra pas relever le naufrage, puisque Dreamworks semble avoir régressé et être revenu à son humour scatophile et/ou de répétition ne faisant pas rire les plus de 8 ans.

Visuellement aussi, c’est la régression. Si bien que lors de la projection, je me suis demandé si ce n’était pas un Work in progress (mais c’était bien une copie définitive !). Les décors sont pauvres, les animations pas une seule fois spectaculaires, le chara-design (hormis de Peabody et Sherman, merci au dessin animé) est raté et les textures ne semblent pas finalisées.

En espérant compter sur Dragons pour relever la barre, il y a de forte chance que l’animation de cette année ne soit pas américaine. Mr. Peabody & Sherman est raté du début à la fin, tout simplement.

 

Mr Peabody & Sherman – Sortie le 12 février 2014
Réalisé par Rob Minkoff
Avec Ty Burrell, Max Charles, Ariel Winter
M.Peabody est la personne la plus intelligente au monde. Il est à la fois lauréat du prix Nobel, champion olympique, grand chef cuisinier… et il se trouve aussi être un chien ! Bien qu’il soit un génie dans tous les domaines, M. Peabody est sur le point de relever son plus grand défi : être père. Pour aider Sherman, son petit garçon adoptif, à se préparer pour l’école, il décide de lui apprendre l’histoire et construit alors une machine à voyager dans le temps. Les choses commencent à mal tourner quand Sherman enfreint les règles et perd accidentellement dans le temps Penny, sa camarade de classe.

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4 commentaire

  • par Alexia
    Posté mardi 11 février 2014 14 h 01 min 0Likes

    « on notera que la jeune fille se retrouve dans la machine à remonter le temps et que nos deux amis décident de partir à sa recherche. Bien. Comment ? Il y a deux machines ? Visiblement non. Elle revient à sa place entre chaque voyage ? Non plus. »

    Sherman revient avec la machine a remonté le temps, d’où la possibilité pour eux de repartir. C’est sur qu’il faut un minimum réfléchir et pas attendre que toutes les explications te tombe tout cru dans la bouche :)

    Concernant les mots utilisés par les Troyens, tu prends ça bien trop au premier degré, enfin tout le film apparemment puisque tu parles du fais que le réalisme ne soit pas de mise. Depuis quand un film d’animation se veut réaliste ? :)

    J’ai l’impression que tu cherches la petite bête pour descendre le film et les arguments ne suivent pas. C’est sur que si tu cherchais de la crédibilité, tu as du être déçu !

    Après je ne dis pas tout ça méchamment, je ne comprends juste pas tes propos :)Mais sinon je t’aime bien hein !

  • par Mister3ZE
    Posté mardi 11 février 2014 17 h 52 min 0Likes

    Complètement d’accord avec Alexia. C’est la même réflexion que je me suis faite en lisant ta critique : pourquoi chercher quelque chose de crédible et d’historique dans un film d’animation avec un chien qui parle?

  • par Taleboules
    Posté mercredi 12 février 2014 20 h 29 min 0Likes

    Je ne pense que Cloneweb cherche un réalisme et une crédibilité réel mais une cohérence dans le film, quand on parle de voyage dans le temps on sait que ce n’est pas réaliste ni crédible mais il faut que ça reste cohérent.

    « pourquoi chercher quelque chose de crédible et d’historique dans un film d’animation avec un chien qui parle ? »

    Ce n’est pas parce qu’un film s’adresse aux enfants qu’il doit les prendre pour des idiots, justement.

  • par Alex
    Posté mercredi 12 février 2014 21 h 55 min 0Likes

    Merci Taleboules.
    Il y a une différence entre réalisme et crédible. Un chien qui parle, j’y crois, une machine à remonter le temps, j’y crois. C’est pas réaliste, mais sur le papier, ça se tient. Mais ils vont dans le passé, alors le langage des troyens ou le comportement de Marie-Antoinette, ce n’est pas crédible, pas cohérent avec le reste du récit.

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