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Critique : Mowgli, la Légende de la Jungle

Christian Bale en Bagheera, Benedict Cumberbatch en Shere Khan, Cate Blanchett dans le rôle de Kaa, Andy Serkis en Baloo et le jeune Rohan Chand dans le rôle de Mowgli.

Voici le programme de « La Légende de la Jungle », le nouveau et attendu film d’Andy Serkis disponible depuis le 7 décembre sur Netflix.

 

LA CRITIQUE

Quand deux projets sur le même sujet se montent en parallèle, l’un enterre toujours l’autre. Prenez les deux versions de la Guerre des Boutons sorties en France en 2011. Qui se souvient de celle de Yann Samuel ?
En 2016, devaient sortir l’une après l’autre deux nouvelles adaptations du Livre de la Jungle. L’une était celle de Jon Favreau, d’avantage un remake du film d’animation de Wolfgang Reitherman qu’un projet original, et l’autre signée Andy Serkis. Après de nombreux reports, Warner Bros a choisi de confier la réalisation du padawan de Peter Jackson à Netflix, le studio ne sachant manifestement pas trop quoi faire du film.
Netflix ne fait pas pour autant figure de décharge, parce que malgré ses défauts, cette nouvelle version de l’histoire de Mowgli se révèle bien plus intéressante que son concurrent.

Si l’auteur de ces lignes avait soigneusement évité de vous pitcher le film de Favreau, il faut bien évoquer ici l’histoire de ce Petit d’Homme recueilli par la panthère Bagheera et élevé par des loups. L’histoire signée Callie Kloves est bien celle que vous connaissez, mais seulement dans les grandes lignes. Shere Kahn en veut à un jeune Mowgli qui va suivre de son coté l’apprentissage de Baloo. Mais ici, pas de voyage pour rejoindre le village des hommes, qui est en bas de la falaise où vivent les loups. A la place, une « suite » à l’histoire bien connue où Mowgli se retrouve bien chez les humains, des gens qui ont fait appel à un chasseur anglais venu abattre le tigre mangeur de troupeaux.

Plusieurs choses surprennent dans le film d’Andy Serkis, à commencer par le traitement de l’histoire, qui met donc en scène quelques humains dont Freida Pinto dans un rôle quasi muet. Muet car réduit, comme le chasseur qui n’est pas là pour grand chose. En arrêtant le montage final à moins de deux heures, Serkis livre un film parfaitement rythmé dans sa première partie mais bien trop expédié dans la seconde. L’acte final étant intéressant. Pourquoi l’avoir torchée ?
Le reste fonctionne néanmoins, grâce à des péripéties bien trouvées. La scène chez les singes est en cela très réussie.

Le ton est bien sombre, au point qu’on aurait envie de vous dire de ne pas mettre vos jeunes enfants devant le film. Ici, pas d’humour, aucune chanson, mais des animaux qui se battent jusqu’au sang, qui gicle à l’écran. Mowgli se prend des coup de griffes, est couvert de boue et de sang. Toute la cruauté, autant humaine qu’animal, explose à l’écran. Dommage d’ailleurs que la haine de Shere Khan pour les humains ne soit pas d’avantage montré dans la seconde partie, définitivement bâclée.

Là où le film d’Andy Serkis s’en sort mieux que celui de Jon Favreau, c’est du point de vue technique. On est pourtant très loin du rendu parfait. Mais en tournant sur fond vert, Favreau donnait à son Livre de la Jungle un aspect 100% numérique qui criait le fake (et qui vieillera bien mal) quand Serkis a opté pour un tournage en décors réels en Afrique du Sud. Rien à faire mais un vrai arbre, ça a plus de gueule qu’une version numérique. C’est au moins ça de pris face à des animaux qui ont un rendu disons… particulier. S’il y a des moments magnifiques (la scène chez les singes, encore elle, ou même les apparitions de Hathi), d’autres semblent inachevés. L’incrustation ne fonctionne pas toujours, comme si Serkis n’avait pas eu les moyens d’aller au bout de ses envies. Le coté « spécial » revient aussi avec les animaux, qui sont trop expressifs par rapport à de véritables félins, ressemblant parfois aux comédiens qui ont été utilisés pour la performance capture. C’est ici un comble : la technologie est presque trop bien faite pour le résultat escompté.

Mowgli La Légende de la Jungle est un film bancal. Inégal aussi bien en termes techniques et que du coté du scénario. Inattendu aussi par son coté violent. Pour autant, on passe un meilleur moment que devant le remake tout numérique de Disney, ce qui n’est déjà pas si mal.

Mowgli la Légende de la Jungle, d’Andy Serkis – Disponible sur Netflix

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