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Critique : Morning Glory

Voilà qui devrait plaire aux jeunes filles qui lisent CloneWeb : le nouveau film d’Harrison Ford est mis en scène par le réalisateur de Coup de Foudre à Nothing Hill et écrit par la scénariste du Diable s’habille en Prada et parle de télévision.

Si sur ce le papier, le film a donc tout pour trouver son public, il en est un peu moins dans la réalité comme vous l’expliquera ma critique du film.

Morning Glory sort le 6 avril prochain.

 

 

Morning Glory – Sortie le 6 avril 2011
Réalisé par Roger Michell
Avec Rachel McAdams, Harrison Ford, Diane Keaton
Bien qu’elle soit jeune, jolie, dynamique et ambitieuse, Becky Fuller est en pleine traversée du désert professionnelle et sentimentale.
Aussi, lorsqu’on propose à cette productrice TV de reprendre « Daybreak », la matinale la moins regardée du pays, elle accepte le défi sans hésiter. Pour booster l’audience, elle décide d’engager Mike Pomeroy, le journaliste de légende de la chaîne. Mais le charisme de Mike n’a d’égal que ses caprices de star, et ses relations sont électriques avec Colleen Peck, sa co-présentatrice. Les coups bas hors-plateau s’accompagnent très vite de petites phrases assassines à l’antenne…
Dans le même temps, Becky craque pour un producteur de la chaîne, mais sentiments et travail ne font pas toujours bon ménage. Parviendra-t-elle à sortir l’émission de l’impasse et à trouver l’amour ?

 

Le talk show aux USA est une institution télévisuelle, que ça soit avec un animateur-humoriste en soirée ou le matin dans une longue émission alternant info légère, actualité et points pratiques. Si vous traversez l’Atlantique et que vous souffrez du décalage horaire, allumez donc la télé dès 4 ou 5 heures du matin et vous tomberez forcément au hasard d’une chaine sur un duo de présentateur dans un décor ressemblant à celui du journal télévisé, alternant informations, état du trafic, météo et sujets sans intérêts.
Mais si les émissions du soir reçoivent des stars et font des audiences folles, celles du matin sont plus délicates. D’ailleurs, si vous regardez la série How I Met Your Mother, vous savez que le personnage de Robin en présente une et aimerait bien passer à autre chose. Après tout, qui s’intéresse vraiment à un sujet sur le jardinage à 5h32 du matin ?

C’est de ce sujet, et à travers cela du traitement de l’information, que Morning Glory vous parle. Pour cela, on va suivre Becky, une jeuen productrice qui a commencé avec un talk show matinal filmé dans un garage dans le New Jersey et qui va se retrouver propulsée à la tête du 3e « morning » du pays avec sa fraicheur et ses idées neuves. L’émission s’effondrant évidemment, elle va faire appel à Mike Pomeroy, célèbre journaliste de terrain de la chaine qui ne fait plus rien et doit bien honorer son contrat. Imaginez un peu le Patrick Poivre d’Arvor local propulsé à la présentation d’une sorte de Télématin que produirait une chaine comme M6…

Pour incarner ces personnages, Roger Michell, réalisateur de Coup de Foudre à Nothing Hill, fait appel à de talentueux acteurs avec en tête Rachel McAdams qui se donne à fond pour le rôle et s’en sort vraiment bien. Face à elle, un Harrison Ford vieillissant se force sans doute trop pour jouer un personnage de méchant cabotinant qui ne lui va pas.
L’ensemble est souligné par une réalisation sympathique, très américaine, dans un univers où tout le monde est beau et sans réel problème, une tonalité très « comédie romantique » à laquelle Michell nous avait déjà habitué par le passé.

Mais c’est bien le ton du film qui pose problème, ainsi que le propos. Qu’a voulu dire Aline Brosh McKenna, scénariste du Diable s’habille en Prada ? On passera sur la sous intrigue d’une romance torchée en quelques scènes trop courtes pour qu’on s’y intéresse pour se focaliser sur la télévision.
Il semblerait que le propos soit de mettre face à face le traitement de l’info pure et dure et celle du divertissement. Que faut-il mettre dans un talk show ? Une véritable info ou un reportage spectacle ? Téléréalité, « infotainment » et autre sont des sujets que le film ne fait que survoler. On ne sait finalement pas ce que Morning Glory a voulu nous dire, rien ne nous permet d’avoir un avis sur la question, pas même la scène « d’action » finale d’Harrison Ford ne parvient à éclairer nos lanternes.

Il en ressort un film bancal, pas vraiment ennuyeux ni mauvais mais qui n’a jamais rien de passionnant permettant de captiver le spectateur. Sans doute un peu comme le contenu de ce genre d’émission.

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