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Critique : Mission Impossible Fallout

Tom Cruise, Chris McQuarrie et les membres de l’équipe Mission Impossible étaient à Paris ce jeudi 12 juillet pour présenter en grande pompe le nouveau volet de la saga, Fallout. Avec tapis rouge donnant sur la Tour Eiffel et tout ce qu’il fallait pour célébrer le film dont une grande partie se déroule dans la plus belle ville du monde.

En marge de cette avant-première, les cinémas Imax ont tous diffusés le film pour le public français. Une belle occasion pour nous de le voir à plus de deux semaines de sa sortie officielle.

 

LA CRITIQUE

Jusqu’à Mission Impossible Rogue Nation, cinquième volet des aventures d’Ethan Hunt sorti en 2015, Tom Cruise choisissait toujours un réalisateur différent pour l’aventure suivante. Il avait fait appel à J.J. Abrams pour le troisième volet, celui qui allait introduire l’univers et les personnages actuellement en place, suite au succès d’Alias et il avait appelé Brad Bird après avoir apprécié Les Indestructibles. Mais pour Mission Impossible Fallout, la star change son fusil d’épaule et maintient en place l’excellent Christopher McQuarrie. L’idée n’est pas innocente : outre les qualités du réalisateur, c’est l’occasion d’offrir à Rogue Nation une suite directe.

Les évènements de Fallout se déroulent deux ans plus tard. L’IMF est en mission pour récupérer du plutonium, qui pourrait permettre la fabrication de trois bombes nucléaires. Ces armes de destructions massives ont été commandées par « les Apôtres », les différents bras droits de Solomon Lane désormais en prison après avoir été capturé à la fin de Rogue Nation. Les membres de son syndicat sont bel et bien actifs. Mais pour Hunt, qui fait un choix difficile, la mission est un échec. Il va donc devoir trouver d’autres pistes pour récupérer le plutonium, même si pour cela il doit participer à l’évasion de son pire ennemi.

C’est donc un Ethan Hunt marqué par ce raté que l’on va suivre dans cette aventure, un homme plus mature que par le passé, quelqu’un qui va devoir faire des choix de vie ou de mort. Fallout nous montre un véritable héros, au sens noble, celui qui est prêt à tout pour la cause et ceux qu’il aime, sa famille, l’IMF. En cela, le film est peut-être le plus sombre de la saga, celui où la toute puissance du personnage est directement remise en question. C’est aussi un long métrage plus politique, qui pique Donald Trump a plusieurs reprises et qui montre que le monde a besoin de changer.

Mais à l’instar de Rogue Nation, Fallout est aussi l’un des films de la saga qui renoue le plus avec l’esprit de la série. Rogue Nation prenait déjà cette voie mais on insiste encore d’avantage : vrai film d’équipe, plans rôdés, masques, mises en scène et retournement de situation sont au programme d’une histoire qui se veut simple en apparence mais qui se complexifiera avec le temps et les twists autour des personnages. On est tellement dans l’esprit de la série que l’identité du méchant n’est pas un secret pour le spectateur qui va vite comprendre, mais uniquement pour l’équipe de Hunt. On veut donc désormais savoir comment les héros vont s’en sortir.
C’est aussi celui qui utilise le plus le passé des personnages et les épisodes précédents. Si Fallout est peut-être l’épisode le plus réussi, c’est aussi le plus dépendant. Si vous avez suivi de près les aventures d’Ethan Hunt, quelques lignes de dialogues (prononcées par Ving Rhames, l’autre rescapé du film original) vous toucheront particulièrement.

Mission Impossible Fallout est une aventure de l’IMF pur jus, avec sa dose d’espionnage, de trahison et de personnages qui n’écoutent par leur hiérarchie pour mieux réussir. Et un grand film d’action. On sait que Tom Cruise a tourné en conditions réelles certaines des scènes (la poursuite dans Paris, le saut en parachute, une poursuite en hélicos absolument incroyable) et la mise en scène en profite, à l’instar de ce plan de dingue où le comédien saute d’un avion militaire à haute altitude alors que la caméra a sauté juste avant lui. Il faudra aussi citer la terrible poursuite dans Paris qui, si elle est parfois géographiquement à la ramasse, n’en est pas moins une réussite totale (Cruise a d’ailleurs tourné une séquence en contresens de la Place de l’Étoile, et n’importe quel parisien sera bluffé par tant de courage).

Le seul bémol provient de la bande originale. Lorne Balfe n’est ni Joe Kraemer ni Michael Giacchino, et le compositeur n’a pas grand chose à apporter d’intéressant. Tout le reste est du caviar, à commencer par le souffle incroyable que Christopher McQuarrie insuffle à son récit. Incroyablement rythmé, Fallout rappelle en cela The Dark Knight de Christopher Nolan : un film qui vous accroche dès le début et vous tient en apnée pendant 2h20, ne vous laissant vraiment respirer qu’au générique final.

Mission Impossible Fallout est-il le meilleur film de la franchise ? Les aventures d’Ethan Hunt précédentes était trop différentes pour se permettre une comparaison, d’autant plus que ce volet est le plus lié aux épisodes d’avant. Ce qui est sûr, c’est que c’est un long métrage sombre, dense, passionnant. Et McQuarrie, non content de montrer l’étendue de son talent, met à mal toute la concurrence. Si vous aimez les films d’action, vous ne verrez rien cette année qui tienne la comparaison.

De là à penser que Tom Cruise tient avec l’IMF la meilleure franchise d’action des années 2000 et qu’il va obliger la concurrence à s’aligner, il n’y a qu’un pas qu’on franchit aisément. En attendant un ultime épisode pour permettre au réalisateur de conclure sa trilogie ?

Mission Impossible Fallout, de Christopher McQuarrie – Sortie le 1er août 2018

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