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Critique : Men In Black 3

Le lancement des hostilités cannoises ne doivent pas nous empêcher de parler des films sortant tout à fait normalement en salles.

Men in Black 3 en fait partie. Tommy Lee Jones et Will Smith mettent à nouveau costards et lunettes noires pour lutter contre la racaille de l’univers. Cette fois, Smith va devoir voyager dans le passé pour faire équipe avec l’équivalent jeune de Jones : Josh Brolin.

En général, une franchise relancée si longtemps après les précédents volets (le premier film a 15 ans !) est souvent un pari risqué. Celui-ci s’avère plutôt réussi.

 

 

Men In Black 3 – Sortie le 23 mai 2012
Réalisé par Barry Sonnenfeld
Avec Will Smith, Tommy Lee Jones, Josh Brolin
En quinze ans de carrière chez les Men in Black, l’agent J a vu beaucoup de phénomènes inexplicables… Mais rien, pas même le plus étrange des aliens, ne le laisse aussi perplexe que son partenaire, le sarcastique K.
Lorsque la vie de K et le destin de la Terre sont menacés, l’agent J décide de remonter le temps pour remettre les choses en ordre. Il va alors découvrir qu’il existe certains secrets de l’univers que K ne lui a jamais révélés. Il est cette fois obligé de faire équipe avec l’agent K, plus jeune, pour sauver la vie de son partenaire, l’agence, et l’avenir même de l’humanité…

 

A la grande question du sommes-nous seuls dans l’univers, Barry Sonnenfeld avait apporté une réponse pour le moins décalée en 1997 avec des agents tout de noir vêtus et dont le métier était de protéger la terre contre la racaille de l’univers. Véritable comic-book movie avant l’heure, Men In Black avait su parfaitement s’intégrer dans la grande tradition des productions Amblin, grâce à son savant mélange de fantastique, d’humour et d’action. Après une suite beaucoup moins réjouissante, les hommes en noir reviennent une décennie plus tard pour nous révéler de nouveaux secrets sur l’univers, et nous sauver d’extra-terrestres toujours plus belliqueux…

Quand bien même l’auteur de cette critique a usé la VHS du premier film étant petit, on ne savait pas vraiment comment aborder ce 3ème épisode. D’abord parce que la suite était un vrai bordel scénaristique dans lequel les personnages semblaient aussi paumés que les spectateurs, et surtout parce que les conditions de production de ce nouvel opus ont étés pour le moins mouvementées. Tournage arrêté en plein milieu pour terminer l’écriture du scénario ou tensions dans la production autour d’un Will Smith qui refusa au passage de signer contrairement à son habitude la chanson du film, on ne peut pas dire que ce troisième épisode partait du bon pied, surtout avec pas moins de 7 scénaristes à la barre pour maintenir la soucoupe en apesanteur. C’est d’autant plus surprenant que le résultat final se rapproche infiniment plus de l’original que de sa suite, à notre stupéfaction, et pour notre plus grand plaisir. 10 ans après, il peut paraître un peu aisé de se remettre dans le bain, ce que le film a bien compris.

Partant avec une introduction explosive qui signe d’emblée le retour de la douce folie MIB, le long-métrage montre dans ses premières scènes la routine atypique de ces agents super secrets toujours confrontés à des situations loufoques.
Conscient du temps passé, le scénario montre que notre duo n’a pas tant changé que ça, Will Smith essayant de creuser un peu dans la psyché d’un Tommy Lee Jones impassible et dont le passé va devoir être littéralement revisité pour en comprendre un peu plus.
C’est alors que le film passe la seconde, au travers d’un retour dans le temps aussi casse gueule que miraculeusement réussi.

Ne reculant pas une seconde devant les difficultés inhérentes aux intrigues qui se jouent des temporalités et des multiples variables qui entrent en jeu lorsqu’on peut altérer le passé, Men In Black 3 plonge directement dans les années 60 et y développe toute la malice qui caractérisait le film original. Montrant aussi bien le regard d’une société ayant alors quelques soucis vis à vis des gens de couleurs que le fonctionnement d’une agence à la technologie loin d’être aussi développée que ce qu’on avait pu voir alors, le film multiplie les idées rigolotes et pertinentes à une vitesse folle. A l’instar d’un X-Men First Class, le long-métrage se permet de revisiter la grande histoire et d’intégrer ses héros à un événement qui a fait date, dont on découvre des coulisses bien plus fantaisistes que ce que l’on connaissait.
C’est même un déferlement incessant de trouvailles dingues, de clins d’œil malins et de références subtilement digérées, donnant tout le caractère funky et irrésistible à cet univers dont la richesse ne cesse d’éclabousser l’écran en plus de lui donner une crédibilité en béton. L’un des plus grands plaisirs devant Men In Black 3, comme pour le premier, réside dans l’effervescente constante au sein de la pellicule, qui recèle des petits détails rigolos dans tous les coins, allant de l’apparition discrète de stars bien connus à des hommages aux précédents films et à d’autres œuvres en tout genre.
Il faut dire que l’idée de revenir dans les années 60 collait parfaitement à l’atmosphère presque rétro des premiers épisodes, et les créateurs du film ont trouvés un merveilleux terrain de jeu pour lâcher leur imagination dans de nombreux délires, y compris l’indispensable bestiaire du film pour lequel le maître des effets spéciaux Rick Baker a encore fait un travail absolument ébouriffant. Du coup, il faut bien admettre que certains idées à peine esquissées auraient sûrement gagnées à être approfondies mais devant l’abondance proposée, difficile de ne pas être rassasié.

Et malgré les galères de production, la fluidité globale du récit plonge à ce point son spectateur dans sa tornade créative que l’on passe aisément sur deux trois scènes qui rament un peu dans la semoule, sans pour autant gâcher le divertissement. Il faut dire que le film met du cœur à l’ouvrage, comme le montre l’excellent Josh Brolin qui s’avère parfait en jeune Tommy Lee Jones, et dont la gestuelle, les mimiques et la voix sont tellement similaires qu’on comprend immédiatement que c’est l’agent K que nous connaissions plus vieux. Un partenaire parfait pour Will Smith, dont l’humour est resté intact et qui ne s’accapare pas tout le film puisqu’il s’agit, une fois encore, d’une vraie dynamique de duo, donnant au long métrage des airs de buddy movie qui ne sont pas pour nous déplaire. Il est bon aussi de signaler que le film parvient à jouer la carte du divertissement cool et fun tout en donnant le crédit nécessaire à ces personnages pour qu’on s’attache encore à eux, donnant lieu à un final surprise qui réussit à clôturer avec brio l’imposant dispositif temporel qu’impose son scénario tout en étant touchant et cohérent avec le reste de la série. Pour une fois qu’une production compliquée ne se ressent pas tant que ça au visionnage, c’est déjà extraordinaire, mais Men In Black 3 déploie une énergie, un imaginaire et un plaisir communicatif tels qu’on excuse son horrible chanson de fin et en redemandons !
Preuve que si les mystères de l’univers sont imprévisibles, ceux d’Hollywood peuvent l’être tout autant.

Allumant un nombre fou d’idées à la seconde, Men In Black 3 renouvelle avec le charme du premier opus et délivre une aventure sans temps mort, portés par des comédiens enthousiastes, un scénario bigrement malin et même une bonne 3D.
Le genre de film qu’on se repassera sans problème pour en déceler tous les détails, et montrant que l’usine à rêves est encore capable d’en mettre plein la vue avec imagination, comme en 1997.
Alors comme ses héros, n’hésitez pas et vous aussi, remontez le temps.

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