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On s’est souvent gentiment moqué mais il semble que la carrière de Gerard Butler prenne le bon tournant. Après la série de films « la Chute de » un peu débile, un peu raciste et souvent efficace, le comédien est resté dans le domaine de l’action tout en faisant des choix malins, du réussi Greenland au sympathique Last Seen Alive en passant par un petit Joe Carnahan. Le bougre est toujours là pour crier sur le spectateur et casser des bouches, et c’est pour ça qu’on vient le voir, mais il choisit ses projets avec gout pour ensuite y trimballer son charisme.
Dans Mayday, Butler est un pilote de ligne censé amener un 31 décembre au soir une petite douzaine de passages et un prisonnier au Japon puis à Hawaii. Mais le vol prend une tournure inattendue quand ils traversent un orage. Obligés à se poser en urgence sur une île des Philippines, ils vont découvrir qu’elle est habitée par des indépendantistes qui ont le coup de machette facile.
Ecrit par l’auteur de polars Charles Cumming, Mayday (ou Plane en version originale) ne réinvente pas la roue en matière d’actionner, se contentant seulement de mélanger le film catastrophe avec une histoire d’otages. Le scénario aurait pu basculer dans la facilité voir la caricature, et honnêtement quand les passagers du vol sont présentés, on y a cru mais l’histoire ne franchit jamais la ligne jaune (elle se contente de la frôler, surtout quand le héros cherche à interagir avec sa fille débile). On aurait sans doute aimé aussi que le personnage de Mike « Luke Cage » Colter soit un peu plus développé maiis qu’à cela ne tienne, on profitera quand même de l’impressionnante carrure du comédien.
Tout le film repose sur Butler qui sait une nouvelle fois tout faire, de poser en avion en pleine tempête à se jeter mitraillette en main dans une fusillade. Le charisme de l’acteur, quelques répliques bien trouvées, et surtout l’envie de bien faire du comédien font mouche : Mayday se révèle un divertissement efficace. Il faut dire que le héros est bien aidé par Jean François Richet à la réalisation. Le metteur en scène de l’Empereur de Paris fait le taf, maintenant un rythme solide tout du long et évitant de faire tomber son film dans la facilité. Il s’offre même un solide petit plan séquence pour permettre à son héros de défoncer des tronches.
Si comme l’auteur de ces lignes vous êtes toujours clients pour un bon petit actionner un peu bas du front, histoire de se vider la tête, si vous aimez voir des films entre potes avec des coups à boire avant et après la séance, Mayday ne réinvite rien mais il fait solidement le taf. Ce n’est déjà pas si mal.
Mayday, de Jean-François Richet – Sortie en salles le 25 janvier 2023