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Critique : Love Again

Habitué de Sundance, Drake Doremus est un réalisateur qui – dans le paysage actuel- a bien du mal à vendre ses petits projets originaux et rares. Ainsi, son « Endings, Beginnings » a été tourné fin 2018. Quatre ans et une pandémie plus tard, le film est enfin parvenu jusqu’à nous, changeant de titre au passage pour devenir le banal Love Again, via Prime Video.

Comme à l’époque de Like Crazy, Love Again parle d’amour. Shailene Woodley incarne Daphne, une jeune fille qui s’offre un nouveau départ. A une soirée de Nouvel An, elle va rencontrer deux garçons. Et sortir avec les deux, à tour de rôle, et en leur cachant. Love Again raconte son histoire, celle d’une femme qui cherche à réapprendre à aimer.

L’histoire est à la fois simple et universelle. Alors, pour la rendre intéressante, pour rendre son héroïne attachante, Drake Doremus fait reposer Love Again sur sa mise en scène et son montage. Dans une ambiance hipster à mort, il va chercher les regards, les non dits et les pensées de ses acteurs. Il le fait à travers des séquences très cut, où les dialogues sont (très) souvent prononcés hors champs pour mieux se focaliser sur leurs expressions et leurs visages. A ce jeu, Shailene Woodley est fantastique et même si le rôle a des similitudes avec celui qu’elle tenait déjà dans la série Big Little Lies.

Daphne a envie d’aimer à nouveau et elle trouve son salut dans deux garçons différents. L’un est un gentil prof un peu trop sage et l’autre lui apporte le grain de folie dont son quotidien a besoin. Le film se repose sur ce triangle amoureux. Elle décide de ne pas se décider, parce qu’elle sait qu’elle a besoin des deux pour se retrouver. Peut-on aimer plusieurs personnes à la fois ? Et différemment ? Comment leur dire (ou pas leur dire) ? Comment passer de l’un à l’autre ? Et quoi faire avec l’un et pas avec l’autre ? Love Again aborde l’amour sous ses aspects les plus compliqués. Ca en fait un film à la fois beau et simple, étonnamment.

Co-écrit avec Jardine Libaire, le film de Drake Doremus évite les clichés du dernier acte. On avait peur que l’histoire se retrouve coincée, ou qu’on bascule dans le déjà-vu mais Doremus trouve une jolie porte de sortie (jusqu’au plan final).

Porté par des acteurs formidables (citons Sebastian Stan, aussi à l’affiche de Pam & Tommy chez DisneyPlus, un rôle totalement différent), Love Again ne révolutionne pas le genre mais c’est un film doux qui se regarde comme il faut autour de la St Valentin. Une belle réussite, à voir si vous êtes amoureux.

Love Again, de Drake Doremus – Disponible sur Prime Video

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